[MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans cette séquence, nous allons découvrir ensemble quelques outils pour bien préparer l'inclusion des élèves avec un trouble du spectre de l'autisme en milieu ordinaire. Pourquoi accorder tant d'importance à la sensibilisation, non seulement des enseignants et des collaborateurs du milieu régulier, mais aussi des camarades de l'école et de leurs parents? Nous allons voir ensemble quelles réponses donner à ces quelques questions. Dans la leçon précédente, vous avez pu vous rendre compte de l'importance de la constitution d'un réseau grâce auquel le projet de l'élève est coordonné. En inclusion scolaire, où les acteurs de ce réseau allient les forces du spécialisé et celles du milieu régulier, qui est le lieu d'une rencontre, et parfois d'une première rencontre entre élèves avec autisme et leurs pairs, et les parents de ces pairs, il est d'autant plus important que ce réseau puisse se baser sur un socle commun de connaissances. Ce socle est tout l'enjeu de la sensibilisation. Allons voir ensemble quelques éléments. Qu'est-ce que j'entends par sensibilisation? La sensibilisation, c'est tout simplement donner suffisamment d'informations aux personnes qui ne connaissent pas le trouble du spectre de l'autisme, que ce soit les professionnels ou les enfants. Mais il faut distinguer plusieurs niveaux de sensibilisation. Globalement, on peut distinguer trois niveaux de sensibilisation. Le premier niveau concerne tous les collaborateurs du milieu régulier. Le deuxième niveau concerne les parents des enfants qui sont dans la classe de l'enfant autiste. Et le troisième niveau concerne les camarades de l'enfant autiste, et plus globalement tous les enfants qui sont dans cette école. Je précise quelque chose de très important pour les deux derniers niveaux dont je viens de parler, c'est-à-dire pour les parents et pour les élèves eux-mêmes, il faut le consentement des parents et il faut le consentement également de l'élève concerné pour pouvoir en parler librement au reste des personnes à qui nous allons présenter le trouble du spectre de l'autisme. Ceci dit, je vais vous présenter maintenant quelques outils pratiques pour opérer la sensibilisation à ces trois niveaux. Prenons le premier niveau : la sensibilisations pour les collaborateurs qui sont dans le milieu régulier. Je dirais qu'il y a deux étapes pour cette sensibilisation. La première étape c'est de pouvoir donner l'occasion à tous ces collaborateurs d'avoir un cours d'introduction à l'autisme, pour qu'ils se familiarisent avec tous les mots que nous utilisons dans le milieu spécialisé, que nous pouvons appeler du jargon et pour lequel il est important ensuite, lorsque nous collaborons avec le milieu régulier, qu'on puisse s'entendre. Ce jargon, ça peut être, par exemple, emploi du temps emploi du temps, plan de travail, carte de transition, analyse de la tâche. Tous ces mots, souvent c'est du grand charabia pour les personnes qui ne sont pas habituées à les utiliser. Donc, grâce à un cours d'introduction à l'autisme, il est possible de donner à nos collègues du milieu ordinaire la possibilité de s'habituer à ce jargon, et c'est ce qui constitue le socle commun de connaissances, qui est très important pour pouvoir bien collaborer. La deuxième étape, ce serait de donner la possibilité à ces enseignants, surtout les titulaires de classes, de prendre connaissance du profil de l'élève qui va être dans la classe en question. Et ça, c'est une étape très, très importante, parce que l'élève ne se résume pas à un diagnostic. Il est important de connaître les caractéristiques évidemment du trouble du spectre de l'autisme, mais il est encore plus important de connaître l'élève qui est en face de soi. Et là, l'enseignant spécialisé, par exemple dans la réunion de pré-rentrée, peut tout à fait expliquer les forces de cet élèves, les besoins certainement, mais aussi ses intérêts, son caractère, ses talents etc. Le deuxième niveau de sensibilisation concerne les parents des enfants ordinaires. Pourquoi s'intéresser à ce niveau de sensibilisation? Je dirais que tant que l'inclusion n'est pas une réalité bien implantée dans les régions, ce niveau de sensibilisation est encore nécessaire. Je dirais aussi que cela ne concerne pas que les enfants qui sont sur le trouble du spectre de l'autisme, mais d'une manière plus générale, cela intéresse l'inclusion scolaire. Beaucoup d'enfants, lorsqu'ils ont un élève autiste dans leur classe, se posent un certain nombre de questions par rapport au comportement de leur camarade. Et cette question est d'autant plus aiguë lorsqu'il s'agit d'autisme, parce que l'autisme concerne la relation sociale. Donc, il ramène à la maison un certain nombre de questions auxquelles les parents ne peuvent pas répondre. Par exemple, pourquoi est-ce que mon camarade ne me parle que de météo? Pourquoi est-ce qu'il touche et allume et éteint tout le temps l'interrupteur en rentrant dans la classe? Pourquoi encore cet élève, ce camarade ne participe pas ou mal aux jeux collectifs etc. Toutes ces questions qui sont spécifiquement liées au trouble du spectre de l'autisme inquiètent souvent les élèves, et il est donc important de pouvoir ensuite en informer leurs parents, pour qu'ils puissent expliquer à leurs propres enfants les différents comportements de l'élève autiste. Quoi de mieux que la réunion en début d'année pour prendre un petit moment, expliquer aux parents de ces enfants que l'autisme a telle et telle autre caractéristique, et que l'élève en question présente tel et tel comportement Et puis, tout cela résoud un grand nombre de questions, qui sinon peuvent se transformer en des choses plutôt inquiétantes et puis entamer la relation entre les enfants. Après ce genre de sensibilisation, j'ai même vu dans certaines écoles une implication assez importante des parents, qui ont pu ainsi amener une pierre à l'édifice par rapport à la grande thématique de l'inclusion scolaire, en venant par exemple participer, animer des ateliers en classe, etc. C'est une véritable ouverture que de pouvoir présenter aux parents des enfants différents et à leurs pairs cette caractéristique de l'autisme, et d'une manière plus générale, les besoins spécifiques des élèves qui sont différents. Le troisième niveau concerne la sensibilisation des élèves de la classe où se trouve l'élève autiste. Moi, personnellement, j'utilise deux outils. Le premier outil, c'est un outil qui est téléchargeable gratuitement sur le net, et que vous voyez apparaître à l'écran. Il s'agit d'une trousse de sensibilisation. Cette trousse est bien pratique parce qu'elle fournit aux enseignants un certain nombre de documents par tranche d'âge. Évidemment, comme chacun des outils que nous utilisons est disponible sur le net, il s'agit ensuite de les personnaliser par rapport au contexte dans lequel vous travaillez, et aux besoins de l'élève en question. Le deuxième outil, je l'ai construit moi-même, mais vous pouvez très bien vous en inspirer. Vous voyez apparaître à l'écran un certain nombre de slides. Il s'agit simplement de quelques affiches que je fais voir aux élèves de la classe. Et chacune de ces affiches parle d'une caractéristique de l'élève en question. Ce qui est très pratique dans ce genre de support, c'est que vous pouvez enlever ou utiliser l'ensemble des affiches selon les besoins de la classe. C'est-à-dire qu'un élève autiste ne présente pas forcément toutes les caractéristiques qui sont sur ces affiches. Selon l'élève qui est en classe, vous utilisez telle ou telle autre affiche. Donc, c'est assez pratique, et je dois dire que chaque fois qu'on utilise ce genre de support, il y a une très belle interaction entre l'enseignant et les élèves. Il se pose un grand nombre de questions, c'est toujours très riche, et ça permet surtout de décanter un certain nombre de situations ou de questions qui pourraient ensuite troubler la relation entre des élèves autistes et leurs pairs. Pour finir, on peut dire que l'une des questions récurrentes qui arrivent lorsqu'on parle de sensibilisation, c'est la crainte d'enfermer l'élève dans une catégorie diagnostique. J'espère qu'à travers cette capsule, vous aurez bien compris qu'il ne s'agit pas de renfermer ou de réduire l'élève à un simple diagnostic, mais au contraire, de tenir compte de sa personnalité, de ses talents, de ses qualités aussi, de ses défauts, et puis de travailler sur l'ensemble de la personne qui est en face de nous, pour établir une bonne relation avec les pairs et les autres en général. Le fait de connaître le trouble du spectre de l'autisme nous permet de comprendre le fonctionnement de l'élève. Mais évidemment, il ne se réduit pas simplemet à ce fonctionnement. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE]