[MUSIQUE] [MUSIQUE] Comme nous l'avons vu ensemble, l'engagement parental est vraiment quelque chose d'extrêmement important dans l'accompagnement de très jeunes enfants à risque de développer un TSA. Dans cette séquence, vous allez voir des exemples de guidance parentale dans lesquels spécifiquement le thérapeute va accompagner un parent dans la mise en place de routines sociales sensorielles. Ces exemples sont inspirés de la méthode de l'Early Start Denver Model, notamment avec l'appui du livre qui a été publié et destiné aux parents. Dans cette séquence, vous allez voir comment le thérapeute introduit le thème des routines sociales sensorielles au parent. Celui-ci sera en effet le thème du jour. Il s'assure de la bonne compréhension de la lecture du livre de la part du parent. Le thérapeute essaie de relier la thématique du jour, donc les routines sociales sensorielles dans ce cas, au vécu quotidien des parents. >> Alors, comment ça s'est passé cette semaine avec Nayan? >> Plutôt bien. J'ai essayé de mettre en place ce qu'on a discuté la semaine passée. Mais j'aurais bien voulu que vous me rappeliez un peu [DIAPHONIE] [BRUITS] >> La semaine passée, on avait vu vous vous souvenez, comment on pouvait augmenter l'attention de Nayan sur nous, quelles techniques on pouvait mettre en place. Et puis, on avait parlé de tout ce qui est plutôt les routines sociales sensorielles. Ce sont toutes ces routines où, typiquement, quand vous chatouillez Nayan, c'est ces petits jeux-là de chatouiller, de faire des bulles par exemple, ou les ballons. C'est toutes ces routines qui sont centrées sur l'adulte. C'est nous qui produisons vraiment l'activité amusante. L'intérêt de ces routines, vous avez peut-être déjà vu un petit peu aussi avec Nayan, mais le but c'est d'avoir l'attention sur nous et de permettre de créer des opportunités pour travailler tout ce qui imitation, l'attention conjointe, tout ce qui est langage aussi, imitation de gestes etc. Ce sont des routines qui fonctionnent parfois assez bien parce qu'on atteint l'intérêt de l'enfant envers l'adulte, et puis on va [INAUDIBLE] >> Tu peux pas le prendre. C'est dedans. >> La différence avec les routines avec objets, c'est que là, on n'est vraiment que lui avec nous. Il y a différentes techniques qu'on peut utiliser dans ces routines-là. Comme typiquement, on en avait déjà parlé la semaine passée mais le fait d'être en face de lui. Quand vous me disiez que sur la table à langer, parfois vous le chatouillez. Ça, c'est une position qui est idéale parce qu'il est face à vous, le contact visuel est beaucoup plus facile dans ce moment-là. >> Sur la table à langer, ce n'est pas mal parce qu'il est un peu obligé de rester. Parce que sinon, quand j'essaie de le faire à la maison, il ne reste pas forcément longtemps. Et, je trouve, c'est ça qui est difficile, qu'il puisse rester dans la même activité et que je puisse lui apprendre des choses, parce que sinon, >> Dans une activité, en plus, ça lui plaît, les chatouilles. >> Oui, ça lui plaît, mais il passe vite à autre chose, alors sur la table à langer ce n'est pas mal parce que vraiment, il reste >> Effectivement, ce sont typiquement des techniques qui sont très utiles. >> Ensuite, le thérapeute donne une explication plus détaillée de comment la routine sociale sensorielle peut être mise en place dans le contexte de cette guidance parentale. >> Les routines sociales sensorielles, la différence avec les objets c'est que c'est une routine centrée sur l'adulte et où c'est l'adulte qui contrôle le matériel. C'est l'adulte qui produit l'effet amusant. Donc, au moment où vous allez faire une pause, l'enfant va être obligé de nous montrer un signe, on va lui apprendre à montrer des signes, que ça soit par exemple ou le contact visual, ou peut-être juste un geste, ou un mot, une vocalisation, quelque chose comme ça. Dès qu'il va montrer le signal, vous allez pouvoir recommencer l'effet amusant que vous produisiez. Mais c'est vrai que c'est important dans ces moments-là qu'on puisse contrôler un petit peu le matériel, puisque c'est nous qui allons renforcer et produire cet effet amusant qu'il recherche. >> Dans la continuité, le thérapeute encourage le parent à choisir une activité et répond aux questions du parent concernant la mise en place de cette activité. >> Là, parmi les objets qu'on a dans la salle en ce moment-là, qu'est-ce que vous utiliseriez pour faire une routine sociale sensorielle? >> Avec les objets qu'il y a dans la salle, je ne sais pas, peut-être les bulles. Mais je ne suis pas sûre, parce que comme vous disiez qu'il faut vraiment qu'il ait l'attention sur nous, je ne saurai pas trop [INAUDIBLE] pour qu'il ne regarde pas juste les bulles, et puis qu'il fasse attention à moi aussi. >> C'est vrai que c'est un bon exemple parce que ça reste des routines, on peut quand même créer des routines sociales sensorielles avec ce genre d'objet. La seule chose c'est qu'il faut que ça soit nous qui contrôlons l'objet. Il faut vraiment que ça soit nous qui faisions l'action de souffler dans les bulles, par exemple, et ça produit cet effet amusant pour l'enfant. Si on donne les bulles à Nayan et qu'on lui laisse faire les bulles, là, on rentre plutôt dans une activité triadique avec Nayan, l'objet et puis nous. Ça, c'est différent. Par contre, si vous contrôlez les bulles et c'est vous qui faites, là, ça rentre tout à fait dans une action sociale sensorielle. sensorielle. >> L'activité est ensuite mise en place et l'environnement est épuré afin de maximiser la chance d'avoir l'attention de l'enfant sur le parent. >> Peut-être, je vous propose qu'on range un petit peu. Ça va beaucoup l'aider aussi si on commence à ranger un petit peu tout ce qu'il y a autour, pour l'aider simplement à se focaliser sur vous et l'activité que vous proposez. >> Oui. >> Ça marche. >> Ensuite, le parent met en place la routine sociale sensorielle. À la fin de l'activité, le thérapeute prend le temps de répondre aux questions concernant l'activité. Le thérapeute peut donner des conseils au parent pour qu'il puisse utiliser au maximum l'activité afin d'obtenir des comportements en communication non verbale de la part de l'enfant, comme par exemple des gestes ou des vocalisations. >> Waouh! Les bulles! Des bulles? Toutes les bulles! >> Le fait que le parent s'éloigne de l'enfant incite l'enfant à devoir utiliser ces gestes de communication non verbale afin de demander la répétition de l'activité. >> [BRUITS] [INCOMPRÉHENSIBLE] Les bulles. Regarde les bulles! Pique! [BRUITS] On souffle. Il veut vraiment. [RIRE] Tu les veux? Comment on fait? Là, qu'est-ce qu'il faudrait faire, par exemple? >> Peut-être, j'étais en train de me dire justement, là, pour lui, peut-être c'est un peu frustrant parce que c'est vrai qu'il peut finalement les avoir. Je me demande si peut-être on se lève et que vous les fassiez de haut, et qu'on enchaîne, tout de suite vous pouvez peut-être dire : pique, pique, pique, pique, pique, et vous faites l'action assez rapidement [DIAPHONIE]. >> Petit à petit, le thérapeute transmet des techniques d'enseignement au parent qu'il peut intégrer dans son quotidien, dans des activités dans lesquelles il est à l'aise avec son propre enfant, afin de maximiser les chances que l'enfant produise de plus en plus de ces comportements d'initiation de la communication sociale réciproque. >> La bulle, on pique. Regarde, pique, pique. [BRUITS] Elle est cassée. Pique, pique, pique. Pique! >> [RIRE] C'est mouillé. >> Et là, vous disiez, je dois va faire une pause, mais je dois faire une pause à quel moment? >> Voilà. Ça, c'est le début de la routine. Là, vous allez commencer une routine. Je pense que ça a bien marché aussi quand justement vous vous leviez, parce que c'est vrai que sinon il a envie de les avoir, c'est normal. C'est frustrant aussi si lui ne peut pas faire. Là, ce qu'on pourrait essayer de faire c'est qu'on voit qu'il est motivé. Vous allez commencer à faire. On peut peut-être juste faire une petite pause. On attend avant de refaire les bulles. >> D'accord. Et j'attends quoi? [INAUDIBLE] pour recommencer? >> Exactement. Vous pouvez voir au début, juste en attendant, qu'est-ce que lui va produire. Peut-être, comme là il faisait très bien, il tend la main pour demander à ce que ça continue. Peut-être que ça, ça va être les premiers signaux que lui va montrer pour que l'activité continue. Après, on pourra attendre un petit peu plus de lui. On pourra lui faire pointer, par exemple, ou dire encore, ou les bulles, ou on peut attendre par exemple à ce qu'il fasse [SON], si on veut travailler les mouvements faciaux. On peut travailler différentes choses, mais d'abord on va faire ce moment de pause pour lui laisser une opportunité pour que lui puisse initier l'activité, demander la poursuite. >> Comme vous l'avez vu dans cette séquence, le thérapeute accompagne le parent dans l'apprentissage et l'appropriation des différentes techniques pour qu'il puisse vraiment les intégrer de la manière la plus naturelle possible dans son quotidien. Dans la prochaine séquence, nous allons écouter le témoignage de la professeure Amaria Baghdadli, qui va nous expliquer comment d'autres types de projets visant à accompagner les jeunes enfants à risque de développer un trouble du spectre de l'autisme peuvent être mis en place dans d'autres réalités. Il s'agit notamment de la réalité [INCOMPRÉHENSIBLE]. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE]