[MUSIQUE] [MUSIQUE] Alors dans cette séquence, nous allons introduire les différents critères diagnostiques qui sont nécessaires pour pouvoir poser un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme, et ces critères diagnostiques seront ensuite détaillés avec les symptômes qui vous seront ensuite illustrés avec les vidéos dans les leçons suivantes. Pour commencer, qu'est-ce que c'est qu'une classification diagnostique? Une classification diagnostique, c'est un véritable manuel qui regroupe l'ensemble des symptômes qui sont nécessaires pour poser ce diagnostic. Il en existe plusieurs, l'une est la plus connue, c'est vraiment le DSM, Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Diseases, qui est édité par la American Psychiatric Association, et la deuxième, c'est la CIM, la Classification Internationale des Maladies mentales, qui est éditée par l'OMS. Ces différentes classifications, elles sont vraiement éditées régulièrement sur la base de l'expérience clinique de groupes de travail qui se réunissent pour améliorer ces classifications en intégrant les dernières recherches des neurosciences dans le sujet et les dernières recherches scientifiques. Alors la classification actuelle dans le domaine c'est vraiment la classification du DSM. C'est une classification qui pour sa dernière version, donc la cinquième version, est sortie en 2013 et qui dans le cadre du trouble du spectre de l'autisme, a été une révolution dans le domaine. Alors pourquoi une révolution? Parce que pour le DSM 4, le nom qui correspondait à la classification du trouble du spectre de l'autisme, c'est ce qu'on appelait le trouble envahissant du développement, TED, ou alors en anglais, Pervasive Development Disorder, PDD. Et puis en 2013, dans la classification du DSM 5, ils ont changé le nom pour que maintenant ça s'appelle trouble du spectre de l'autisme, TSA, en regroupant finalement tous les différents sous-groupes diagnostiques qu'on avait dans la classification du DSM 4, c'est-à -dire, le syndrome d'Asperger, le trouble autistique, le trouble envahissant du développement non spécifié, toutes ces classifications de sous-groupes diagnostiques ont finalement été éliminées au profit d'une seule classification du spectre de l'autisme. Alors ça c'était vraiment un changement qui était un changement important. Pourquoi est-ce qu'ils ont fait ce changement? La première raison c'est qu'ils se sont rendus compte que même des spécialistes du domaine qui connaissaient extrêmement bien le spectre de l'autisme n'étaient pas toujours d'accord quand il s'agissait de donner ces classifications et ces différents sous-groupes diagnostiques. Donc c'est une étude qui nous a appris ça,[ÉTRANGER], qui a été publiée en 2012 et qui nous a appris que si on regardait dans 13 centres diagnostiques aux États-Unis, et qu'on regardait quel était le pourcentage de ces sous-groupes diagnostiques qu'ils trouvaient, eh bien finalement dans un centre, on pouvait avoir un pourcentage qui était très important d'un diagnostic plutôt que d'un autre. Par exemple il y a avait un centre dans lequel 100 % des personnes avaient reçu un diagnostic de trouble autistique. Dans un autre centre, on pouvait avoir plus d'un quart des personnes qui recevaient un diagnostic de syndrome d'Asperger. Ou dans un autre centre encore, près de 50 % des personnes qui recevaient un diagnostic de trouble envahissant non spécifié. Donc la première question qui s'est posée c'est est-ce que ces différents centres voyaient des personnes qui avaient des profils différents, ça pourrait expliquer finalement pourquoi ces sous-groupes disgnostiques différents avaient des représentations différentes dans ces groupes. Et ce qu'ils ont fait pour répondre à cette question c'est qu'ils ont regardés des outils standardisés diagnostiques, tels que les outils qu'on vous présentera dans le module correspondant. Et quand on regarde ces outils, validés et standardisés, ce qu'on s'est rendu compte, c'est que finalement la sévérité des symptômes de ces personnes ou le niveau de développement étaient exactement les mêmes. C'est-à -dire que finalement on était en train de parler de personnes qui avaient le même profil, mais qui avaient reçu à la fin des catégories diagnostiques, des étiquettes diagnostiques différentes. Et ça, ça pose problème parce que ça veut dire que, même entre spécialistes, quand on utilisait le DSM 4, on n'arrivait pas à se mettre d'accord sur qu'est-ce que c'était qu'un syndrome d'Asperger, puisque dans un centre, en fonction de l'expérience d'un thérapeute, de la culture locale, on recevait plutôt un diagnostic de syndrome d'Asperger, plutôt qu'un autre diagnostic, soit de trouble autistique, soit de trouble envahissant du développement non spécifié. Un autre point qui est important et qui expliquait pourquoi est-ce que maintenant on a tout regroupé sous un seul diagnostic le spectre de l'autisme, c'est que finalement les recherches en neurosciences, en neurobiologie, nous ont appris qu'il n'y avait pas de différence fondamentale entre le cerveau d'une personne qui avait reçu un diagnostic d'un syndrome d'Asperger et celui qui avait reçu par exemple un autre diagnostic d'un des sous-groupes de l'autisme. Et donc ça, c'est pas de différence à la fois de la structure du cerveau, de sa fonction et aussi du fonctionnement de la personne selon un certain nombre de paramètres. Donc sur la base de ceci, ils se sont dit mais, finalement, est-ce que repenser cette catégorie diagnostique et de pouvoir maintenant donner une catégorie unique du spectre de l'autisme ne serait pas aussi une opportunité pour qu'on puisse à un moment donné identifier des sous-groupes diagnostiques qui soient finalement des sous-groupes qui fassent du sens aussi sur le plan neurobiologique. Et puis la dernière raison pour laquelle ils ont vraiment modifié cette classification diagnostique, c'est que ces sous-groupes n'avaient pas non plus de différences en termes de traitement qui était nécessaire. C'est pas parce qu'on recevait un diagnostic de syndrome d'Asperger par rapport à un diagnostic par exemple d'un trouble envahissant non spécifié qu'on allait avoir besoin d'un traitement qui était spécifique pour ça. Ils se sont aussi dit que, de repenser cette classification diagnostique pour que les sous-groupes qu'on utilise soient aussi plus importants et soient des sous-groupes qui aient une nécessité d'avoir un diagnostic différent était quelque chose d'important pour qu'on puisse avoir ensuite des sous-groupes qui soient homogènes qui aient à la fois un sens pour que les professionnels puissent se parler entre eux, pour qu'il y ait des différences cérébrales et finalement des mécanismes neurobiologiques qui soient communs, et pour que finalement on puisse aussi avoir une réalité en termes de quel est le traitement que ces enfants ou ces adolescents nécessitent pour pouvoir faire des progrès. Donc actuellement, les critères diagnostiques sont vraiment regroupés selon deux domaines : le premier, c'est des difficultés dans les interactions sociales et la communication sociale, qu'on doit pouvoir observer dans des contextes variés, et on reviendra dessus à l'aide d'illustrations vidéos dans les séquences suivantes. Et le deuxième critère important, c'est le caractère répétitif et restreint de certaines activités, certains intérêts ou certains comportements que peuvent présenter ces personnes. Et là encore une fois nous reviendrons dessus en détail avec des illustrations vidéos pour vous montrer comment ces symptômes se présentent aux différents âges. Une des choses qui est importante, quand on pose un diagnostic, c'est que ces symptômes-là soient présents dans le développement précoce, c'est-à -dire que il faut qu'on puisse voir dans les années pré-scolaires, finalement, dans les premières années de vie avant l'âge de cinq ans, des signes et symptômes pour qu'on puisse poser le diagnostic. Ça ne veut pas dire qu'on doit tout le temps poser le diagnostic très tôt mais ça veut dire que si par exemple on reçoit un adolescent, pour pouvoir poser le diagnostic, il faut qu'on puisse avoir dans son histoire eu des difficultés déjà dans son développement précoce. Pour terminer cette vidéo, je voulais aussi vous dire que finalement quand ils ont regroupé l'ensemble des troubles du spectre de l'autisme dans une seule catégorie unique du spectre de l'autisme, ils se sont dit qu'on avait aussi perdu une certaine granularité à pouvoir identifier des profils spécifiques de ces personnes. Et pour pouvoir combler ce manque, ils ont introduit des spécificateurs, specifyer en anglais. L'idée que finalement, maintenant on reçoit un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme, mais qu'à l'intérieur de ce diagnostic, on doit pouvoir spécifier le niveau de sévérité que cette personne a. Et ce niveau de sévérité va être défini en fonction du support dont la personne a besoin pour fonctionner : besoin de support, besoin de support important ou besoin de support très important. Ça, c'est la première spécification qu'on peut avoir pour augmenter un petit peu notre granularité dans la définition de ces troubles du spectre de l'autisme. La deuxième, ça va être est-ce que la personne a ou non un déficit intellectuel associé et puis la troisième ce sera est-ce que la personne a ou non des altérations du langage qui sont associés. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE]