[MUSIQUE] [MUSIQUE] Comme vu précédemment, la recherche a mis en évidence un décalage entre les inquiétudes parentales et l'âge du diagnostic. Nous nous sommes donc spécifiquement intéressés ici à demander à des parents qui ont un enfant avec un TSA de nous dire quels ont été vraiment les premiers signes et les premiers comportements qu'ils ont remarqués chez leurs enfants. Madame, quelles sont les premières inquiétudes parentales que vous avez remarquées dans le développement de Balian? >> Si on reprend un peu sous forme de liste assez courte, on avait vraiment le retard psychomoteur, le fait qu'il ne marchait pas encore avec quasiment deux ans, les difficultés de sommeil, le retard de langage, les difficultés sensorielles très présentes, sur tous les sens du toucher, la vue, du bruit, de l'odorat, des textures alimentaires, des difficultés alimentaires très fortes. >> Est-ce qu'il y a un comportement et un signe spécifique que vous avez en tête qui vous a particulièrement alerté à un moment donné. [AUDIO_VIDE] >> Je crois, la façon dont il, quand il a commencé à marcher, la façon dont il ne supportait pas d'avancer là où il y avait des obstacles et la façon dont il réagissait au bruit même faible que nous on entendait à peine, oui, surtout ça comme vraiment révélateur du TSA. >> Comme ce signe vraiment très sensoriel finalement. >> Oui. Le plus pesant c'était le sommeil, mais au niveau TSA, après coup c'est évident que c'était surtout ça. >> Concernant Raphaël, le petit frère de Balian, est-ce que vous avez eu des inquiétudes développementales? >> Alors en réalité, je pense que pour Raphaël le plus difficile n'a pas été une fois qu'il était né. Une fois qu'il était né, bien sûr qu'il y avait des inquiétudes et que j'ai surveillé le développement. C'est vrai. Mais ça y est, il était là et il n'était pas son frère. Il était différent. C'était l'enfant réel qui s'est développé comme il était. Par contre la grossesse a été réellement difficile dans le sens qu'effectivement on n'a que l'imaginaire et que l'imaginaire après un enfant différent est d'une angoisse abyssale. Dans le sens que du coup on imagine que ça pourrait être. Non pas que ce soit terrible d'avoir un enfant avec TSA mais c'est quand même un choc. D'en avoir deux, on se dit mon Dieu! Est-ce qu'on y arrivera? Parce qu'on sait que ça peut être possible et qu'en plus on sait que ça peut être plus compliqué et que comme encore une fois on ne connaît pas l'enfant c'est assez angoissant, d'une angoisse que je n'avais jamais vécu à ce point-là. >> Et si vous voulez donner un message aux familles qui se trouvent aussi à avoir envie d'une deuxième enfant, être en cours d'avoir un deuxième enfant en sachant que ça peut être un moment très difficile, qu'est-ce que vous avez envie de leur transmettre pour qu'ils puissent mieux supporter ce moment? >> En fait une fois qu'il est là, tout va bien. On va l'aimer et on va faire avec mais comme avec l'enfant différent et comme avec tout autre enfant, il y aura des périodes plus ou moins simples finalement mais on y arrive au jour le jour. Quoi qu'il se passe finalement, une fois qu'il est là, on avance et on a des belles surprises et je crois que finalement quel que soit le chemin pris, dans tous les cas je crois qu'à partir du moment où on décide d'avoir un enfant après, je crois que c'est aussi qu'on décide d'accepter toutes ces éventualités-là même si évidemment elles font peur. >> Merci beaucoup d'avoir partagé tout ça avec nous. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE]