[MUSIQUE] Le gluten est un élément que l'on retrouve dans les céréales les plus fréquemment consommées dans notre alimentation comme le blé, l'avoine, l'orge et le seigle. Les caséines sont des protéines qui proviennent du lait ou yaourt, mais se trouvent aussi dans beaucoup d'agents conservateurs. Aux États-Unis, au moins 25 % des enfants avec TSA ont essayé une fois l'un de ces régimes sans caséine ou sans gluten ou encore même une combinaison des deux. L'intérêt de ces régimes est issu de deux hypothèses. La première consiste à vouloir réduire la sensibilité, enlever les douleurs et les troubles digestifs, qui ont été associés dans la littérature avec une péjoration des symptômes de l'autisme. La seconde est issue d'une théorie datant des années 90, qui s'intéressait particulièrement à l'excès potentiel des opioïdes lié à des difficultés de digestion des groupes peptidiques dans le TSA. Un des intérêts des régimes sans gluten dans le TSA est également issu de l'observation que la maladie cœliaque, maladie d'intolérance au gluten, semble légèrement plus fréquente, de l'ordre de 30 % de plus, chez les jeunes qui sont affectés par un trouble du spectre de l'autisme. Le sujet des régimes sans gluten et sans caséine dans le TSA est un sujet largement débattu. C'est un débat qui est souvent soutenu par les familles qui ont observé chez leur enfant des effets de façon anecdotique. Une littérature d'informations souvent controversées se retrouve abondamment sur l'Internet. Aujourd'hui, on peut dire qu'il s'agit d'un domaine, qui comme pour les suppléments alimentaires, est difficile à évaluer correctement de façon scientifique. En effet, très souvent, les essais de régimes combinent différents types de régimes avec d'autres thérapies. La taille des échantillons est très fréquemment limitée. Il n'y a pratiquement jamais d'études sur les effets neurodéveloppementaux à long terme. Et bien sûr, une fois de plus, on est confronté à la très grande hétérogénéité des troubles du spectre de l'autisme. Les revues systématiques de la littérature arrivent à la conclusion que les données de recherche sont encore trop limitées, tant en quantité qu'en qualité, pour permettre d'évaluer convenablement l'efficacité, et surtout l'innocuité du régime alimentaire sans gluten et sans caséine. Elles relèvent les limites méthodologiques identifiées, comme l'absence de groupes témoins, l'absence de définitions claires et les critères d'inclusion, et aussi la très petite taille des échantillons. Dans la plupart des études, les groupes sont très hétérogènes en termes d'âge. Il y a une absence de contrôle de la grande variabilité clinique entre les individus. Les interventions peuvent avoir des durées très variables et sont pour la plupart du temps courtes. En conclusion, certaines considérations doivent être prises en compte avant la mise en place d'un tel régime. En effet, le coût de ces régimes est élevé, tant en termes de temps à consacrer pour respecter ces régimes, que du coût financier des aliments sans gluten ou sans caséine. L'impact sur le fonctionnement familial est contraignant et il peut également y avoir des conséquences sociales pour l'enfant, qui va être soumis à un régime différent dans son lieu scolaire ou sa crèche. Un article de revue sur les régimes sans gluten et sans caséine arrive à la conclusion que ce type de régime ne devrait être donné que s'il y a une allergie ou une intolérance nutritionnelle au gluten ou à la caséine clairement diagnostiquée. En l'absence d'intolérance, il n'y a pas suffisamment d'arguments dans la littérature aujourd'hui pour imposer un régime sans caséine ou sans gluten. [MUSIQUE] [MUSIQUE]