[MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans ce module nous avons vu ensemble des verres paradigmes d'eye-tracking, et vous avez compris que l'eye tracking est une technologie qui est très prometteuse pour pouvoir soutenir le dépistage de l'autisme et le diagnostic, et aussi pour pouvoir quantifier de manière très précise les interactions sociales, ce qu'on appelle la cognition sociale. Pour terminer ce module, nous allons nous intéresser à différentes nouvelles technologies. Et quand on parle de nouvelles technologies, le terme est vaste et regroupe différents aspects, celle dont je voudrais vous parler maintenant, c'est celle qui propose de répondre aux différents défis qui existent dans le domaine de l'autisme, et en particulier dans le domaine du diagnostic et du suivi des personnes affectées. Alors un de ces premiers défis, c'est de pouvoir permettre un accès plus large au dépistage. Vous le savez, la prévalence de l'autisme est assez élevée. Elle est de un sur 59 actuellement, selon les derniers chiffres. Vous savez aussi que, pour poser un diagnostic, on peut poser un diagnostic de manière clinique, de manière probablement relativement rapide. Mais maintenant il est largement conseillé de pouvoir faire un bilan complet avec des outils qui comprennent le gold standard des outils du diagnostic de l'autisme, c'est-à -dire l'ADOS (Autism Diagnostic Observation Schedule), et l'ADI (Austism Diagnostic Interview). Mais le problème de ces outils, c'est qu'ils demandent un personnel qui est hautement qualifié, et ils utilisent un certain nombre de temps, c'est-à -dire autant sur le plan de la famille que sur le plan du professionnel, puisqu'un bilan complet en général dure à peu près entre six et huit heures. Donc le problème c'est qu'on a un diagnostic qui est relativement prévalent, un bilan qui est coûteux en terme de personnel qualifié et en terme de temps. Et donc il existe actuellement relativement peu de ressources spécialisées dans le diagnostic de l'autisme. Il y a une étude récente qui a montré que, par exemple, aux États-Unis il n'y a que 84 % des comtés qui ont accès à des ressources spécialisées. C'est probablement quelque chose qui est relativement identique dans le monde, puisque la plupart des structures diagnostiques qui existent, et elles sont relativement rares, sont débordées par les demandes pour faire un diagnostic d'autisme. Donc dans ce contexte, il y a vraiment un potentiel à pouvoir utiliser des nouvelles technologies pour pouvoir soulager ce bilan-là , pour pouvoir diminuer les besoins en terme de personnel qualifié, pour pouvoir raccourcir le temps complet de ce bilan diagnostique, mais comme un bilan diagnostique est quand même important d'avoir un professionnel en face de soi, à mon avis, l'aide qui pourrait être apportée par ces nouvelles technologies, elle est plus au niveau du dépistage. C'est-à -dire de pouvoir identifier les personnes qui sont à risque et qui nécessiteraient ensuite un bilan plus spécialisé afin de limiter un petit peu les listes d'attente de ces structures spécialisées. Le deuxième défi sur lequel les nouvelles technologies pourraient nous soutenir, c'est de pouvoir augmenter la certitude du diagnostic et soutenir les professionnels dans leur approche et la facilité qu'ils ont à poser un diagnostic. Donc on sait qu'il y a un certain nombre de cas dans lesquels les symptômes sont présents, le diagnostic est relativement aisé et clair. Mais il y a aussi des cas dans lesquels le diagnostic peut être plus difficile. C'est par exemple le cas des personnes qui présentent un profil qui est plus léger, ou alors des personnes pour lesquelles les critères n'ont pas été évoqués et définis depuis le début. C'est-à -dire, par exemple, le profil féminin dans l'autisme. Mais le cas qui est probablement le plus frappant, c'est le cas des jeunes enfants qui sont sur le spectre de l'autisme, puisqu'on sait que les critères diagnostiques ont été définis pour des enfants qui avaient au moins l'âge de trois ans, et donc le professionnel se retrouve confronté à devoir faire un diagnostic le plus précoce possible, puisqu'on sait qu'un diagnostic précoce va probablement changer la vie de cet enfant, puisqu'il lui donnera accès à des interventions précoces. Mais il est difficile de faire un diagnostic précocement puisque les symptômes ne sont pas les mêmes qui se seraient retrouvés chez un enfant qui a quatre, cinq ans, ou chez un adolescent. Donc il y a un certain nombre de cas, dans lesquels on peut imaginer que des nouvelles technologies puissent apporter un support au clinicien pour lui permettre d'augmenter sa certitude diagnostique et d'avoir en complémentarité avec son bilan diagnostic des outils quantitatifs qui lui permettent de se déterminer quant à la présence ou l'absence du diagnostic. Le dernier défi pour lequel les nouvelles technologies pourraient nous aider dans le domaine de l'autisme, c'est pour pouvoir mesurer de manière répétée et quantitative les symptômes au cours du temps. De pouvoir avoir des outils qui nous permettent de quantifier l'évolution des enfants ou des personnes qui sont sur le spectre. Évidemment quand on instaure un traitement, on a envie de pouvoir réadapter ce traitement en fonction de la réponse que l'enfant a au traitement, de pouvoir éventuellement changer de traitement. Donc le clinicien est tout le temps entrain d'avoir des mesures individuelles de l'efficacité du traitement pour pouvoir décider s'il est pertinent ou non de le continuer. Et en général il se base sur des informations collectées dans la famille, c'est-à -dire la personne elle-même, les parents, éventuellement le thérapeute qui est en charge de ce traitement, et puis son impression diagnostique à lui. Donc c'est finalement des informations qui peuvent être relativement subjectives et il serait utile d'avoir une approche quantitative pour avoir une mesure des symptômes qui nous permette, que ce soit dans un plan clinique, d'adapter un traitement, ou dans un plan de recherche, de pouvoir développer des nouveaux traitements et les comparer entre eux. Actuellement, la plupart des personnes qui ont envie d'avoir une mesure quantitative des symptômes d'autisme vont utiliser des tests standardisés, comme l'ADOS dont on parlait avant. Le problème de ces tests standardisés, comme je vous l'ai dit, c'est qu'ils nécessitent un personnel qui est hautement qualifié et un investissement de temps qui est non négligeable. Il est aussi difficile de répéter régulièrement un ADOS, puisque c'est un test qui est systématiquement le même dans une configuration établie. Et donc on va avoir un effet d'apprentissage, ou un effet d'habituation de l'enfant, donc on ne peut pas le répéter de manière trop fréquente. Donc c'est important de pouvoir voir comment est-ce que de nouvelles technologies pourraient nous apporter des mesures quantitatives qui puissent être répétées, fiables, que l'on puisse utiliser au quotidien. Et ces technologies là nous donneraient un outil qui soit à la fois utile pour le clinicien qui est en charge de l'issue du traitement, mais aussi que les familles pourraient potentiellement s'approprier pour pouvoir les utiliser dans leur quotidien et savoir quelle est l'évolution de leur enfant. Donc dans la prochaine séquence, je vous propose qu'on regarde ensemble qu'est-ce que les nouvelles technologies aujourd'hui ont proposé comme solution pour répondre à ces trois défis dans le domaine du diagnostic et du suivi de l'autisme. [MUSIQUE] [MUSIQUE]