[MUSIQUE] Il y a une longue histoire de recherche qui examine un grand nombre de facteurs périnataux et leur association avec l'autisme, y compris la prématurité, l'accouchement par césarienne, un petit poids à la naissance, le faible score d'Apgar, le manque d'oxygène ou une hypoxie à l'accouchement. Bien que bon nombre de ces facteurs puissent jouer un rôle dans le risque d'autisme, il est peu probable qu'il soit cause principale d'autisme. Mais ils font plutôt partie de l'épiphénomène de la disposition génétique de l'autisme, l'autisme familial lui-même augmentant la probabilité de complication obstétrique. La charge de chacun de ces facteurs dans l'autisme n'est pas claire. Et il n'y a pas de complications qui soit spécifiques liée de la grossesse liées de façon constante au TSA. Récemment, plusieurs études et méta-analyses ont tenté de synthétiser ces résultats. Un examen préliminaire a examiné 60 facteurs obstétricaux qui ont révélé que les facteurs que l'on peut voir en insert et dont on peut citer quelques-uns sont associés au risque de TSA, comme par exemple une présentation anormale, des complications du cordon, une naissance multiple, un petit poids à la naissance, ou encore un score d'Apgar faible [INAUDIBLE]. Une étude plus récente a révélé plus spécifiquement un risque plus accru d'autisme associé à l'accouchement par césarienne à l'âge gestationnel inférieur à 36 semaines, au travail provoqué, à l'absence de travail, à la présentation du siège et à la détresse fœtale, même si dans l'ensemble, l'augmentation du risque restait modeste. L'innocuité de nombreux médicaments pendant la grossesse et l'allaitement n'a pas encore été établie. Souvent, les études qui examinent les effets des médicaments sur la progéniture sont confondues avec l'effet des maladies elles-mêmes. Les comportements et les autres facteurs de risque associés aux maladies psychiatriques des mères, y compris les risques liés aux maladies psychiatriques non traitées pendant et après la grossesse. Dans la documentation sur les TSA, les anti-dépresseurs et les anti-épileptiques sont devenus les médicaments qui ont suscité de plus en plus d'attention. Voyons quelques médicaments qui ont été étudiés, pour lesquels des inquiétudes particulières ont été mentionnées en rapport avec l'autisme. L'acide valproïque ou Valproate, connu sous le nom de marque de Depakine est utilisé depuis longtemps en clinique comme traitement de l'épilepsie et comme stabilisateur de l'humeur dans les troubles bipolaires. L'utilisation de l'acide valproïque pendant la grossesse présente de multiples risques pour la progéniture. y compris des malformations congénitales, un retard de développement et un dysfonctionnement cognitif. Les modèles animaux démontrent l'impact à court et à long terme d'une exposition à l'acide valproïque sur les trajectoires neurologiques du développement. Ils interfèrent avec la migration des neurones dans le développement normal du cortex durant des périodes critiques du développement embryonnaire et contribuent potentiellement aux anomalies du tube neural. Chez les humains, les mécanismes épigénétiques impliqués dans les TSA peuvent être un mécanisme clé par lequel le valproate influence le développement neurologique. Récemment, une vaste étude comparative de 29 études de cohorte, portant sur plus que 5 000 nourrissons, a examiné l'impact de l'utilisation de médications anti-épileptiques pendant la grossesse ou l'allaitement sur le neuro-développement des nourrissons. Seul le Valproate était associé à plus d'enfants présentant un retard du développement cognitif que les nourrissons qui n'ont pas reçu de médicaments. Une autre classe médicamenteuse qui a attiré beaucoup d'attention sont les médications contre la dépression ou les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. La dépression est l'un des troubles les plus fréquents chez les adultes dans le monde, avec 10 % des femmes souffrant de dépression pendant la grossesse, et un sous-groupe de 10 % de ces femmes dans les pays européens qui reçoivent un traitement de SSRI pendant la grossesse. Les SSRI peuvent traverser la barrière placentaire, ce qui peut déclencher une cascade d'effets indésirables, notamment une diminution de l'absorption de sérotonine, une diminution du débit sanguin utérin et une hypoxie entraînant des lésions cérébrales. Une revue systématique de la littérature visant à évaluer l'association entre les TSA et l'exposition fœtale aux antidépresseurs pendant la grossesse, à partir de la préconception et à travers chaque trimestre de la grossesse, a inclus près de 20 000 patientes dans une méta-analyse. Les résultats ont révélé une association positive entre l'exposition aux SSRI et le TSA, constante pour tous les trimestres de la grossesse. Cependant, et c'est important, les auteurs ont souligné que le risque absolu d'autisme lié à l'utilisation des SSRI était faible, et qu'au niveau de la population, s'abstenir de prendre des SSRI pendant la grossesse permettrait probablement de prévenir que quelques cas d'autisme. Mais, l'association signalée entre l'utilisation des SSRI et l'étiologie des TSA a été récemment contestée par une étude de cohorte rétrospective canadienne qui a été menée auprès de 35 000 naissances uniques, et qui n'a révélé aucune association entre l'exposition aux SSRI in utero et les TSA. On peut conclure actuellement qu'un faible risque est possible et qu'il reste à prendre en compte avec des conséquences d'un état dépressif non traité chez la mère. La recherche n'a pas démontré que l'utilisation de SSRI paternels autour de la conception augmente le risque d'autisme. Il est reconnu depuis longtemps que le mode de vie maternel et paternel et les habitudes de consommation d'alcool et d'autres drogues ont une incidence sur le développement du fœtus et du nourrisson, le tabagisme et la consommation d'alcool étant parmi les plus largement étudiées et répandues. Le tabagisme expose le fœtus en développement à de nombreux risques, y compris des milliers de produits chimiques potentiellement nocifs et la privation d'oxygène, qui ensemble provoquent des changements dans l'activité des neurotransmetteurs dans le cerveau en développement. La consommation d'alcool pendant la grossesse peut déclencher de multiples formes de dommages neurodéveloppementaux, y compris le syndrome d'alcoolisme fœtal en cas de consommation excessive d'alcool. La recherche a constamment démontré que la consommation de tabac et d'alcool pendant la grossesse est associée à des troubles neurologiques, psychiatriques et neurodéveloppementaux, y compris ceux qui sont souvent associés aux TSA comme le déficit d'attention. Cependant, en qui concerne les phénotypes de l'autisme, les données probantes sont incohérentes et dans l'ensemble plutôt faibles. Plusieurs études ont fait état d'associations entre le tabagisme et un risque accru de TSA mais uniquement avec déficience intellectuelle, et pas sans cette association. Deux méta-analyses entreprises en 2015, toutes deux portant sur 15 études, n'ont révélé aucune preuve de tabagisme comme facteur de risque de TSA, même après correction pour tenir compte de multiples autres facteurs comme le statut socio-économique et l'histoire psychiatrique des parents. Jusqu'à présent, les études de cohorte ou études cas-témoins ont examiné plus directement le risque de TSA lié à la consommation d'alcool, ce qui indique que la consommation légère ou modérée d'alcool par la mère ne pose aucun risque d'autisme. Dans cette séquence, nous avons évoqué ensemble le rôle que peuvent jouer les facteurs périnataux ainsi que la médication sur le bon développement du fœtus. Dans la prochaine séquence, voyons ensemble le rôle de la nutrition sur le risque de TSA. [MUSIQUE] [MUSIQUE]