[MUSIQUE] Dans ce module, nous avons vu ensemble que la recherche sur l'étiologie de l'autisme au cours des 25 dernières années a été dominée par l'accent mis sur les facteurs génétiques. Cependant, on est de plus en plus conscient de l'importance potentielle des influences environnementales dans l'étiologie des TSA, ainsi que de l'interaction entre une susceptibilité génétique qui peut augmenter la vulnérabilité à des facteurs environnementaux. Les résultats d'études récentes sur les jumeaux et les familles indiquent que les contributions environnementales jouent un rôle plus important que ce que l'on avait imaginé jusqu'alors. De plus, étant donné l'augmentation mondiale du taux de diagnostic de TSA et la disponibilité croissante de fonds de recherche, les chercheurs de tous les domaines de la science environnementale s'engagent de plus en plus dans la recherche sur l'autisme. Lors de ces séquences, un aperçu à jour des contributions environnementales potentielles au développement de l'autisme et des mécanismes pathophysiologiques présumés a été présenté. Les preuves tant positives que négatives s'accumulent quant au rôle que ces risques jouent dans la cause des TSA. Plusieurs domaines sont maintenant étayés par encore plus de données relativement importants comme l'âge des parents et les médicaments SSRI, tandis que d'autres champs d'enquête ont généré relativement peu de données précises comme la consommation de tabac et d'alcool. En présence d'une pléthore d'agents existants, on manque de preuves concernant l'impact des toxines environnementales sur la santé humaine et le développement en général, et l'autisme en particulier. Bien que le transfert des connaissances des études sur l'animal à l'homme demeurent encore particulièrement spéculatif, les modèles animaux ont permis de mieux comprendre les effets et les mécanismes de l'inflammation et de l'activation immunitaire, ainsi que le rôle des agents toxiques induisant des comportements de type autistique chez les rongeurs et d'autres espèces. Dans l'ensemble, la compréhension du rôle des expositions environnementales dans l'étiologie des TSA est un domaine vaste et complexe, qui n'en est vraiment encore qu'à ses débuts, avec de nombreuses limites actuelles mais aussi de nombreuses possibilités futures. En seconde partie de ce module, le docteur Emmanuel Ranza vous a exposé ce que l'on connaît des bases génétiques du trouble du spectre autistique. Le trouble du spectre autistique est génétiquement hétérogène, avec différents types de variants possibles et divers modes d'hérédité. On émet l'hypothèse qu'il existe des formes multifactorielles liées à la combinaison de multiples variations génétiques de faible impact et de facteurs environnementaux. Dans un certain nombre de cas, le TSA est causé par un seul variant d'impact fort et correspondant à une forme mendélienne. Il existe également des situations intermédiaires où un variant conférant une forte prédisposition est identifié, mais ne permet pas à lui seul d'expliquer le trouble. Actuellement, les connaissances et techniques disponibles permettent de diagnostiquer les formes mendéliennes essentiellement. L'utilisation du séquençage à haut débit qui permet d'analyser en un seul test un grand nombre de gènes a permis une augmentation du rendement diagnostique. On estime que les bilans actuels mènent à un diagnostic moléculaire chez 10 à 40 % des patients souffrant de TSA selon le mode de présentation clinique. Le rendement diagnostique est plus élevé en cas de TSA complexe, c'est-à-dire associé à des malformations ou des particularités physiques que lorsqu'il est isolé. Ces nouvelles technologies amènent également leur lot de défis qui concernent essentiellement l'interprétation des variants et la complexité des informations à transmettre lors des consultations génétiques. La possibilité d'effectuer une démarche génétique est systématiquement abordée avec les familles. L'obtention d'un diagnostic moléculaire est utile à l'adaptation psychologique du patient et de sa famille. Elle met fin à l'odyssée diagnostique. Un diagnostic étiologique diminue le nombre d'investigations complémentaires, parfois invasives, et orientent la prise en charge, le suivi et la surveillance ultérieure. Enfin, il permet de formuler un conseil génétique, c'est-à-dire de déterminer les risques précis de récurrence pour une grossesse ultérieure d'un couple qui a déjà eu un enfant atteint, ou même la descendance de la personne atteinte d'autisme elle-même. [MUSIQUE] [MUSIQUE]