[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Vous venez de réfléchir aux modalités de supervision que vous pratiquez le plus fréquemment. Que dit la littérature? La littérature souligne quand même que la supervision directe est moins fréquemment utilisée. On peut comprendre pourquoi, ça demande une certaine organisation. Mais néanmoins, qu'est-ce qu'elle nous amène de plus? Eh bien, quand vous observez un stagiaire en interaction avec son patient, vous pouvez tout d'abord détecter à quel niveau d'évolution de son raisonnement clinique il est par rapport à la situation qu'il est en train d'analyser. Vous pouvez également détecter éventuellement des difficultés potentielles que le stagiaire présentera, voire même des erreurs ou des erreurs à venir si on n'est pas là pour corriger les choses. Vous pouvez également détecter des choses que la supervision indirecte ne peut pas refléter. Je vous donne un exemple. Un stagiaire peut, en supervision indirecte, nous raconter l'histoire d'un patient, nous la présenter de façon tout à fait détaillée, tout à fait ordonnée, tout à fait logique, ce qui donne l'impression au superviseur que la situation est maîtrisée et qu'elle est comprise, et que donc les décisions que l'on peut prendre seront tout à fait fondées. Et puis parfois on a la surprise, quand on va voir le patient après avoir entendu le stagiaire, et qu'on repose certaines questions, surprise de constater tout à coup qu'il y a des indices qui étaient présents, qui n'ont pas été soit recherchés soit n'ont pas été valorisés au moment de la présentation de la situation clinique. Et puis ces indices vous font partir peut-être dans une histoire médicale tout à fait différente que celle sur laquelle vous seriez partis si vous n'aviez fait qu'écouter le stagiaire. Donc cette supervision directe ou ces moments de supervision directe sont précieux également pour être certain que ce qui est raconté, aussi belle soit la présentation de la situation clinique, eh bien que ce qui est raconté reflète réellement la réalité du patient. Donc, le premier message ici, c'est de vous encourager, dès que vous avez l'opportunité, d'observer vos stagiaires, d'observer les personnes que vous supervisez. Un deuxième élément a trait plus au contexte de travail dans lequel vous êtes, peut-être à la culture de votre institution aussi, c'est combien fréquemment vous pouvez vous permettre dans une journée de travail de vous arrêter pour ces petits moments de supervision. Et, au fond, ce que l'on sait, c'est que plus fréquemment nous aurons l'opportunité de nous arrêter pour donner un feedback positif également, ce qui a bien été, ou alors un feedback sur ce qu'il y a à corriger, plus on le fait souvent, plus évidemment on prend soi-même l'habitude de le faire mais plus également ceux qui reçoivent cette information trouveront normal qu'au cours d'une journée de travail il y a trois, quatre, six, dix mini opportunités de recevoir une information sur combien on a bien travaillé ou ce qu'il y aurait à corriger. Et on instaure ainsi un climat, une culture de supervision qui enlève la possibilité de percevoir cette supervision comme menaçante ou intrusive si elle a lieu trop peu souvent. Donc la deuxième consigne ou le conseil qu'on peut vous donner, c'est de vraiment saisir toute opportunité de le faire, ceci pour instaurer un climat propice à l'apprentissage. [MUSIQUE] [MUSIQUE]