[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour et bienvenue dans ce MOOC consacré aux systèmes d'information géographiques. Comme vous avez pu le constater, ce MOOC constitué de deux parties s'articule autour de quatre modules. Ces modules sont consacrés respectivement à la numérisation, au stockage, à l'analyse et à la représentation de l'espace géographique. Ce premier module consacré à la numérisation se subivise en une première série de cinq leçons qui nous permettront d'aborder successivement les divers aspects fondamentaux de la transformation d'une réalité spatiale à un ensemble d'objets et de propriétés susceptibles d'être numérisés puis enregistrés dans une base de donnés. Nous parlerons ainsi successivement de modélisation du territoire, de coordonnées de systèmes de projection, de relations spatiales et de topologie, des modes vecteurs et images et des métadonnées. Dans la deuxième partie de ce module, nous parlerons plus spécifiquement des techniques d'acquisition de données. Décrire la réalité géographique simplement en dessinant une carte ou en la conceptualisant en termes d'objets et de propriétés implique dans les deux cas nécessairement un processus de modélisation. Ce sont les éléments fondamentaux de ce processus que nous allons aborder au cours de cette première leçon. L'objectif de cette leçon est de comprendre les aspects les plus fondamentaux de la modélisation du territoire, de comprendre que cette modélisation est une étape préliminaire indispensable à toute forme d'analyse ou de représentation de l'espace géographique. Au terme de cette leçon, vous serez en mesure d'expliquer les principes de la modélisation du territoire et de décrire les formes et contenus sur lesquels celle-ci peut s'appuyer. Dans cette leçon, nous allons aborder successivement les notions d'espace géographique et de territoire, nous parlerons des principes de modélisation, avant d'aborder les aspects de cartographie qui sont la forme première de modélisation du territoire pour finalement terminer avec les phénomènes discrets et continus qui caractérisent l'espace géographique. [MUSIQUE] L'espace géographique peut être considéré de prime abord comme étant constitué de ses composantes physiques naturelles, les montages, le lac ou les forêts, auxquels ils faut ajouter les espaces entropisés comme par exemple les zones bâties ou les infrastructures de transport, ici une autoroute. Dès lors que l'on parle d'espaces entropisés, cela implique que la notion d'espace géographique englobe également toutes les dimensions propres à la géographie humaine ainsi que tous les éléments liés au fonctionnement des sociétés. On voit bien que l'espace géographique s'étend bien au-delà de sa simple réalité physique sensible. De nombreuses définitions formelles de la notion d'espace géographique ont été proposées comme par exemple celle de Brunet qui dit que l'espace géographique se définit comme l'étendue terrestre utilisée, aménagée par les sociétés en vue de leur reproduction au sens large, soit non seulement pour se nourrir et s'abriter mais dans toute la complexité des actes sociaux. Il comprend l'ensemble des lieux et de leurs relations. Il est de ce fait à la fois un système de relations et un produit organisé résultant des interactions entre la nature et les sociétés. Il a des lois et des règles d'organisation et de différenciation universelles mais exprimées différemment selon les systèmes. Au premier rang d'entre elles se trouve la gravitation et plus généralement tous les effets de la distance, de l'agrégation et de l'espace temps. On peut y reconnaître cinq usages fondamentaux : l'appropriation, l'exploitation ou mise en valeur, l'habitation, l'échange ou communication et la gestion. La notion de territoire qui a également fait l'objet de nombreuses discussions et définitions peut être considérée simplement comme une partie délimitée de l'espace géographique. Cette délimitation peut reposer sur une frontière dans le cas de subdivisions politico-administratives comme ici le canton de Vaux et les communes qui le composent. Elle peut également reposer sur des limites naturelles comme par exemple la lisière de forêt, le tracé de cours d'eau ou l'emplacement d'objets isolés comme des arbres. [MUSIQUE] [MUSIQUE] La modélisation du territoire est le processus par lequel s'effectue la transition d'une réalité géographique visible à une représentation schématique comme une carte orientée nord-sud sur laquelle n'apparaît que ce que l'on veut bien laisser apparaître. En raison de la complexité du territoire, sa modélisation en donne une représentation simplifiée, généralisée, schématisée, si bien que l'on peut parler de réduction contrôlée de la réalité. Comme on vient de le voir, cette schématisation conduit à passer d'une vision tridimensionnelle à une vue orthogonale à deux dimensions dont on extrait les éléments dignes d'être représentés. Cette extraction repose sur une analyse systémique qui cherche à décrire la réalité par ses composantes et leurs interrelations, comme c'est le cas ici pour la problématique de la gestion des eaux du lac Mariout près d'Alexandrie. On voit bien que le modèle du territoire adopté dépend de la thématique traitée. Nous n'aurons pas du tout le même genre de modélisations ou de cartes pour traiter de géologie, de gestion des eaux, ou pour aborder la question de la desserte en transports publics. Le modèle choisi dépend également de l'échelle de description car on ne sélectionne pas les mêmes objets avec la même richesse de détails à toutes les échelles. [MUSIQUE] [MUSIQUE] La cartographie a constitué la première forme de modélisation de l'espace géographique avec la carte d'Eratosthène dès le IIIe siècle avant Jésus-Christ, la carte d'Al Idrissi en 1145, celle de Colomb en 1490, celle de Cantino en 1507 et la carte de Mercator en 1569. Contenu et sémiologie graphique dépendent comme on l'a vu de la discipline et de l'échelle, si bien que la cartographie s'est développée en se faisant plus précise avec une actualisation régulière, à plusieurs échelles et pour des thématiques très diverses. Les fonctions principales de la cartographie sont la reconnaissance d'un lieu, la représentation spatiale d'objets ou de classes d'objets, la représentation d'inventaires thématiques et de leur distribution spatiale et la représentation de phénomènes dynamiques. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Nous avons abordé la notion de modélisation du territoire, encore faut-il se pencher maintenant sur les contenus possibles de ces modèles. Nous pouvons pour cela nous appuyer sur le fait que l'espace géographique est perçu au travers d'objets spatiaux, de la distribution de phénomènes spatiaux et des processus et de leurs dynamiques, tant dans l'espace que dans le temps. Un phénomène spatial discret est circonscrit pas ses limites. Il se constitue d'une collection d'objets homogènes dans toutes leurs parties. Et c'est pour cette raison que l'on parlera d'approche objet. C'est le cas des zones à bâtir, des surfaces boisées, des haies, des arbres isolés, du réseau routier, des lacs et cours d'eau et des bassins fluviaux ou encore de l'emplacement des barrages. Un phénomène spatial continu est non circonscrit. Ses propriétés varient dans l'espace et il peut être représenté par des courbes d'isovaleurs ou sous la forme d'une grille régulière analogue à une image, raison pour laquelle on parle d'approche image. C'est le cas du maximum glaciaire, de la distribution des pentes, des anomalies isostatiques ou encore de la profondeur des zones. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Nous avons donc vu au cours de cette première leçon que le territoire peut être défini comme une partie délimitée de l'espace géographique, que sa modélisation repose sur un processus de simplification et de schématisation qui implique de choisir ce que l'on veut représenter, si bien que le modèle que l'on obtient dépend du domaine dans lequel on se trouve et de l'échelle de description. Mais finalement, nous avons vu que ce modèle s'attache à décrire les phénomènes discrets sous forme d'objets et les phénomènes continus sous forme d'images ou de grilles. [MUSIQUE] [MUSIQUE]