[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Cette semaine, nous vous avons présenté des affaires : Dallagher, Asbury/Mckie, Mayfield où le but du tribunal et non des experts ou expertes était d'identifier les personnes sur la base de trace d'oreilles ou digitales. En anglais ce type de trace est appelé pattern evidence. On pourrait donc les appeler traces de motifs ou de dessins. Mais à ma connaissance, il n'existe pas encore de terme précis en français. Nous avons discuté avec vous des éléments nécessaires pour identifier une personne ou un objet à partir d'une trace. Vous avez constaté que pour identifier une personne on doit premièrement se déterminer sur la probabilité que la personne d'intérêt soit la source de la trace. Cette probabilité dépend des autres éléments de l'affaire et également de la valeur des résultats. Deuxièmement, on doit considérer les conséquences associées aux deux types de décisions possibles, identifier ou non. Encore une fois, les avantages et inconvénients tels qu'il seront perçus dépendront du cas dans son ensemble. Pour ces raisons, il n'est pas scientifique que les experts et expertes forensiques se prononcent de façon catégorique quant à la source d'une trace ou tout autre élément forensique comme par exemple une signature. >> Nous avons également étudié deux cas où l'identification dactyloscopique a été remise en cause. Cela nous a permis de mettre en évidence les éléments du processus scientifique qui doivent être systématiquement contrôlés dans une affaire. >> Maintenant, vous devez donc être en mesure, premièrement, d'exposer les raisons pour lesquelles la décision d'identifier vont bien au-delà de la simple évaluation des résultats. Cette décision ultime d'identifier est du domaine du tribunal et non des scientifiques forensiques. >> Et deuxièmement, vous devez connaître les causes possibles pouvant mener à une fausse association dans le domaine. C'est-à-dire, le manque de documentation séparant la phase d'analyse de la trace de sa comparaison avec l'empreinte de référence. Le manque de documentation ou de visibilité des caractéristiques retenus par l'expert. Un raisonnement dit circulaire qui fait que l'expert disposant de l'empreinte d'un candidat potentiel cherchera inconsciemment à expliquer toutes les différences observées durant la comparaison. L'utilisation d'une banque de données qui augmente la probabilité de retrouver algorithmiquement des proches voisins. Le manque de modèle statistique pour venir appuyer la décision de l'expert. Le manque de vérification indépendante pouvant mener à un biais de confirmation. >> Eh oui. En conclusion, on peut bien affirmer qu'aucune preuve n'est infaillible. Les laboratoires forensiques ne devraient donc pas développer une culture de la certitude, mais plutôt une culture du doute. Merci de votre attention. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE]