[MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Alors première question, celle de la collecte qui est la base de tout reporting. Dans une réalité qui est complexe, puisqu'il y a la société de services d'un côté, puis l'ensemble des entreprises dans lesquelles [DIAPHONIE] vous êtes acteur. >> En fait on a eu de la chance. Il y a un collaborateur d'Eurazeo qui était dans les équipes d'investissement qui est passionné par la RSE et qui a créé sa société et qui a développé un outil de reporting qu'il commercialise sur le marché, et qui a un gros intérêt pour nous, c'est que toutes nos sociétés utilisent cet outil, et quand elles sortent du giron d'Eurazeo, si elles le souhaitent, elles peuvent contractualiser en direct avec cette société et du coup garder toutes les données. Et en fait on constitue ce qu'on appelle un asset. On crée vraiment un compétence avec un outil et il faut, si vous voulez on imagine assez rarement à quel point les sociétés, y compris les grosses peuvent ne pas être structurées en termes d'outils pour remonter les données. Et en fait quand vous faites un reporting RSE, vous avez toutes les données environnementales, toutes les données sociales. Et au début, on commence de façon très pragmatique ; on va faire un pays. Donc nos commissaires aux comptes exigent un taux de représentativité de 60 %. Donc pour être concrète, on doit couvrir en social 60 % des collaborateurs et en environnement, on couvre 60 % du chiffre d'affaires. Donc on va prendre autant de sites de production que nécessaires ou de filiales que nécessaires pour arriver à ce taux de représentativité. Donc on impose à nos sociétés de structurer ce reporting sur l'ensemble de leurs pays. Et pour vous donner un exemple concret, on a une de nos sociétés qui a fait des acquisitions majeures au Brésil, donc maintenant ils ont une filiale au Brésil, la filiale n'avait aucun outil. Et du fait de nos obligations de reporting, le côté bénéfique c'est que maintenant ils sont dotés d'un outil de collecte et de reporting sur des sujets environnementaux, sociaux et sociétaux. Dans les relations avec Eurazeo, on est toute l'année sur de la performance financière et sur les projets. mais une fois dans l'année, nous, nous utilisons les outils de reporting, toutes les données issues du reporting pour faire une présentation. Donc c'est un gros travail dans lequel on va présenter à la société les résultats de l'année avec l'historique quand on l'a et on met aussi énormément d'éléments de benchmark. Donc par exemple quand on a l'absentéisme, quand on a l'accidentologie, on va s'appuyer sur les données [INAUDIBLE] pour donner des éléments de comparaison, savoir si c'est bien, si c'est pas bien. Une particularité aussi de notre reporting, je l'avais évoquée, c'est qu'on financiarisé tous les indicateurs qui peuvent l'être. Donc chaque fois, on a la consommation dans son unité de référence. Des DIN, des vacuum des kilowattheures, et on a la traduction en euros. Donc là aussi, si vous voulez, ça permet toujours cette mobilisation des équipes managériales et au fur et à mesure du temps, on essaie de mesurer les progrès. >> Dans le domaine du reporting, il y a >> les outils, j'allais dire spécifiques de chacune des entreprises ; il y a aussi les grands référentiels qu'on a évoqués dans le premier module. J'aimerais qu'on fasse un zoom maintenant sur le GRI, puisque c'est l'organisation de référence, qui s'est imposée progressivement, avec pour vous les bénéfices de cet outil, mais aussi, sans hésiter, les limites ou les questions que posent ce recours et cette référence à un standard qui a l'avantage d'être international. >> La GRI a amené cette colonne vertébrale non discutable, la référence mondiale partagée par tous qui disait, quand on parle de développement durable, tous les indicateurs qu'il faut mesurer, c'est >> ça. C'est aussi le problème de la GRI, c'est la vastitude de la GRI, surtout qu'on a eu la GRI1, la GRI2, la GRI3, la GRI4. Donc à l'évidence, ils ont raison de se mettre dans une amélioration continue, parce qu'à un moment donné il y avait des débranchements sectoriels. La complexité si vous voulez sur la GRI, c'est d'essayer de faire un cadre commun, un référentiel commun qui puisse s'appliquer à tous, qui embrasse toute la vastitude des sujets et qui en même temps soit utilisable. >> Dernière question : est-ce que vous êtes membre et quel regard vous jetez sur les travaux de l'IRC? >> Nous faisons partie des sociétés pilotes à avoir >> mis en oeuvre toute la réflexion et la publication du reporting intégré. Donc cette année on l'a fait pour la deuxième fois. Donc là aussi je trouve que c'est un outil, il y a beaucoup de débats sur l'IRC. Donc là aussi on va appeler un chat un chat. Pourquoi est-ce qu'il y a débat sur l'IRC? Parce qu'il y a une crainte que ça devienne une nouvelle norme qui viendrait s'appliquer, qui nécessiterait des vérifications par des commissaires aux comptes, et qui compliquerait la vie de tout le monde. Donc c'est aussi pour ça qu'il y a ces critiques-là à l'égard de l'IRC. Pour le moment, ce n'est pas le cas, donc il n'y a pas encore besoin de faire appel à des commissaires aux comptes. L'autre point qui est soulevé par tout ce qui est reporting intégré et le framework de l'IRC, c'est que ça amène à donner des informations qu'on ne donnait pas nécessairement. Je vais vous donner un exemple concret. Dans le framework de l'IRC, il y a toute une analyse sur les risques, les risques auxquels est exposée la société. On présente aussi la stratégie, mais d'une manière beaucoup plus articulée, pardonnez l'anglicisme, et lisible, puisqu'on donne toute une analyse de l'environnement macroéconomique dans lequel on est, les conséquences stratégiques qu'on en tire et comment on intègre tous les risques, pour vous donner quelques éléments de l'IRC. Et alors nous on est une société cotée, donc on a l'habitude de partager un certain nombre d'informations, mais pour tout le non coté, c'est vécu comme un viol, si vous voulez, comme un risque stratégique très significatif que de partager des informations qui devraient rester confidentielles. Donc je comprends les réticences que suscite le travail du reporting intégré. Néanmoins, je suis extrêmement en faveur de ce travail, et en fait en le faisant, on s'est rendus compte que ça n'était ni plus ni moins que l'expression d'un exercice stratégique tout à fait standard qu'on fait quand on fait une mission avec un cabinet de conseil en stratégies. Donc quelle est notre marché, quelles sont les tendances, qu'attendent nos parties prenantes, quels sont les risques auxquels on est exposés, si vous voulez, et c'est un exercice de stratégie. Ce qu'apporte, enfin il y a un élément très intéressant qu'apporte l'IRC, c'est la notion des capitaux. Donc il y a un travail sur les capitaux qui est assez différent du travail qu'on fait classiquement. D'habitude on considère le capital financier et on considère le capital humain. L'IRC travaille sur d'autres capitaux, notamment tout ce qui touche à la valeur immatérielle, donc tout ce qui peut être brevets ou autres. Et là je dois dire que c'est la partie du cadre de l'IRC qu'on n'a pas encore bien réussi à adresser parce que c'est très différent de ce qu'on a l'habitude de faire. Donc je pense que vous voyez, la notion du capital manufacturier, on ne sait pas encore l'adresser, nous société de gestion par rapport aussi à notre portefeuille. L'autre point si vous voulez, c'est que ça force à mettre en regard les informations exrafinancières et financières. Ça déplace, d'un point de vue organisationnel les départements qui s'occupent de ce reporting. Parce que classiquement dans les organisations, vous avez le département communication en collaboration avec la direction financière qui va travailler, je caricature, mais qui va travailler sur les publications réglementées, donc le document de référence, et la communication en plus rajoute la couche communiquante dessus qui est le rapport d'activité. Je parle pour des sociétés cotées. Quand vous êtes dans des grandes entreprises, vous allez avoir une partie RSE de communication, soit dans un rapport dédié, soit intégré dans le rapport d'activité, et il y a un chapitre dédié dans le document de référence, mais pour faire un rapport intégré, vous ne pouvez plus avoir des collaborateurs en silos. Vous êtes obligés de mettre autour de la table ces différentes fonctions, et vous êtes obligé de les faire collaborer, puisque face aux indicateurs financiers, il faut mettre les indicateurs extrafinanciers qui vont bien. Donc vous avez plus une équipe RH ou RSE qui bosse dans son coin et une équipe financière qui bosse dans son coin. Vous êtes vraiment obligé d'identifier les traductions extrafinancières du financier. [MUSIQUE] [MUSIQUE]