[MUSIQUE] [MUSIQUE] Aujourd'hui, on va s'intéresser plus particulièrement à la question de la mesure des impacts environnementaux et sociaux. Ma première question est autour des parties prenantes. Quelles sont vos principales parties prenantes ? Comment les avez-vous identifiées ? Comment les avez-vous hiérarchisées ? Ensuite, on ira sur la façon dont vous les associez à votre démarche de reporting RSE. >> Alors, les parties prenantes, il faut savoir que ce sont deux petits mots qui couvrent une vastitude extrêmement large. Chez Eurazeo, nos parties prenantes sont à l'évidence d'abord nos collaborateurs, puisqu'on est une société de services, toute la valeur de notre activité, c'est la qualité de nos collaborateurs. Donc, c'est d'abord nos collaborateurs. Ensuite, il y a les sociétés dont nous sommes actionnaires, avec les équipes dirigeantes qui les composent. Ensuite, on va avoir le marché et nos bailleurs de fonds, qu'on appelle les LP, les limited partners, pour une partie de notre activité, puisqu'on lève des fonds sur une partie de notre activité. Et sur le marché, il y a la totalité des institutions. On va des institutions les plus importantes, des grands fonds de pension américains aux porteurs individuels, qui vont être susceptibles d'acheter, d'investir dans l'action Eurazeo. Donc là, je vous donne, on va dire, le premier cercle de nos parties prenantes. Après, à l'évidence, on a un deuxième cercle qui sont tous les professionnels avec lesquels nous travaillons, qui sont les banques d'affaires, les cabinets d'avocats, les différents conseils, et on élargit, on fait un troisième cercle, mais je ne vais pas vous les décrire tous, parce que ce ne serait pas très intéressant. Ce qui est plutôt intéressant, c'est la démarche. Comment est-ce qu'on a fait? En fait, la première chose qu'on a faite, c'est qu'on a fait une réunion d'équipe. Donc, on a sélectionné un cabinet de conseil qui est plutôt bon sur le sujet, qui fait référence, qui nous a fait travailler, réfléchir, brainstormer sur dans notre activité, quelles sont les personnes dont va dépendre notre performance et/ou qui doivent être satisfaites de notre activité pour pouvoir souhaiter collaborer avec nous. Donc, ils avaient toute une liste de questions qui nous a permis de faire ce qu'on appelle un mapping des parties prenantes, donc un premier recensement. Donc, on est allé discuter avec ces parties prenantes et là, c'est un exercice extrêmement riche, parce qu'en fait, ils nous livrent les clés de notre performance. Ils nous disent, écoutez, nous, quand on vous regarde et quand on vous compare, parce qu'eux évidemment, ils en voient plein. Nous, on se voit nous-mêmes, mais vous imaginez bien les conseils, les banquiers, ils ont l'habitude de travailler avec toutes les sociétés de notre secteur d'activité. Quand on vous compare, voilà ce qu'on apprécie chez vous. Voilà les caractères distinctifs, voilà des points d'amélioration. Donc, ça vient, par-delà l'exercice formel, le sens de mon message, c'est que ça devient un outil de performance. Si vous voulez, cela amène des évolutions de perspectives qu'après nous pouvons intégrer dans l'évolution de notre pratique professionnelle. >> Avez-vous un exemple de ce souvenir d'un élément qui a été assez marquant à l'occasion de ce séminaire ? >> Aujourd'hui, nous travaillons avec un certain nombre de limited partners qui ont investi aux côtés d'Eurazeo, >> et le fait qu'on leur donne un reporting RSE sur l'ensemble de nos sociétés, de nos actifs, ça leur donne une profondeur de compréhension et d'analyse de la manière dont notre portefeuille se porte, parce que c'est vrai que l'extra-financier, en creux, c'est une autre lecture de la performance. C'est typiquement un atout, une différenciation qui est très appréciée chez Eurazeo. Du coup, c'est un exercice qu'on a souhaité approfondir. Là aussi, pour vous donner un exemple concret, nos collaborateurs, une partie prenante essentielle de notre succès, on a lancé l'année dernière un baromètre, qu'on a fait en collaboration avec Great Place to Work. Là aussi, cela nous permis d'avoir une vision beaucoup plus fine de l'engagement des attentes, des éléments de satisfaction, des points d'amélioration, que voient nos collaborateurs. Il y a des parties prenantes que je n'ai pas évoquées. Il y a bien évidemment les médias, et il y a bien évidemment aussi les ONG. Donc, les ONG peuvent être des vrais partenaires pour progresser sur certaines thématiques. Je dois dire qu'aujourd'hui, les ONG sont plutôt vigilantes sur les actions de nos sociétés de portefeuilles, puisque et surtout, plutôt sur des secteurs B2C, donc tout ce qui touche aux consommateurs directs, et moins aux relations d'affaires entre les entreprises. Donc, nous aujourd'hui, nous sommes assez peu en dialogue avec les ONG pour le cadre de l'activité d'Eurazeo. Par contre, en collaboration avec nos sociétés de portefeuilles, on a des dialogues ouverts avec un certain nombre d'ONG, qui nous permettent là aussi de progresser. >> Comment est-ce que les choix d'indicateurs sociaux ou environnementaux >> ont été faits pour vous, en tant que société de gestion, et éventuellement aussi, pour les différentes sociétés dont vous êtes actionnaires ? >> Sur les indicateurs que nous regardons, nous avons un socle commun. Ce socle commun est un croisement de Grenelle, de GRI et d'autres référentiels. Ensuite, on mène une réflexion sur les spécificités des activités des sociétés dont nous sommes actionnaires et de notre activité. Du coup, on a mis en place des indicateurs qui sont assez originaux, des ratios de carbone sur EBITDA, d'eau sur EBITDA, et on travaille aussi sur des indicateurs très innovants, qui sont ce qu'on appelle la mesure des impacts évités. Donc, entre le moment où on devient actionnaire d'une société et le moment où potentiellement, on va sortir de l'actionnariat de cette entreprise, on mesure combien nous avons généré d'économies en carbone, donc sur les volumes de carbone, mais la traduction en impact financier. La même chose sur l'eau, et la traduction en impact financier. Donc, typiquement, il y a une société dont on est actionnaire, où on a été chercher pas loin de sept millions d'euros d'économies sur les dépenses en eau, sur les quatre dernières années. Donc, on est sur des montants extrêmement significatifs. L'originalité de cette approche, c'est qu'elle intègre aussi les critères sociaux, parce qu'en France, on est quand même très environnementaux. Le corps social est le facteur de performance d'une entreprise, quelle que soit son activité. Donc, on a voulu mesurer les impacts financiers positifs générés par la baisse de l'absentéisme et la baisse de l'accidentologie. >> Dernier point très important, on a parlé de matérialité, on a parlé de critères. Comment vous, vous définissez la matérialité en tant que société de gestion? Puis, peut-être un regard sur la matérialité dans les sociétés dont vous êtes actionnaires et qui constituent votre portefeuille. >> Quand on travaille sur la matérialité des impacts, il faut savoir faire ce juste équilibre entre les impacts factuellement, scientifiquement démontrés, >> et répondre, faire ce savant dosage pour répondre aux attentes de vos parties prenantes, qui vont peut-être vous amener à travailler sur des impacts, qui d'un point de vue environnemental, ou social, ou sociétal, pourraient être minimes, si on se pose la question de changer les choses, de progresser, parce qu'on veut quand même sauver le monde, in fine, mais >> qui vont être extrêmement forts et qui, vous avez tout à fait raison, vont avoir une valeur symbolique tellement énorme que si on ne le faisait pas, ça disqualifierait tout le reste de la démarche. [MUSIQUE]