[MUSIQUE] [MUSIQUE] Pour commencer, nous retrouvons pour la dernière fois Pilar Barea, que vous connaissez tous maintenant. Les dernières évolutions du reporting extrafinancier chez Atos vous les caractériseriez comment? >> Eh bien déjà, on peut différencier tout ce qui est la forme et aussi le contenu. Dans tout ce qui est la forme, il y a clairement une tendance de digitalisation ans tout ce qui est report extrafinancier. Justement on se demande si dans quelques années on va encore avoir le papier, et c'est vraiment d'aller dans un format qui puisse permettre la communication aussi dans les réseaux sociaux et donc utiliser plus les outils du digital, et aussi je dirais peut-être une communication plus focalisée sur les différentes parties prenantes. Sur le fond, on a déjà dit ce qui est important : c'est vraiment d'intégrer ces paramètres extrafinanciers dans le pilotage de la société. Et à la fin, l'objectif du rapport va être de communiquer de façon concise et pertinente la création de valeur de la société. Donc un rapport qui soit stratégique et peut-être après avoir des compléments qui seront éventuellement plus thématiques, justement pour des sujets qui sont importants pour la société, et notamment on a un exemple aujourd'hui, plusieurs exemples de choses qui sont en train d'évoluer et qui sont vers le côté environnemental et que Benjamin peut nous expliquer. >> Alors Benjamin Bergeron, donc vous êtes le responsable de la RSE à l'échelon français, le responsable de l'environnement à l'échelon global >> de ATOS, on vous a rencontré lors du deuxième module et, comme le suggère Pilar, si on prend l'environnement comme terrain d'application des quelques règles générales que vient de donner Pilar, qu'est-ce que cela nous donnerait comme application concrète? >> Donc effectivement le reporting et en particulier le reporting environnemental, évolue depuis quelques années, et en particulier le début de cette évolution date de la loi Grenelle 2 en 2010 où il a été demandé à l'ensemble des entreprises, mais particulièrement les grandes, d'étendre les sujets sur lesquels elles reportaient. Et on nous a demandé de reporté à la fois dans les outils traditionnels de reporting qui étaient plutôt des outils financiers, on peut penser au document de référence par exemple et puis on nous a également demandé de préciser les choses dans les rapports RSE qui là aussi se sont déployés avec des chapitres environnementaux qui se sont renforcés. Et les choses continuent à avancer, les choses continuent à s'accélérer, un très bon exemple c'est ce qui s'est passé l'année dernière avec une nouvelle demande en fait de reporter de façon beaucoup plus précise les émissions de gaz à effet de serre. Donc cela fait partie de cette mobilisation mondiale pour éviter le réchauffement climatique, donc ces émissions de gaz à effet de serre doivent comprendre le scope 1, le scope 2, qui sont des scopes traditionnellement reportés par les entreprises, qui touchent principalement le transport et les consommations d'énergie, mais dorénavant aussi le scope 3 qui comprend l'amont et l'aval de l'entreprise. L'amont en fait ce sont les gaz à effet de serre qui nous arrivent à travers nos achats, à travers nos fournisseurs, principalement, et l'aval ce sont les gaz à effet de serre liés à l'usage de nos produits et services par nos clients. Donc cela renforce considérablement en fait la connaissance des émissions de chacune des entreprises, et cela permet de donner aux entreprises des nouveaux leviers d'action sur ces dimensions-là, en amont et en aval. En 2016 également on a eu une nouveauté, c'est en fait toute la finance qui se retrouve elle-même obligée de prendre en compte la dimension RSE des entreprises dans lesquelles elles investissent. Il y a un certain nombre d'acteurs en pointe qui depuis plusieurs années le font, mais maintenant cela devient quelque chose qui est mainstream et tous les financiers sont censés le faire. Alors là aussi cela a des impacts assez clairs, assez précis et en particulier sur, justement, les impacts, souvent maintenant mesurés à court terme, du réchauffement climatique, les impacts potentiels sur les entreprises. Et quand on pense aux impacts à court terme du réchauffement climatique sur les entreprises, on pense notamment aux événements extrêmes comme les inondations, les sécheresses, les tempêtes, les incendies... Donc les investisseurs vont demander aux entreprises de s'exprimer sur ces sujets-là, donc les entreprises vont avoir à prendre en compte dans leur reporting ces sujets-là. On le voit par exemple chez ATOS, on va devoir s'exprimer de façon plus claire ou plus précise ou plus étendue sur ce que l'on fait déjà par exemple pour tous nos data centers stratégiques, qui sont systématiquement doublés avec en fait deux data centers, deux sites géographiques distincts qui composent un data center stratégique et qui par exemple sont une réponse à des événements de type inondation ou tempête. >> Si maintenant on se projette encore plus dans l'avenir, qu'est-ce que sera selon vous >> le devenir du reporting extrafinancier et qu'est-ce qui va guider cette évolution à, on va dire, 3 ans, 5 ans, 10 ans? >> Eh bien déjà, que'est-ce qui va guider tout ce reporting extrafinancier ça va être les enjeux internationaux, déjà je pense que ce qui a été la crise en 2008, financière, >> cela a impacté justement pour avoir la performance de sociétés, pas uniquement pour des résultats finaciers mais aussi pour des résultats extrafinanciers. Il y a aussi les législations locales, il y a les demandes, dans notre cas, de nos clients et tout cela va aider à faire évoluer les reporting via, et je pense, aussi aujourd'hui encore liés au risque de changement climatique, la task force qui a été mandatée par le Financial Stability Board qui est présidée par Michael Bloomberg et justement ils sont en train de voir comment les sociétés doivent communiquer mieux sur ce qui et ce risque et la performance, derrière, environnementale. Chez ATOS, bien sûr, comme on l'a vu avec les différents responsables dans les différentes fonctions, c'est très important d'intégrer la responsabilité d'entreprise dans la vraie gestion de la société, qu'ils soient les responsables justement pour mettre en place toutes ces actions derrière, pour qu'après on puisse prouver justement toutes les choses qu'onest en train de faire. Et je peux être aussi un peu provocatrice dans le sens où on aimerait peut-être dans 5 à 10 ans ne plus parler de reporting extrafinancier et d'avoir une seule approche du reporting stratégique qui soit liée à la performance, au business, dans notre cas du groupe ATOS. [MUSIQUE]