[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour, je m'appelle Joël Tronchon, je suis directeur du développement durable du groupe Seb, le groupe Seb c'est le leader mondial du petit équipement domestique, donc les marques du groupe Seb, elles sont internationales, c'est des marques comme Tefal, c'est des marques comme Rowenta, c'est des marques comme Moulinex, Lagostina, All-Clad, Krups. Et d'autres marques locales. C'est un groupe qui fait près de cinq milliards d'euros de chiffre d'affaire, et qui compte maintenant 26 000 salariés à travers le monde, présents sur l'ensemble des continents. On a attaqué le sujet du reporting RSE en 2002, donc avant le Grenelle, on a anticipé de plusieurs années le Grenelle II, qui est arrivé après, et on a surtout formé les différents métiers, à la fois au reporting, mais également, aussi, on a fait aussi beaucoup d'audits, à blanc, pour la vérification des données extra-financières sur nos filiales. Donc là aussi bien avant les législations qui obligent maintenant de le faire avec les organismes tiers indépendants qui vérifient en fait la sincérité, et la présence et la crédibilité, des informations extra-financières et des indicateurs de reporting extra-financier. Donc une anticipation par rapport à la loi, et surtout, depuis le début, on a pris le soin de faire quelque chose de mondial. Aujourd'hui on travaillle avec un outil qui s'appelle, Tennaxia, qui est notre outil de reporting mondial, pour sortir justement d'outils qui peuvent être assez complexes, du type Excel ou bases de données, un peu maison, on voulait vraiment un outil professionnel, dès le départ. On a associé très vite, nous, plusieurs métiers à la fois au processus d'audit, et également aussi à la sélection des indicateurs, qui étaient pertinents pour notre entreprise. En dehors de ceux qui sont légaux, on a fait tout un travail de sélection des indicateurs et de définition de ce que c'est qu'un indicateur. Je vous donne un exemple. Un accident du travail, par exemple, c'est pas la même, on s'est calé sur une définition pour que, de Medellin en Colombie, à Ho Chi Minh, au Vietnam, et à Selongey en France, toutes nos filiales puissent avoir la même définition de reporting de ce que c'est qu'un accident du travail ; ça c'est un gros, gros, travail d'harmonisation et de définitions communes qui doit être fait au tout démarrage du chantier sur le reporting RSE. Après on a, nous, impliqué plusieurs métiers, principalement donc dans le reporting mondial, les ressources humaines, il y a beaucoup d'indicateurs sociaux qui sont impliqués. Et là on a fait une connexion, assez rapidement, avec le système de reporting DRH existant, pour pas que les gens aient à reporter deux fois, les mêmes données, parce qu'il n'y a rien de pire que ça. Après il y a un deuxième métier c'est tous les gens qui travaillent dans le domaine de l'environnement, à travers le monde, dans le groupe Seb. Donc là c'était aussi un autre secteur sur lequel les données et les reportings RSE étaient importants. Tout ce qui est, santé sécurité, également, c'est le troisième point, c'est aussi une communauté qu'il faut associer, parce qu'il y a beaucoup de données de reporting qui sont liés à la santé-sécurité des salariés, c'est la troisième communauté. Et puis on a intégré une quatrième communauté, qui sont les collaborateurs du groupe Seb en matière de logistique. Puisque tout ce qui reporting, carbone-logistique, c'est quelque chose qui, en tous cas, pour notre profil de groupe, était important, puisque la logistique représente à peu près 45 % du bilan carbone global, donc il y a beaucoup d'indicateurs logistiques à reporter, et qu'on a intégrés à l'outil de reporting. Il faut qu'on prenne l'habitude, il faut que les directions de développement durable prennent l'habitude de valoriser ce qui s'est bien fait, quand on a par exemple gagné un trophée, RSE, quand on a eu une très bonne note, ce qui est le cas de cette année pour le groupe Seb, chez Vigeo, il faut valoriser, et remercier, et expliquer aux métiers que c'est grâce à la qualité de leur reporting que tout ça, que tout ça c'est fait ; ça c'est majeur, parce que, s'il n'y a pas de feedback, les gens, au bout d'un moment, se disent que faire du reporting de manière privilégiée, c'est pas aussi important que ça. Je vais vous donner des exemples précis de ce que apporte le reporting, et les indicateurs, en matière de suivi de la performance. Par ce qu'en fait on reporte les indicateurs RSE, on fait du reporting mondial, bien sûr parce que c'est légal, obligatoire, et parce que les agences de notation financière, les analystes extra-financiers, nous demandent de la donnée et des indicateurs RSE, mais c'est pas la seule raison. Le reporting c'est aussi intéressant en termes de pilotage de la performance RSE interne. Il y a plusieurs années on s'est fixé un objectif, plusieurs objectifs de réduction de carbone, donc de gaz à effet de serre, qu'on a appelés les 4 fois 20. Donc en gros moins 20 % sur un certain nombre d'indicateurs. Un exemple précis, on s'est fixé la réduction de l'impact carbone sur la chaîne logistique de 20 %, à l'horizon 2020. Pour suivre ça, vous ne pouvez pas juste fixer l'objectif et après laisser les métiers s'organiser ou, le fait d'avoir un reporting annuel, voire semestriel, en l'occurrence, pour piloter cet indicateur-là , de réduction carbone logistique, si vous n'avez pas de reporting intégré, si vous n'avez pas un processus défini, clair, mondial qui s'applique à tous les pays, avec des définitions identiques d'un pays à l'autre sur ce qu'on doit reporter, vous ne pouvez pas, à un niveau, au niveau d'une direction RSE mondiale, vous ne pouvez pas piloter ça. Et vous ne pouvez pas challenger les métiers, et vous ne pouvez pas suivre et analyser votre performance en amélioration continue au fur et à mesure des années. Donc vous voyez que les indicateurs et reportings RSE ça sert aussi à améliorer la performance et à caler, aussi, des plans d'action très précis, en matière de RSE et de développement durable. Particulièrement sur le champ environnemental où, si vous ne mesurez pas la performance, vous n'arriverez pas à embarquer les métiers sur des changements profonds de leurs pratiques. Évidemment chaque société ne peut pas avoir sa propre méthode de reporting, il faut bien se raccrocher à des reportings mondiaux. Chez Seb, et dans beaucoup de groupes c'est le cas, bien sûr il y a tout ce qui est légal en France, donc le Grenelle II, dans lequel il y a déjà des indicateurs de reporting qui sont obligatoires, mais on utilise surtout depuis longtemps la GRI, qui est la méthode de reporting, ou en tous cas le cadre de reporting le plus international, et sans doute le plus large. Donc c'est vraiment une méthode de référence, qui est aujourd'hui utilisée par la majorité des grands groupes, et qui permet surtout d'avoir une grille de lecture commune pour comparer les entreprises entre elles. Ce qui est intéressant aussi, en matière de standard, c'est que depuis quelques années, nous on avait anticipé la loi, mais on demande, il y a toute une phase d'audits et de preuves, par un organisme tiers indépendant, donc en gros, nous on travaille avec un cabinet de conseil sur le sujet, qui vient auditer nos processus de reporting, leur fiabilité, et qui vient vérifier que, la donnée qui est remplie par le site, en Amérique latine, en Asie, ou en Europe, elle est bien cohérente et conforme aux résultats de l'indicateur, consolidé au niveau du groupe Seb. Ce qui est intéressant avec l'évolution de la législation sur le reporting RSE, on le vit cette année en 2016, avec des décrets qui sont parus, qui modifient l'article 225 du Grenelle II, ils sont intéressants parce que ils viennent aussi ouvrir d'autres horizons de travail, et d'autres challenges pour notre politique RSE. Je donne un exemple très précis il y a dans les derniers décrets qui sont parus, il y a une obligation qui est faite pour les sociétés française de faire du reporting sur le changement climatique, mais de manière précise, en demandant aux entreprises en quoi leur activité va générer des émissions significatives de gaz à effet de serre. Donc vous voyez que l'évolution législative en matière de reporting RSE elle amène aussi, elle questionne, et elle amène les entreprises à formaliser des politiques en matière d'éco-conception, par exemple. Donc ça produit des effets, le reporting, ça n'est pas juste quelque chose d'obligatoire à faire, c'est aussi quelque chose qui va questionner les business models, qui va questionner aussi la manière dont on peut éco-concevoir les produits, et de démontrer au grand public, grâce à ce reporting, avec quelle efficacité on a amélioré, par exemple, l'efficacité énergétique de nos produits. [MUSIQUE]