[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE] Alors dans mon expérience de premier auteur, ce que ça a pu vouloir dire, c'est toi qui était en charge de vraiment assembler le manuscrit de A à Z, c'est-à -dire, c'est toi qui supervise vraiment le contenu du papier, c'est à toi d'établir un tout premier draft, donc une toute première version, qui très souvent est mauvaise, va être très très différente de la version finale mais l'important, c'est d'établir un document sur lequel on peut avoir des échanges avec les co-auteurs qui envoient des commentaires, des suggestions ou des corrections. Donc, c'est vraiment au premier auteur, je pense, d'assembler cette première version pour ensuite la partager. Et d'un point de vue vraiment plus administratif ou comment on interagit avec le journal, le processus de publication. C'est en général aussi au premier auteur d'être ce qu'on appelle le corresponding author. Donc, c'est l'auteur qui donne son adresse mail, son contact. Et c'est l'auteur qu'on va donc contacter une fois le papier publié si on veut avoir des clarifications sur le papier, des questions, des commentaires ou assez souvent, si aussi on veut obtenir les données, les données brutes, qui ont pu servir dans le papier une fois qu'il est publié. Être premier auteur, ça veut aussi dire que c'est à toi de gérer l'interaction avec le journal, avec l'éditeur du journal, donc toute la correspondance entre l'éditeur et l'équipe de co-auteurs se fait au travers du premier auteur. Et donc c'est aussi au premier auteur de naviguer tout ce qui est : la plateforme en ligne du journal, de s'assurer que tous les documents, donc figures, textes principaux, suppléments, et cetera sont bien soumis sur la plateforme du journal. [AUDIO VIDE] Alors, sur l'interaction avec les co-auteurs, forcément ça va dépendre un petit peu si le premier auteur est un étudiant et travaille avec son directeur, sa directrice de thèse. Mais dans l'absolu, ça reste quand même la personne qui va avoir le dernier mot finalement sur le manuscrit et qui doit assumer ce qu'il y a sur le papier, puisqu'on ne peut pas se défausser une fois que c'est publié. Donc, il y a toute une partie du rôle du premier auteur qui est de s'assurer que vraiment tous les co-auteurs sont en accord avec ce qui est dans le papier. Parfois, il peut y avoir des points de vue divergents, donc il y a potentiellement moyen d'établir des compromis ou d'avoir une discussion un petit peu plus balancée sur certain point selon les avis des différents co-auteurs. Mais beaucoup de journaux, en fait, s'assurent au moment de la publication que les co-auteurs sont d'accord, déjà savent que le papier a été publié, s'il y a un papier avec ton nom dessus, tu as envie de le savoir. Donc, le papier est publié et qu'ils ont donné leur consentement pour que ce papier soit d'abord soumis, puis ensuite publié. C'est un petit peu différent, je pense que les retours qu'on peut avoir à travers des séminaires, des présentations ou des discussions au sein du labo, par exemple. S'il n'y a pas une contribution vraiment écrite ou contribution de données ou création d'une figure ou quelque chose comme ça. Donc, là on est plus dans le registre de ce qu'on mettra dans les acknowledgement, donc à la fin du papier, pour remercier les personnes de leurs différentes suggestions, retours, et cetera. Ce qui va plus caractériser le travail d'un co-auteur, c'est d'avoir contribué les données, de s'être investi dans la relecture du papier et l'élaboration de l'étude, de la discussion des résultats, et cetera. En général, c'est une distinction qui est assez claire. En général, on a une petite idée de ce qu'on peut viser en fonction du contenu. Ça, c'est quelque chose dont on acquière un petit peu d'expérience au fur et à mesure. Alors, si on exclut les journaux de très fort impact, de type Science, Nature. On parle plus de journaux de type plus classique. En général, on se base par rapport à la longueur qu'on pense que le manuscrit pourrait avoir. On parle souvent en termes de nombre de figures. Si on voit qu'on est en train d'écrire un papier qui aura cinq figures ou dix figures ou quinze figures. En tout cas dans mon domaine, ça conditionne assez fortement le journal où l'on pourra l'envoyer. Et après, quand on se familiarise un petit peu avec les différents domaines, on voit quel type de public va être plus touché par tel ou tel journal, et donc quel journal est mieux pour viser tel ou tel public. Si on a quelque chose d'assez spécialisé ou on veut vraiment un article assez technique par exemple, sur quelque chose qui parlera d'abord aux spécialistes du domaine, donc il y a des journaux pour ça. Si on veut quelque chose d'assez large qui veut avoir un impact assez large qui peut dépasser les frontières de la discipline, il y a aussi des journaux pour ça. Et bien sûr, il y a aussi les journaux à très très fort impact, Nature, Science et tout ça. Donc là , c'est vraiment quand on tient quelque chose qui potentiellement pourrait intéresser au-delà de sa propre discipline. Je pense que c'est un petit peu le critère qu'ils opèrent, bon il y a un côté un petit peu, il faut que ce soit un petit peu sexy aussi. Mais je pense que ce qu'ils cherchent avant tout, c'est de publier des papiers qui pourront être lus au-delà , et intéresser au-delà des frontières de ta discipline. Oui, alors, en général, ça ne coûte rien de tenter le coup. Il n'y a pas de frais pour soumettre un papier, donc ça peut valoir le coup de tenter un journal à fort impact. Et l'avantage, c'est qu'en général, on sait sous quinze jours, trois semaines si au moins ils nous envoient en review ou pas. Donc, si on est plutôt sûr de son coup, ça vaut le coup de tenter un gros journal à format court. Et puis de resoumettre plus tard, une fois qu'on se sera fait rejeter, à un journal un petit peu plus spécialisé. Donc, oui, ça peut valoir le coup de faire ça. On ne peut pas le faire à chaque fois évidemment. On ne va pas écrire que des Nature ou des Science, ce n'est pas du tout le but mais il ne faut pas non plus censurer. Parfois, il faut tenter le coup, ça va assez vite. Voilà . [AUDIO_VIDE] Une fois qu'on soumet le papier, qu'il est passé en review et qu'on reçoit les commentaires. En général, on reçoit une petite note de l'éditeur qui synthétise plus ou moins les retours des reviewers, et qui fait une recommandation. Donc, par exemple je rejette ou j'accepte avec des révisions majeures ou j'accepte avec des révisions mineures. En général, c'est ce genre de choses. Et ensuite on a les reviews complètes des différents reviewers, qui elles aussi, donc en général, commencent par un petit paragraphe qui résume un petit peu ce qu'ils ont compris du papier. Donc ça, c'est pour s'assurer qu'ils l'ont bien lu et qu'ils ont à peu près compris le message. Des recommandations d'ordre plus ou moins général, et ensuite des recommandations extrêmement spécifiques qui peuvent aller de, il y a une erreur dans l'équation machin, ou je ne comprends pas cette formulation, ou vous avez oublié de citer ça ou ça, et cetera. En général, les reviews vont du plus général au plus détaillé. Donc, on reçoit ça de l'éditeur. En général, si on est accepté sous conditions de révision. Il y a un temps limité dans lequel on doit effectuer les révisions. Et une bonne façon de procéder en général, je crois que c'est la façon plus au moins classique dans mon domaine, c'est d'établir une lettre de réponse aux reviewers qui va être resoumise avec la version révisée du papier. Et donc, dans cette lettre aux reviewers, on fait simplement un copier/coller de toutes les reviews, on les sépare en différents points principaux. Et on y rédige un petit paragraphe de réponse rapide à chaque review, qui montre qu'on a pris en compte ou parfois pas pris en compte et on explique pourquoi, les différents commentaires des reviewers. Donc ça, c'est pour vraiment montrer à l'éditeur qu'on a fait le boulot, qu'on a pris en compte les différents retours, et qu'on a amélioré le papier en fonction des commentaires qu'on a eu. On peut être en désaccord avec des reviewers, on n'est pas obligé forcément de dire oui, oui oui merci, merci vous avez raison, on peut aussi dire non, on est en désaccord pour telle ou telle raison, et cetera. Je pense ce qui est important pour l'éditeur, c'est de faire un document qui soit concis et qui montre bien qu'on n'a pas simplement fait semblant de lire les reviews et de renvoyer la même chose, qu'on a pris en compte les différents avis, et qu'on s'en est servi pour améliorer le manuscrit. Donc ça, c'est une lettre de réponse aux reviewers que l'on soumet avec la version révisée d'un papier. Souvent, on a un ou deux mois pour établir ça. Et quand on reçoit les reviews, en général il y a quelques échanges de mails avec les co-auteurs pour voir quelles sont les voies principales, est-ce qu'il faut refaire les figures, est-ce qu'il faut refaire des simulations, est-ce qu'il faut refaire des analyses, et cetera. Et selon l'ampleur du travail de révision à faire, donc ça, c'est quelque chose qui s'organise un petit peu automatiquement avec les reviewers. Mais c'est encore une fois au premier auteur de centraliser et de prendre un petit peu la tête de cet effort-là , de rédiger un petit peu les modifications, de prendre la tête de cette démarche, et voilà , d'assembler le manuscrit corrigé, amélioré, tout en s'assurant, encore une fois, que les co-auteurs sont d'accord. Oui, on peut avoir des reviews qui sont vraiment sur le fond, auquel cas souvent, ce sont des reviews qu'on va dire, enfin des révisions assez majeures. Donc on peut te redemander de faire tourner un modèle. On peut te demander d'explorer une autre hypothèse d'interprétation, et cetera. En général, si c'est quelque chose comme ça, soit on dit révision majeure et on laisse quand même plusieurs mois, on laisse le temps de faire les choses. Soit on dit, on rejette le papier, mais on encourage à resoumettre une fois que tous ces commentaires auront été pris en compte. Et quand on resoumet le papier, c'est vraiment un nouveau manuscrit, ça n'a plus de rapport avec la version précédente, du point de vue du journal. Mais on peut expliquer dans une cover letter, ben voilà , on a déjà soumis ça, on a déjà reçu ça, ces retours et on les a incorporés. Donc de toute façon, quand on reçoit des reviews, on peut s'en resservir plus tard si on soumet à un journal, même à un autre journal, pour dire on a déjà eu ce genre de retour, on a pris ça en compte et voilà comment on a amélioré le papier. Donc ça, c'est si on a des reviews vraiment sur le fond. Quand c'est vraiment sur la forme, en général, c'est plus facile à traiter. Ça peut aller de, si on mettait la partie cinq avant la partie quatre peut-être que le papier serait plus fluide, serait plus facilement compréhensible. Donc, ça peut aller de ça à tout simplement, ben voilà , il y a des erreurs, il y a des coquilles, il y a un problème avec l'anglais ou des trucs comme ça. Ça, en général, c'est moins difficile à traiter que d'avoir à complètement revoir le contenu du papier. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE]