Bonjour à tous! Dans cette séquence, nous allons aborder la question préalable à toute rédaction bibliographique : comment chercher. Nous avons vu dans les premières séquences, qu'il était essentiel de faire un état de l'art, c'est-à-dire de connaître tout ce qui a été produit dans le domaine de nos recherches, voire même ce qui a été fait sur des sujets connexes aux nôtres. Cet état de l'art demande donc à ce que nous procédions, à ce que vous procédiez, à une recherche qui se veut la plus exhaustive possible, et qui couvre tout votre champ d'étude. Pour ce faire, il va vous falloir, suivre quatre grandes étapes, dans la constitution de votre recherche. Tout d'abord, première étape, il faut identifier les concepts et vocabulaire, c'est-à-dire les mots-clés inhérents à votre sujet. Bien cerner votre sujet est essentiel. Pour ce faire, vous devez analyser votre sujet pour en identifier les concepts et le vocabulaire, comprenez les mots-clés, qui sont inhérents à votre sujet. C'est se poser toutes les questions possibles et imaginables. Une technique également connue sous l'abréviation 5WHH, pour les sept questions anglaises : What? Who? When? Where? Why? How? How much? En français, on va se demander pour notre sujet : Quoi? Qui? Où? Quand? Comment? Combien? Pourquoi? C'est ce que l'on appelle un questionnement quintilien, de Marcus Fabius Quintilianus, un rhéteur et pédagogue latin du premier siècle après J-C. Grâce à ce questionnement, vous mettez à jour les concepts et idées clés de votre sujet. Ensuite, il faut chercher des synonymes. Par exemple, si je travaille sur un sujet en lien avec les voitures électriques, je vais identifier plusieurs termes qui sont pertinents pour mon domaine, ainsi que leurs synonymes. Électricité, voitures, véhicules, économie d'énergie, énergie verte. La plupart des sources et publications scientifiques sont en anglais. Il est donc utile de connaître les principales traductions de vos concepts, et idées maîtresses de votre sujet, en anglais. Pour ce faire, il est utile d'utiliser les dictionnaires et encyclopédies de votre bibliothèque, ou bien les outils en ligne. Par exemple, WordReference ou Linguee, sont des sites qui peuvent vous être utiles. Le premier est un dictionnaire, le second est un agrégateur de traduction, qui permet de contextualiser votre traduction. Traduisez vos mots-clés et concepts, ainsi que leurs synonymes. Par exemple, pour ma recherche, cela donne : electric car ou electric vehicle. Et vous avez le choix en terme de traducteur en ligne. WordReference ou Reverso sont les plus souvent utilisés. Google Traduction est le premier choix qui vous est offert. Et il peut bien fonctionner. Mais d'une manière générale, il est mieux de vérifier avec un autre traducteur, car Google Traduction a plus souvent recours à la traduction littérale. Outre les dictionnaires ou encyclopédies papier, vous trouverez des outils et traductions disponibles sur le site de votre bibliothèque. Pour Polytechnique, ils sont classés sous ressources électroniques. Bien faire attention à prendre plusieurs synonymes. Car parfois le terme anglais utilisé dans l'article n'est pas le même. Par exemple, selon si j'utilise car ou vehicle pour voiture, je n'aurai pas les mêmes résultats. Selon le terme employé par l'auteur, l'annonce ne sortira pas forcément lors de la recherche par mots-clés. Autre site recommandé, pour la traduction de vos termes et concepts, en particulier en science, TermSciences, plus particulièrement conçu pour traduire des termes scientifiques. Ce traducteur peut, en outre, vous orienter vers d'autres termes connexes, qui vont permettront d'élargir vos recherches. Une fois votre vocabulaire identifié, traduit, il vous reste à préparer vos équations de recherche selon le modèle booléen. Cette équation va traduire logiquement la question de recherche, à l'aide des opérateurs de logique booléenne. Ces opérateurs booléens permettent de mettre en relation les termes retenus pour votre recherche. Les plus courants sont ET ou AND : permet de combiner les termes ou concepts différents. Cela permet de réduire le nombre de résultats, le bruit, car cela précise votre recherche. OU ou OR permet d'additionner les termes, qui renvoient au même concept. À l'inverse du ET / AND, cela accroît le nombre de résultats obtenus, car tous les documents contenant au moins l'un des deux termes vont remonter à la surface. SAUF ou NOT permet d'éliminer certains résultats, en excluant des termes spécifiques. Cela réduit le nombre de résultats, mais il faut faire attention à ne pas trop réduire la liste. Si vous devez utiliser plusieurs termes et plusieurs opérateurs booléens, l'utilisation des parenthèses permet de déterminer l'ordre et le traitement des différentes parties de l'équation, et aussi de mieux cibler les résultats. Les termes entre parenthèses sont traités ensemble. Par exemple, si j'écris voiture ou véhicule entre parenthèses, et électrique, je demande à ce que soient recherchés tous les résultats pour voiture électrique et pour véhicule électrique. Outre les opérateurs booléens, vous pouvez aussi appeler les limitations ou filtres, et la troncature, pour affiner votre liste de résultats. La troncature, c'est l'astérisque et le point d'interrogation, qui remplace un ou plusieurs caractères. Le point d'exclamation ne remplace qu'un seul caractère. Le dièse n'en remplace qu'un, ou aucun. Cela vous permet d'englober différentes orthographes d'un même mot : son féminin, son pluriel, etc, en une seule recherche. Ensuite, les guillemets, ils permettent de chercher une expression exacte. Voitures électriques, entre guillemets, me permettra de ne voir sortir que les résulats parlant de voitures électriques. Parmi les autres limitations que vous pouvez généralement faire, il y a le cadre chronologique, à l'aide de signes : plus grand, plus petit ou égal à. Vous pouvez aussi indiquer une limite par la langue : Fr, All, Esp, pour français, allemand, espagnol. Le type de document : thèse, article, acte, etc. Une fois vos équations de recherche formulées, vous pouvez vous rendre sur les sites de recherche : bases de données d'article, moteurs de recherche spécialisés, ou encore, catalogues de bibliothèques. Nous verrons dans la prochaine séquence où trouver des sources. Vous mettrez ainsi à jour la littérature produite au cours des années précédentes. Ce qui vous permettra de faire un état de l'art. Les marqueurs booléens doivent être rédigés en majuscules, afin de ne pas être intégrés à la recherche. Les moteurs de recherche spécialisés sont une ressource importante dans votre recherche, et doivent être préférés aux moteurs généraux de type Google. Google, en effet, classe ses résultats en fonction de la popularité d'un site ou d'un résultat, et non en fonction de la validité scientifique du résultat. Au contraire, les moteurs spécialisés de type Google Scholar, trient leurs résultats en fonction de la validité scientifique de la source. Cela permet d'écrémer, en partie, des sources que l'on pourrait trouver sur Internet, aux auteurs et arguments invérifiables. Parmi les moteurs les plus connus, citons Google Scholar, GetInfo, Microsoft Academic Search, World Wide Science, ou encore OAIster. Vous en trouvez une liste non exhaustive, sous l'onglet ressources électroniques du site de la BCX, ou sur le site de votre bibliothèque universitaire. Ces moteurs de recherche vous permettent de trouver des sources en français, ou des articles qui ne seraient pas disponibles dans votre bibliothèque, parfois en texte intégral. Vous pourrez ainsi avoir accès aux archives ouvertes, et éventuellement aux brevets. Les moteurs de recherche généraux ne sont que le sommet de l'iceberg. Outre leur classement, ils ne donnent accès qu'aux sources ouvertes, donc à la partie émergée de l'iceberg des sources existantes, et non à ce qu'on appelle le web invisible. Ils ne cherchent ni dans les bases de données pour trouver les articles, actes de congrès ou autres, ni dans les catalogues de bibliothèques, ni dans le ressources des moteurs de recherche spécialisés. En outre, il est parfois difficile de bien identifier les sources des articles. Voici donc les principaux éléments à connaître, pour savoir comment construire une recherche documentaire. Nous arrivons au terme de cette séquence. Je vous remercie de l'avoir suivie. Et je vous donne rendez-vous dans la suivante, pour voir plus en détails où trouver vos sources. [MUSIQUE]