[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je m'appelle Yannick Blanc, je suis le Président de la Fonda. La Fonda est un laboratoire d'idée consacré au monde associatif crée depuis plus de 30 ans maintenant. La Fonda a longtemps consacré son activité à la reconnaissance du fait associatif par les pouvoirs publics, et depuis que c'est considéré comme un acquis, la Fonda s'attache à mieux comprendre la place du fait associatif dans l'ensemble dans la société, et notamment avec les partenaires économiques. Pour qu'une alliance entre une association et une entreprise réussisse, il faut bien entendu qu'il y ait un travail de préparation. Il faut qu'on soit au clair sur l'objet qu'on poursuit, sur ce qu'on a mis en commun. Il faut bien sûr que les contraintes et les intérêts de chacun des partenaires aient été soigneusement énoncés et clarifiés. Ça, ce sont des principes de méthodes qui sont de bon sens, mais il faut surtout être prêt à une relative, comment dirais-je, un relatif mélange des identités. Autant, il est nécessaire, pour se lancer dans un travail de partenariat et d'alliance, d'être très au clair sur ce que d'où on vient et quel but on poursuit, aussi bien du côté associatif que du côté de l'entreprise. Mais le partenariat sera réussi si chacun accepte qu'en quelque sorte, d'être contaminé par l'autre. L'association qui entre en partenariat avec une entreprise, elle est souvent dans un état de fragilité de point de vue de son modèle économique. Et la dimension financière économique du partenariat pèse toujours très lourd, même si elle n'est pas la finalité du partenariat. Pour pouvoir entrer dans ce dialogue avec suffisamment de solidité, de clarté stratégique, l'association doit faire un travail pour comprendre ce qu'elle apporte dans le partenariat. Et s'il y a partenariat, c'est bien parce que son partenaire entreprise était là lui-même à la recherche d'une richesse qu'il ne détient pas. Dans la société, les associations sont presque toujours de formidables capteurs de réalité sociale. Qu'ils le sachent ou qu'ils ne le sachent pas, les acteurs associatifs ont accumulé donc non seulement une expérience et un savoir-faire, mais une connaissance des phénomènes sociaux qui échappe à beaucoup d'autres acteurs. Tout l'enjeu du partenariat, c'est évidement de mettre en commun les points forts des uns et des autres pour compenser les points faibles des uns et des autres. Dans le partenariat entre l'association et l'entreprise, il y a un bénéfice pour l'association qui n'est pas seulement le mécénat et le financement par l'entreprise. On va faire un apprentissage d'une façon de travailler, d'une façon de fonctionner d'un certain type de recherche d'efficacité et c'est dans cette démarche d'apprentissage qu'il faut savoir s'engager. Je crois que la recommendation numéro un qu'il faut faire à l'entreprise qui s'engage dans un partenariat avec une association, c'est le lâcher prise. Il y a une part d'imprévu, il y a une part d'improvisation dans ce dans ce partenariat, il faut savoir la reconnaître. On a bien préparé son affaire, on essaye d'être clair sur les objectifs qu'on poursuit, on va se donner des méthodes. On n'est pas dans l'improvisation totale, mais le propre de l'action associative, c'est qu'elle n'est pas totalement planifiée. La recommendation que je ferai à l'association, c'est de ne pas oublier ce qu'est sa finalité. Si l'entreprise va chercher le partenariat avec l'association, c'est parce que à travers son projet associatif, l'association lui apporte un éclairage sur des réalités sociales ou humaines. Donc la consistance du projet associatif, la clarté avec lequel il est énoncé est une des richesses clés de l'association. L'impact des partenariats sur les associations, c'est un élargissement de leur horizon. Ça permet aux membres de l'association, à ses bénévoles, à ses dirigeants, à ses acteurs de se rendre compte qu'autour de leur projet, il peuvent aller plus loin, rassembler plus largement, associer plus largement que ce qu'ils avaient d'abord imaginé. Pour que l'entreprise avance, il faut que tous ceux qui la compose, tous les agents qui la compose aient, dans une certaine mesure, envie de mettre en commun leurs compétences, leurs capacités de travail, leurs capacités de mobilisation. Le geste de la mise en commun, c'est l'essence même d'une association. Et donc, c'est cela que l'entreprise va apprendre de l'association, c'est dans cette mesure-là que le partenariat va lui apporter, peut-être beaucoup plus qu'elle ne l'imaginait à l'origine. [MUSIQUE]