[MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Nous nous retrouvons donc pour ce troisième module. Dans le premier module, on avait donc dressé une typologie des partenariats. Dans le deuxième module, on s'est intéressé à la question des objectifs, pourquoi ces partenariats. Aujourd'hui, nous sommes sur le comment. Et la première question que je voudrais vous poser, c'est finalement comment est-ce que les entreprises, les associations construisent ce partenariat? >> Alors, comme nous sommes dans une logique de co-construction, il est très important de faire référence au réseau. Et finalement, que ce soit au niveau du territoire ou au niveau national, les associations et les entreprises ont des réseaux, auxquels elles peuvent se référer, et auxquels elle peuvent se référer et auxquels elles peuvent s'adresser. Que ce soit au niveau des associations, elles qui peuvent bien évidemment au niveau du mouvement associatif, au niveau de la Fonda, au niveau de l'Avise, au niveau du RNMA, trouver des partenaires qui peuvent justement les aider à rencontrer des entreprises, et que ce soit au niveau des entreprises, que ce soit au niveau du Medef, de la CGPME, au niveau de l'IMS, de FACE, ou de l'ORSE. Finalement, tous ces acteurs que ce soit au niveau national ou territorial, finalement, peuvent aider les membres de leur propre réseau, finalement, à rentrer dans sa dynamique d'alliance entre associations et entreprises. >> Donc, d'abord la logique du réseau, est-ce qu'il y a d'autres éléments qui sont intéressants à mettre en évidence, en exergue, sur le comment de cette co-construction? >> Alors, >> sur le comment de cette co-construction, il est très important après, de se dire, finalement, de respecter trois étapes. D'abord de bien comprendre finalement, qu'est-ce qu'on a envie de faire avec l'autre et de bien comprendre qu'est-ce que l'autre a envie de faire avec soi. Donc, cette logique de cadrage, qui prend un peu de temps, mais de pouvoir découvrir finalement, quel est le lien commun qui va nous unir, est un point absolument essentiel. On ne prend pas assez de temps au cadrage, on a toujours envie d'aller tout de suite vers l'action, et en fait, ce premier temps où on va se découvrir, se rencontrer, et puis finalement, décider sur quoi on va ensemble, est un point essentiel, parce que, finalement, soit on est simplement dans une logique d'échanges, où bah finalement, l'association a besoin de quelques moyens et l'entreprise a besoin de mobiliser les uns et les autres, soit on décide d'aller beaucoup plus loin et de dire qu'est-ce qu'on veut faire ensemble, et notamment, c'est là où les enjeux, dans le cadre de l'innovation, peuvent être extrêmement intéressants. Deuxième point, après le cadrage, c'est finalement de piloter vraiment cette relation. S'il s'agit simplement de dire oui, oui, c'est très bien et puis, de se revoir un an après, bah finalement les choses ne dialoguent pas, eh bien elles n'avancent pas. Et donc, ce point de dialogue est très important, ce point de pilotage, de suivi, et finalement de remontée d'information par réciproque est très important. Et puis, bien évidemment, troisième point, c'est la question de l'évaluation, de pouvoir être en capacité de rendre compte de ce qu'a produit cette alliance et ce partenariat. >> Donc, si on vous entend bien, il y a donc trois grandes étapes pour la construction d'un partenariat. Dans ces étapes, quels sont les écueils ou les principaux obstacles, auxquels les associations ou les entreprises peuvent se trouver confrontées? >> D'abord, il faut se souvenir que finalement cette logique de rencontre, c'est avant toute une logique entrepreneuriale. C'est 2 organisations qui se rencontrent et qui décident de faire quelque chose ensemble. Donc, ce n'est pas sans risque, et donc le premier point, c'est qu'il est urgent de ne pas aller trop vite, finalement. Même s'il faut très vite avoir des zones applicatives, des actions très concrètes qui se mettent en place, il faut prendre le temps d'échanger et de le construire ensemble. Deuxième point, donc la temporalité est vraiment importante. Deuxième point, sans doute aussi important, c'est de ne pas oublier que l'autre est différent. On ne demande pas à l'association de devenir une entreprise ou l'entreprise de devenir une association. Donc, le respect finalement de cette différence, la logique d'altérité qui va être entre les deux acteurs, va être extrêmement structurante. Si je transmets finalement, la façon dont moi-même j'aurais fait des choses, finalement ça va perdre de la richesse de cette logique-là. Et puis, le troisième point, c'est, n'oublions pas qu'en France nous avons un gros défaut, c'est la suspicion. Alors que ces logiques d'alliance, elles demandent avant tout de la confiance, finalement, on prend un risque. Oui, toute alliance est une prise de risque, et donc si on n'accepte pas finalement de se laisser un peu aller au départ, de ne pas savoir exactement quel va être le chemin, comment il va être fait, mais si on est d'accord sur l'objectif, alors on trouvera le chemin ensemble et d'ailleurs, j'allais dire, la grande force de cette innovation des alliances, c'est d'inventer le chemin ensemble. >> Et alors, pour conclure cet échange, si vous aviez un conseil à donner à une entreprise et un conseil à donner à une association, quels seraient-ils? >> Eh bien, c'est le même, essayer. Et je crois que c'est vraiment important. Ce que l'on peut constater, l'élément le plus structurant dans nos travaux de recherche, montre bien qu'il y a une différence non pas selon la taille des organisations, selon leur secteur d'activité, selon tout un ensemble de choses, mais bien, en fonction de celles qui ont essayé et qui ont, témoignent après, qui peuvent témoigner après, de la richesse de ce que ça a produit. Et, celles qui n'ont pas essayé et c'est finalement par cet essai, par cette tentative, aussi faible soit-elle, aussi minime soit-elle, que finalement, cette dynamique s'enclenche et une fois qu'on a essayé, généralement, on ne revient pas en arrière. [MUSIQUE]