[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je suis Miren Bengoa, la Déléguée Générale de la fondation d'entreprise Chanel. Cette fondation a été créée en 2011, à la suite d'une grande consultation interne, et qui permet aujourd'hui de financer des projets en faveur des femmes et des filles, au travers de l'autonomisation économique, de l'éducation et de la formation professionnelle. L'un des partenariats marquants depuis la création de la fondation d'entreprise Chanel est celui que nous avons réalisé avec le réseau Cocagne, autour du projet d'entreprise sociale Fleur de Cocagne. Ce partenariat a été innovant dans la mesure où il a permis de développer l'activité horticole, en parallèle d'un chantier d'insertion pour les femmes en Ile-de-France et qu'il s'est agi à la fois d'accompagner l'étude de faisabilité sur cette activité pendant deux ans, puis la mise en œuvre, aujourd'hui avec la création du chantier, le recrutement d'une douzaine de salariés en insertion, et tout le montage du business plan, du plan de communication et de la mise en œuvre. La fondation a proposé à la fois un appui financier, mais aussi un appui technique, avec l'aide d'un certain nombre d'experts de Chanel, dans le domaine par exemple de l'appui légal, des études sociales et environnementales. Également, sur la plan du marketing, de la communication et du développement commercial. L'une des particularités de notre action, c'est que nous souhaitons, non seulement financer des projets, mais aussi les accompagner sur le long terme et participer réellement à leur développement, à la fois sur la structure et sur le projet lui-même. Et dans cette perspective, nous avons eu l'occasion avec un certain nombre de nos partenaires d'élaborer une strategie d'accompagnement, comme je l'ai précisé, avec des expertises internes à l'entreprise. Une des actions phares que nous menons aussi, c'est tous les deux ans, nous réunissons l'ensemble de nos partenaires lors d'un séminaire qui permet, à toutes ces associations qui œuvrent en faveur des filles et des femmes, dans le monde, dans plus de quinze pays, de se retrouver, d'échanger des bonnes pratiques et puis de proposer aussi des bonnes solutions, qui pourra ensuite être répliqué ailleurs. Je peux donner un exemple, nous avons un projet en Inde, qui est spécialisé sur la formation professionnelle, et qui développe vraiment une méthodologie très intéressante à l'égard des populations très défavorisées en zone urbaine. Eh bien, la personne en charge de ce projet a également transmis ses connaissances à d'autres projets, même en France, qui œuvrent pour la formation professionnelle, en montrant qu'il peut y avoir des transferts d'exemples, de connaissances et de stratégies dans différents contextes. Et, pour nous c'est très important parce que le secteur de l'autonomisation des femmes est assez peu financé, et il y a besoin aujourd'hui de démontrer les bonnes pratiques et de faire valoir grâce à des évaluations également, auprès d'autres bailleurs de fonds, l'importance d'investir dans ces sujets. Il est vrai que c'est encore peu fréquent, en France en particulier, pour les associations de rentrer en partenariat ou en collaboration directe avec des entreprises ou des fondations. Nous, on a trouvé en tous cas que cela a apporté énormément de bénéfices mutuels. D'une part, parce que nous sommes une fondation jeune et que nous avons aussi besoin d'apprendre du secteur associatif. C'est très important pour nous de mieux comprendre les besoins du secteur, les contraintes également en termes de RH, en termes de gestion, par exemple de personnel dans des pays très différents. Et puis, par ailleurs, pouvoir apporter une certaine expertise que l'entreprise peut fournir, à la fois dans le domaine de la visibilité, des relations médias par exemple, mais aussi tout simplement sur le développement produit, sur la qualité, différentes choses dont on ne s'imagine pas a priori qu'elles puissent être transposables. Mais, en réalité sur des projets concrets d'autonomisation économique, d'entrepreneuriat des femmes, de développement de petites entreprises, eh bien, on s'aperçoit que ces connaissances-là sont extrêmement précieuses, et qu'on fait aussi gagner du temps à nos partenaires associatifs en leur proposant directement de collaborer avec des experts. Pour faire la différence entre un mécénat plus classique, qui se cantonnerait, on va dire à un appui financier, et cette co-construction, ce partenariat que nous pouvons mettre en œuvre- bien sûr, ce ne sont pas tous les projets qui peuvent bénéficier de ce genre d'accompagnement, mais en tous cas pour ceux qui l'ont- on réalise d'une part l'importance, comme je l'ai déjà expliqué du transfert d'expertises, mais aussi d'un accompagnement et d'une forme de flexibilité dans l'approche du mécène, du mécénat, dans la mesure où cela nous permet de nous adapter aussi aux évolutions de ce projet, qui dans certains cas, a besoin d'un pilotage plus rapproché, d'apports nouveaux, au fur et à mesure de la mise en œuvre. Nous choisissons nos projets de manière assez sélective, de manière à pouvoir vraiment leur apporter cet accompagnement technique quand c'est nécessaire. Mais, on voit bien aussi que certains projets portés par des associations déjà bien établies par exemple ont moins besoin de ce genre de choses. Donc, pour nous ce n'est pas un impératif, mais que dans le cas par exemple de Fleur de Cocagne, c'était une innovation, c'est vraiment une construction depuis le début, et là nous avons vraiment senti qu'un accompagnement plus poussé serait opportun. Dans le choix des projets qui sont financés par la fondation, il peut y en avoir qui sont vraiment autonomes et qui s'autogèrent sur la mise en œuvre, avec simplement notre accompagnement financier, et d'autres pour lesquels, à certains degrés, ou à certains moments phares de la mise en œuvre, nous pouvons intervenir avec du mécénat de compétences ou avec d'autres types d'appui. [MUSIQUE]