[MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Comme je te le disais, c'est vous qui êtes venu nous chercher. Parce que la première fois, vous êtes venu avec l'idée de dire, on va faire quelque chose ensemble et plutôt quelque chose dans le domaine de la précarité énergétique parce que c'était le sujet du moment. Et nous, c'est vrai qu'on avait ce projet d'aider les associations et on vous a proposé finalement de vous réorienter un peu différemment. Donc, pourquoi on a accepté finalement ce partenariat et cette idée de faire quelque chose ensemble. Je dirais, bah naturellement, parce que vous avez accepté de mettre de l'argent sur la table, alors donc dans les associations, c'est vrai que, heu. >> Oui, il faut manger, oui. >> Oui, voilà, c'est un peu séduisant d'avoir un partenaire qui nous dit : j'ai les moyens. Et je crois aussi que le groupe de protection sociale, votre positionnement dans la société, fait que vous n'êtes pas tout à fait une entreprise industrielle comme une autre. Enfin, que naturellement, on a des valeurs communes et que voilà, on était un peu en confiance sur la possibilité de faire quelque chose, au service de l'intérêt général. Dans toute cette affaire, notre but est de loger dignement des personnes, c'est aussi des valeurs que vous portez fortement. >> Alors, merci. Merci de le dire. Moi, j'ai pas eu besoin de convaincre beaucoup dans la maison, la Fondation Abbé Pierre. Pourquoi la Fondation Abbé Pierre, parce que là, on parle vraiment de l'Afap bah parce que de tous les organismes, les structures associatives à caractère social, elle est dans l'inconscient, donc très conscient des Français depuis un appel hivernal célèbre, et un sacré petit bonhomme, extraordinaire, c'est la structure qui pèse, qu'on connaît, donc il y avait une forme de, c'était naturel d'aller vous voir. Alors, encore une fois, tu as raison de le rappeler, on ne venait pas avec cette intention d'un projet aussi gros. Donc, avec vous, oui, on est d'ailleurs très fier, je le dis très très humblement, très fier d'avoir était retenu, après avoir passé un peu de temps à mettre la patte dans la farine, mais il n'y avait pas l'intention du loup, parce qu'on sait ce que ce choc culturel pouvait signifier, pour vous, même avec un opérateur, avec une gouvernance de personne, etc. on mesure tout ça. On est d'autant plus fier d'avoir été un petit peu, un petit peu accueilli dans la famille. Et c'est aussi du coup très important, parce que le projet qu'on a construit ensemble aujourd'hui, il nous a permis, nous d'avoir un acteur très, très valorisant, très connu, donc il y a un sentiment de fierté pour mes collaborateurs directs déjà, pour tous les collaborateurs du groupe. Deuxièmement, c'est vrai qu'on est, je ne dis pas qu'on est au bout de l'exercice de locations de fonds sociaux, mais il faut un second souffle, c'est important pour nous, au sein de l'entreprise et ça nous est demandé par le régime AGIRC ARRCO, il faut savoir à quoi servent aussi ces régimes AGIRC ARRCO, donc il faut certainement, on vous a demandé aussi de faire porter l'effort sur des projets plus emblématiques, plus lourds. Aussi parce qu'on a eu une réflexion avec les administrateurs du groupe sur un des objets principaux de la location des fonds. On ne peut pas aller partout, soutenir tout le monde, on ne peut pas, c'est se disperser et au fond, ça nourrit aussi la frustration de beaucoup. >> Au-delà même de votre conseil d'administration d'AGESICA, qui est le fond d'intervention d'action sociale a évolué avec ce projet dans ces modes de participation. >> Alors, il a beaucoup évolué, parce que non seulement, on a réussi à leur faire prendre conscience qu'il fallait se fixer sur un objet stratégique, c'est important pour une entreprise de ne pas aller partout, il faut mieux un produit qui cartonne que 5 ou 10, on a choisit l'axe habitat >> comme un axe majeur, majeur, parmi les orientations d'AGIRC ARRCO, qui nous sont imposées, que nous respectons scrupuleusement, mais on a le droit à un tirage personnel, et donc, on a choisit l'axe habitat. Choisissant l'axe habitat, la Fondation Abbé Pierre s'imposait. Et puis, tu as raison, ça a changé aussi les pratiques parce que on était quand même dans une pratique d'allocation des fonds, one shot, directement, B2C, là, le fait de soutenir ce qui était notre cœur profond historique, un tissu associatif sur les territoires, c'était profondément, on avait cette culture, cette connaissance, ce contact, on l'utilisait certainement pas assez, ou d'une façon trop ponctuelle, là on s'est dit : on se fixe sur l'objet habitat en majeur, on va pousser quelques projets très lourds, dans la durée, en apportant notre savoir-faire, notre ingénierie de maîtrise d'ouvrage, d'assistance et maîtrise d'ouvrage, d'ingénierie financière, d'accompagnement, de iii, de montage de projets, on va essayer de, entre guillemets modestement, de professionnaliser la structure, et on va essayer de s'embarquer avec elle, on ne s'imaginait pas pour autant et c'est le charme, c'est l'extraordinaire aventure humaine, qu'on serait à ce point participant, on venait simplement aider ceux qui aident, et puis, on a créé une entreprise ensemble et une entreprise très [BRUIT]. >> C'est pour ça qu'on a créé une filiale sur la société d'investissement solidaire, c'est parce que la fondation ne pouvait pas et n'était outillée, n'avait pas le savoir-faire, de faire des prêts aux associations. Et les prêts, c'est beaucoup plus intéressant qu'une subvention one shot pour un organisme comme nous, parce qu'il y a un retour de l'argent, et donc avec les mêmes sommes, on peut faire 10 fois plus, 100 fois plus avec des prêts qu'avec des subventions. On ne fait pas la même chose en fait, mais utiliser la formule du prêt pour les associations, c'était rendre service aux associations, et c'était avoir un mode d'intervention totalement différent pour la fondation et donc c'est pour ça qu'on a créé une filiale, ce n'est pas directement la fondation qui a fait cette action-là, mais c'est une société d'investissement solidaire qu'on a créée. Donc, pour résumer pour la fondation ça était une nouvelle façon d'intervenir financièrement pour les associations, en faisant plus avec les mêmes moyens. Je disais la fondation investit à peu près, enfin n'investit pas justement, distribue à peu près 30 millions d'euros, chaque année aux associations sous forme de subvention. Là, la fondation a mis 6 millions d'euros sous forme de participation dans sa filiale, et ces 6 millions d'euros, ils vont rester capitalisés pendant très longtemps, et avec seulement 6 millions d'euros, on aura effectivement une efficience beaucoup plus importante. >> Bah nous, on est passé d'une logique, si je résume, >> c'est à grand trait, mais d'une logique de don à une logique d'investissement. C'est-à-dire, on est parti de cette manne, et au fond, on l'a transformée, on l'a intégrée dans notre métier de base et a contrario, le métier de base, on y a utilisé les pratiques d'investisseur classique sur le champ social, et a contrario c'est vertueux, parce qu'on utilise, et là c'est le communicant qui parle évidemment, les valeurs, toute la portée symbolique, tout le cœur du champ social, pour nourrir une activité financière au fond. Et c'est vrai que le faire avec la Fondation Abbé Pierre, ça donne une portée au projet, un élan, et là je vais dire peut-être plus cyniquement, on a eu cette discussion souvent, vous acceptez le principe en termes de lisibilité pour le groupe. C'est une belle signature la Fondation Abbé Pierre. [MUSIQUE]