[MUSIQUE] [MUSIQUE] Venons-en pour finir à une autre dimension de l'engagement sociétal des mutuelles, à savoir la prise en compte du développement durable dans leurs activités, tant pour son pilier environnemental que pour son pilier social. Les compagnies d'assurance, capitalistes ou mutuelles, sont particulièrement exposés au changement climatique, comme nous l'avons vu, les compagnies d'assurance doivent coller aux risques de leurs assurés pour pratiquer une tarification qui leur permettra de faire face aux remboursements des assurés en cas de dommage. Le changement climatique a des impacts très forts en termes de sinistralité, il est considéré comme étant à l'origine d'une augmentation considérable du nombre de catastrophes environnementales et cela va croissant. Les assureurs face à ces risques, amenés à s'intensifier doivent en comprendre les impacts, la temporalité au mieux sous peine de se voir exposer à des risques de faillite. Ainsi, un enjeu majeur de pérennité pour les mutualistes et de bien anticiper ces aléas, leur nature pour exprimer leur impact potentiel de façon juste et la plus proche de ce que sera la réalité. Le calcul des risques place donc les assureurs au cœur des débats et enjeux concernant le changement climatique, pourquoi nous parlons de développement durable. La charge climatique moyenne supportée par la MACIF est passée de 46,6 millions d'euros à 121,9 millions d'euros sur la période 2000-2008 et la période 2009-2014. L'étude de la Fédération Française de l'Assurance sur l'impact du changement climatique sur l'assurance à l'horizon 2040, évalue les dégâts causés en cumulé par les aléas naturels à 92 milliards d'euros, cela représente une augmentation de 44 milliards d'euros par rapport au coût occasionné sur la période équivalente passée, soit une hausse de 90 % en euros constants. Ainsi, non seulement les compagnies d'assurance sont particulièrement légitimes sur les enjeux de développement durable, car elles en connaissent bien les impacts concrets sur les individus, mais également, car toute réduction des effets du changement climatique est bénéfique pour elle en tant que réduction des risques liés précisément au changement climatique. Ainsi, les assureurs placent-ils les actions de sensibilisation et de prévention au cœur de leur activité en offrant des baisses de primes en cas de comportements respectueux de l'environnement, conduite écologique, pratique du covoiturage ou de l'auto-partage, utilisation de voitures hybrides ou électriques, construction de maisons dotées de dispositifs d'économie d'énergie, ou autre, voici pour les principaux exemples. Ce besoin d'engagement se retrouve dans la Charte du développement durable de l'Association Française de l'Assurance, rédigée en 2009, qui insiste sur la prévention des risques, la promotion d'investissements durables, la promotion de la recherche sur le développement durable, les démarches de réduction de la vulnérabilité aux risques climatiques. Nous venons particulièrement d'insister sur l'aspect environnemental du développement durable, mais l'aspect social est tout aussi crucial pour les compagnies d'assurance, la garantie d'un bon suivi de la santé des assurés, la prévention des risques notamment liés au tabac, à la pollution de l'air, à l'obésité sont des enjeux clés pour les compagnies d'assurance. Les mutuelles sont donc particulièrement bien placées pour agir. Ces approches s'inscrivent naturellement dans la mission économique et sociale d'une mutuelle, qui je le rappelle est détenue par ses membres, lesquels sont directement concernés par les problèmes environnementaux concrets comme par de potentiels risques de faillite liés a la sous-estimation de l'impact du changement climatique. En outre, la proximité avec les sociétaires, qui est la caractéristique du modèle de la mutuelle, permet aux mutuelles de mettre en place des politiques de sensibilisation des sociétaires très efficaces, ainsi à la MACIF, plus de 110 000 personnes ont-elles été sensibilisés aux enjeux du développement durable. Les délégués régionaux constituent des relais efficaces dans ces actions de sensibilisation puisqu'ils sont proches des sociétaires et peuvent conduire aisément des actions régionales. Enfin, les sociétaires des mutuelles comme nombre de parties prenantes des mutuelles se fondent de plus en plus sur des critères environnementaux aux côtés de critères financiers pour évaluer la performance de la structure. [MUSIQUE]