[MUSIQUE] Je suis Jean-Benoit Dujol. Je suis le directeur de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative, ce qu'on appelle la DJEPVA. Je suis également délégué interministériel à la jeunesse. La DJEPVA c'est une direction d'administration centrale placée sous la responsabilité du Ministre en charge de la jeunesse et de la vie associative, qui est chargée de la réglementation en matière de vie associative, de coordonner la politique interministérielle, de développement du bénévolat et du fait associatif de manière générale. [MUSIQUE] Ce dont il faut prendre la mesure c'est que c'est une politique, celle qui soutient la vie associative, qui est fondamentalement interministérielle et partenariale. On ne peut pas faire tout seul. La DJEPVA, elle travaille avec l'ensemble des partenaires ministériels et des partenaires associatifs qui contribuent à cette politique publique. Donc au total on a un rôle de réglementation, on a un rôle d'étude, d'analyse, on a un rôle d'accompagnement et aussi de soutien financier parce qu'on distribue aussi des subventions à certaines structures associatives. L'association comme le dit souvent Gabriel Attal, c'est un trésor pour la République. Sans elle, la société ne serait pas ce qu'elle est. Elle n'aurait pas le visage qu'elle présente aujourd'hui sans les bénévoles, les millions de bénévoles qui s'engagent au quotidien dans les associations. Donc le secteur associatif se situe je crois, dans un moment un petit peu charnière avec beaucoup d'évolutions, traversé également par beaucoup de tensions. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a souhaité répondre aussi à ce moment à travers une stratégie de vie associative qui a été présentée par M. Gabriel Attal, le Ministre en charge de ces questions auprès de Jean-Michel Blanquer, le 29 novembre dernier, avec l'idée de mieux soutenir l'engagement des bénévoles dans tous les secteurs de la société. De faire aussi de l'engagement l'affaire de tous et de lever en quelque sorte les barrières qui peuvent exister entre les différents secteurs, l'administration, les associations, le secteur lucratif, le secteur non-lucratif et faire de cette préoccupation d'intérêt général l'affaire de toutes les parties prenantes. Et aussi aider naturellement les associations à structurer leurs actions dans la durée à travers un soutien renforcé, un accompagnement plus important et les encourager aussi à mutualiser leurs ressources. [MUSIQUE] Un modèle économique, un modèle d'affaires, c'est une représentation synthétique peut-être un peu schématique de la façon dont une structure parvient à réaliser les objectifs qu'elle s'assigne. Cette notion de l'économie de modèle d'affaires, de business model de mon point de vue est tout à fait transposable évidemment au secteur associatif. Personne ne peut faire l'économie d'avoir une stratégie, personne ne peut faire l'économie d'avoir une vision ou d'avoir une réflexion sur son utilité, sur ses contraintes. Ce qui est au coeur de la démarche de réflexion qui sous-tend la définition d'un modèle économique. Cependant les objectifs des entreprises et d'une association évidemment sont différents. La valeur créée par une association ne s'apprécie pas sur les mêmes critères que la valeur créée par une structure commerciale. Leurs ressources ne sont pas les mêmes et leurs partenaires non plus. Ce qui caractérise une association qui oeuvre au service de l'intérêt général c'est deux choses. C'est le caractère non-lucratif de son activité et c'est sa gestion désintéressée. Et donc c'est très différent de l'entreprise qui poursuit un objectif strictement économique. Il faut prendre la mesure que ces deux notions, elles n'excluent pas des préoccupations d'efficacité et d'efficience. C'est-à-dire une approche économique qui s'efforce de faire le meilleur usage possible de ressources qui sont rares. [MUSIQUE] Je crois que cette réflexion sur le modèle économique est assez ancienne en réalité. J'ai mentionné tout à l'heure peut-être des tensions, des difficultés qui sont présentes. Mais en réalité cette réflexion, cette mutabilité du modèle économique associatif comme il y a une mutabilité d'ailleurs du service public, elle est ancienne. Je pense que dès les années 1950 ou 1960, il y a eu des préoccupations autour de cette idée de transformer les ressources, de mieux utiliser les ressources existantes ou de diversifier les ressources. Cette idée qu'on doit s'adapter en permanence à un contexte difficile, à des demandes sociales qui sont changeantes, à des publics parfois plus difficiles c'est au coeur de l'ADN associatif, cette capacité à se transformer. Cette capacité aussi à répondre à des besoin émergents. Sur la question des ressources associatives, on va insister sur le fait, qu'on ne perçoit pas toujours que l'essentiel de la ressource associative et la principale, c'est le bénévolat. La ressource bénévole c'est une ressource qui n'est pas simple à gérer. Déjà il faut la coordonner avec une ressource salariale quand elle existe, ce qui n'est pas toujours simple. Et surtout les bénévoles, ils s'engagent de manière désintéressée. Pour autant il faut les recruter, les fidéliser, les professionnaliser. Ça c'est aussi un enjeu très important des politiques du soutien à la vie associative. C'est comment est-ce que l'État s'organise pour aider les associations à former, recruter, fidéliser et professionnaliser ces bénévoles. On peut aussi parler de ressources publiques au sens subventions publiques. On est dans des contextes financiers qui ne sont pas évidents pour les finances publics. Et naturellement les associations doivent faire face à une transformation de ces ressources aussi. Il y a moins de soutien public, il y a moins de soutien par voie de subventions. Les ressources privées aujourd'hui sont majoritaires dans le budget des associations. [MUSIQUE] Il peut y avoir un blocage de nature je crois, psychologique. On est souvent dans des secteurs, dans le non-lucratif je crois que c'est particulièrement frappant, où le dirigeant associatif, le président, il se sent un peu investi d'une mission. Il est persuadé de bien faire puisqu'il est pétri de bonnes intentions. Il a une mission qui est sociale, il est au service des autres. Donc il y a parfois là, une difficulté, pas une incapacité mais une difficulté à se remettre en question sur l'efficacité ou l'efficience de l'action qui est entreprise. Parce que les buts poursuivis sont des buts grandioses, des buts qui sont objectivement des bons buts, la question des moyens qui est évidemment centrale dans la question du modèle économique ou de l'organisation de la structure est parfois passée au second plan. [MUSIQUE] Un facteur clé du succès du changement c'est d'embarquer l'ensemble des parties prenantes dans la transformation de l'organisation. Bien sûr l'ensemble des dirigeants, les salariés, les bénévoles et tous les partenaires parce qu'en général une association n'agit pas seule. [MUSIQUE]