[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je suis Frédérique Pfrunder. Je suis la Déléguée Générale du Mouvement Associatif. Le Mouvement Associatif c'est une association qui regroupe elle-même des associations, les différentes familles associatives qui agissent dans de très nombreux secteurs d'activité, le sport, l'environnement, l'éducation populaire, la jeunesse, la solidarité internationale, etc. Le Mouvement Associatif est le porte-voix des associations auprès des pouvoirs publics. Nous portons la parole des associations pour faire valoir l'importance du développement de la vie associative, la nécessité de soutenir la vie associative dans son action, de la promouvoir. Notre rôle c'est aussi d'animer des échanges interassociatifs entre les grandes familles associatives, de pousser les acteurs associatifs à réfléchir entre eux aux enjeux qui les concernent tous pour le développement de la vitalité associative, que ce soit les questions de bénévolat, d'engagement, de modèle économique, de relation avec les pouvoirs publics, etc. Au regard de tout ça, nous produisons aussi un certain nombre d'outils. Nous réalisons des projets pour favoriser ces échanges interassociatifs et accompagner les acteurs associatifs dans leur développement. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Nous sommes convaincus que les associations ont un rôle essentiel à jouer dans notre pays, en particulier face à tous les défis auxquels on fait face aujourd'hui. On sait que les associations ont quand même assez souvent des rôles précurseurs face à des problématiques auxquelles on est confronté. Les questions d'environnement ont été des questions largement traitées par les acteurs associatifs avant tout, avant que le grand public ou les pouvoirs publics eux-mêmes ne s'en saisissent. On peut penser à la question du handicap qui a été très largement portée par les acteurs associatifs pour que des vraies politiques du handicap se mettent en place dans notre pays. On a tout un tas d'exemples en la matière, que ce soit en matière de justice sociale, de lien social, encore une fois d'environnement ou de solidarité internationale. Les associations ont un rôle essentiel à jouer avant tout parce qu'elles sont des lieux extrêmement importants d'engagement et de citoyenneté. Les associations sont des lieux où des gens s'engagent pour agir ensemble au service d'un projet, agir au service des autres, agir au service du collectif et ça c'est essentiel à notre vitalité démocratique. C'est un enjeu pour un pays, pour notre pays de faire vivre cette vitalité associative. Elles ont aussi un rôle essentiel à jouer parce qu'elles sont des actrices essentielles du lien social. On voit bien à quel point aujourd'hui la question du lien social est une question importante dans notre pays. La question de la cohésion territoriale, la cohésion sociale, les associations sont partout sur le territoire auprès de tous les publics pour travailler à cette cohésion sociale et à ce lien social. Enfin les associations c'est aussi un modèle économique différent, une économie non lucrative qui fournit des activités, des services au plus près du territoire, au plus près des citoyens et cette forme d'économie elle est aussi à faire valoir et elle est aussi importante à un moment où on se repose collectivement la question du sens des démarches économiques. [MUSIQUE] [MUSIQUE] On voit aujourd'hui que de plus en plus d'entreprises souhaitent s'ouvrir à la question de l'engagement pour leurs salariés, souhaitent pouvoir s'investir ou investir un peu de leur temps ou de leur argent dans des activités au service de l'intérêt général. On sent qu'il y a quand même une tendance à la volonté d'une plus grande implication collective sur des projets d'intérêt général. De la même façon, quand on interroge des citoyens pour beaucoup d'entre eux ils souhaiteraient que leur épargne, par exemple, puisse servir à financer davantage des projets d'intérêt général. Ces tendances sont des tendances positives pour l'action des associations. La question est ensuite évidemment de savoir comment on peut faire effet de levier, comment on permet qu'elles se mettent en œuvre, comment elles arrivent ensuite à alimenter vraiment les associations. Mais ce sont des facteurs plutôt favorables à cette hybridation, cette diversification des modèles. Je parlais de l'épargne, la finance solidaire est très certainement un vecteur de développement très intéressant pour le monde associatif qui a de ce point de vue-là des choses qui existent déjà, des choses qui doivent encore être mises en œuvre notamment en termes de législation, de cadre juridique mais c'est un facteur, un vecteur de développement assez important. La finance solidaire peut permettre de venir soutenir des projets associatifs un peu partout sur les territoires et soutenir ces actions. [MUSIQUE] Certaines associations peuvent se trouver face soit à une nécessité de développement de leur activité pour pousuivre leur projets associatifs, soit face à des difficultés liées au désengagement d'un de leurs partenaires financiers. Dans ces cas-là il est évidemment essentiel qu'elles puissent reposer la question du modèle économique, de la construction du modèle économique. C'est toujours plus facile de le faire quand on n'est pas en situation de crise et de réussir à anticiper cette question puisque quand la crise est là on se retrouve souvent pris en étau et il peut être compliqué de trouver les réponses stratégiques ou les réponses de long terme quand on est face au mur. En revanche, des organisations qui vont être en capacité d'anticiper ces questions-là et de reposer la question du modèle économique, du modèle socio-économique c'est-à-dire de l'ensemble des choses, des ressources financières, des ressources humaines, pour conduire le projet associatif peuvent souvent s'inscrire plus facilement dans la durée et développer une réflexion stratégique qui permet d'adapter le modèle économique, le modèle socio-économique au projet. Ça n'est jamais facile de bousculer les habitudes. Quand on est dans un certain modèle de fonctionnement, qu'on a l'habitude de s'adresser à un certain nombre de partenaires ou qu'on s'est construit pendant des années sur une certaine forme d'activité, il n'est jamais simple de tout remettre à zéro. C'est vrai qu'il peut y avoir parfois des difficultés pour une association à se reposer, à se poser parfois, la question du modèle économique parce que le projet s'est développé au départ dans une certaine tendance et on se dit que ça pourra bien durer comme ça et qu'il n'y a pas de raison pour que ça soit autrement. Il peut y avoir un blocage à un moment des bénévoles engagés ou de la gouvernance qui ont à cœur de maintenir la façon dont les choses se sont développées au départ. Effectivement, ça peut parfois être un facteur de blocage. C'est aussi la crainte de tout remettre à plat puisque penser le modèle économique c'est aussi penser l'environnement, se poser les questions de ce qu'on veut vraiment faire avec son projet, ce vers quoi on veut vraiment aller. Est-ce qu'il faut mobiliser différemment les bénévoles? Les mobiliser sur d'autres types de projets? Il s'agit aussi d'associer toute la gouvernance. Tout ça ce sont des démarches assez lourdes. Certaines organisations peuvent se dire, il suffira d'aller chercher un peu de ressources ailleurs sans forcément réinterroger les fondements mêmes de l'activité et de la façon dont on veut le faire. [MUSIQUE] [MUSIQUE]