[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] On s'oriente vers un modèle qui tend à 50 % de prestations dont les familles, mais il y a aussi toutes les autres prestations qu'on a pu développer ces dernières années, 30 % de financements publics et de subventions publiques en gros, et 20 % où on va aller chercher plutôt du mécénat privé ou de l'entreprise. À Môm'atre, on a toujours vu le modèle économique comme étant au service de l'impact qu'on recherchait, et pas l'inverse, c'est-à-dire qu'au fur et à mesure des années, au fur et à mesure que le projet a évolué, forcément le modèle a changé. On est parti très local, donc avec des financements très locaux, très publics, politiques publiques et les parents, avec toujours quand même cette grande idée de la mixité sociale puisque notre tarif est adapté aux revenus des parents. Aucune famille ne doit être exclue de ce projet et au contraire, on a besoin de les toucher, tous ces gens qui sont les plus démunis. Donc forcément, d'un modèle très politique publique et mixé avec les parents, on arrive aujourd'hui avec un projet qui a grossi vers un modèle qui associe aussi de la prestation autre chose, puisqu'on a développé la formation, par exemple, qui n'existait pas il y a plusieurs années. Donc forcément, le taux de ressources propres a monté, les financements publics ont changé, ont un peu migré puisque d'un projet local, on en a fait un projet national. Donc forcément, on n'est plus tout à fait sur les mêmes dispositifs et on est aussi face à des réalités économiques en face de nous que sont la contraction des politiques publiques et des financements publics. Et on a également réfléchi aussi à comment on pouvait intéresser d'autres parties prenantes comme des mécènes plus privés, qui à titre individuel ont envie de s'engager dans la société. Donc, forcément, on a aussi cette nouvelle source de revenus, et le mécénat puisque chaque antenne va aussi aller monter des dossiers de demande de mécénats sur des appels à projets très précis, sur des projets précis. Exemple, je monte un projet intergénérationnel avec la maison de retraite du coin. Il y a une fondation qui finance l'intergénérationnel. Je vais aller voir cette fondation pour mon projet local de tel arrondissement. Donc, le budget d'une antenne c'est environ 180 000 euros pour faire fonctionner, 75 % de masse salariale. Le gros de la dépense c'est la masse salariale. On cherche vraiment à minimiser tous les autres coûts, notamment le loyer. On cherche la gratuité de loyer à tout prix, on cherche qui va comprendre que payer du loyer et aller chercher du financement public pour payer ce loyer, ça n'a pas tellement de sens, il vaut mieux financer de l'emploi, et ça on trouve, ce n'est pas complètement infaisable. C'est beaucoup de négo, beaucoup de force de conviction à trouver, mais ça se fait. Donc, ça c'est côté des charges. On a vraiment contracté tout ce qu'on pouvait, parce que très souvent, on réfléchit à comment aller chercher plus de ressources. Mais réfléchissons aussi à comment on contracte les charges. Un truc qu'on a trouvé à Môm'atre qui fonctionne c'est d'être aller chercher des compétences ++ pour diriger les antennes, mais au lieu de leur en faire diriger une, on leur en fait diriger deux. Donc, au final, on a des profils beaucoup plus équipés en termes de compétences, et qui sont en capacité d'absorber la gestion de deux centres, et on a économisé sur chacun des centres. Il y a une économie d'échelle qui se fait et un gain en compétences. Ce n'est pas idiot comme modèle, on a eu peur de ne pas y arriver, mais en fait ça marche. Maintenant, c'est le modèle Môm'atre. [MUSIQUE] Môm'atre, au fur et à mesure des années, a additionné des partenariats. J'ai envie de le voir, plus comme, pas un mille-feuilles parce que ce n'est pas tout à fait ça, ça communique un peu, encore que. Donc, clairement, on est sur le champ de compétences des villes, on est sur les enfants 4- 11 ans. Donc clairement, c'est la ville notre premier partenaire public, et les caisses d'allocations familiales puisque clairement, elles ont un grosse action sur le soutien à la parentalité. Evidemment, à ces partenaires publics, se sont greffées parfois les régions sur l'économie sociale et solidaire. On a eu pas mal de partenariats parce qu'on contribue à développer le tissu de cette économie dont l'objectif reste l'intérêt général. On a quelques partenariats plutôt au niveau national pour mettre en place les politiques nationales. Et puis côté privé, j'ai envie de dire qu'on a des partenaires à différents niveaux, des partenaires qui se sont associés à nous notamment parce qu'on est allé les chercher pour innover et leur dire, et pourquoi on ne le ferait pas avec vous? J'ai plusieurs exemples à citer, par exemple un théâtre qui peut dire, c'est pertinent d'ouvrir mon théâtre pour que des enfants après l'école puissent venir. On a ouvert Môm'atre dans le Théâtre de la Criée à Marseille, on l'avait ouvert précédemment au Théâtre des Bouffes du nord, on l'a ouvert dans un musée, le Musée des arts à Nantes. On a également ouvert avec la SNCF dans la gare d'Argenteuil, prochainement dans la gare de Bondy, peut-être d'autres gares à venir. On a toujours dit, on veut des artistes professionnels qu'on va former à l'animation et pas des animateurs qui vont faire un peu de bricolage et des travaux manuels. On n'est pas du tout là-dedans. Donc, ça n'a pas été simple parce qu'on nous a dit, vous ne pouvez pas avoir les agréments. Un artiste ce n'est pas un éducateur, donc non on ne vous donne pas les agréments. En fait, on a réussi à convaincre que finalement, l'univers de l'artiste c'était quelque chose d'important, parce qu'il allait développer la créativité chez les enfants, et que la créativité c'est une des compétences clés qu'il va falloir avoir pour relever les défis de la société de demain. Ça arrive dans le système PISA depuis maintenant [INAUDIBLE], donc ce n'est pas pour rien. Toutes les études s'accordent à dire que ça fait partie des aptitudes que tout le monde devra avoir dans les dix prochaines années, même maintenant. Donc, on est content d'avoir eu une petite longueur d'avance. [MUSIQUE] À Môm'atre, les artistes sont très présents, donc ils interviennent soit en prestations sur des projets ponctuels et là, 150 à 200 par an, ça dépend des années. Ça permet de diversifier l'offre auprès des enfants. On va avoir des musiciens, des comédiens, toutes sortes d'artistes. Il n'y a pas de discipline choisie au départ. Et ensuite, on a quand même une équipe stable sur les antennes, que sont nos artistes salariés. Et là, ils sont assez importants dans le projet puisque ce sont les repères éducatifs des enfants. À Môm'atre, avec des têtes qui changent tous les jours, ça ne marche pas. Les enfants ont besoin de sécurité, les parents aussi, d'être rassurés. Il faut une équipe stable et une équipe permanente. Néanmoins, comme on a fait le choix aussi d'avoir de la qualité dans notre projet, on est allé chercher des ressources bénévoles à côté pour renforcer le taux d'encadrement. Et c'est grâce à ces bénévoles retraités qui viennent nous rejoindre sur le temps du goûter, des devoirs, parce qu'on va chercher les enfants à la sortie des écoles, on s'en occupe jusqu'à 20 h. Et il y a tous ces temps de vie de l'enfant. Le devoir, le goûter, c'est important dans la vie de l'enfant. Forcément, on a besoin d'aide. Et on a aussi des volontaires en service civique parce que là on est vraiment dans notre mission de comment on embarque les jeunes dans cette vision de l'éducation, et on a aussi un rôle à jouer auprès de ces jeunes-là. Alors, sur le projet Môm'atre national, aujourd'hui nous sommes 122 salariés, 70 équivalents temps pleins, il y a des salariés qui sont dans les écoles avec des temps un peu partiels. Sur ces 122 salariés, une équipe d'à peu près de 15 personnes au siège, avec les fonctions support, RH, compta, finance, comm, mais aussi les développeurs et la Direction générale. Ces 122 salariés ont été épaulés aussi par l'aide de ces 150 artistes l'an dernier, 37 bénévoles et 32 volontaires du service civique. J'ai envie de citer le premier partenariat en 2014 dans un centre commercial à Marseille, un centre commercial qui sortait de terre, les Terrasses du Port. La question s'est posée dans les équipes. Clairement, nous Môm'atre, centre commercial, un centre de loisirs dans un centre commercial, n'importe quoi. J'ai un peu bataillé, on a beaucoup réfléchi, et en fait, on s'est dit, mais non en fait. C'est quoi l'idée? C'est de toucher les enfants, les enfants de ce quartier où il y avait de grosses difficultés avérées, aucune proposition parce qu'il n'y avait personne. Il n'y avait aucun acteur éducatif sur le quartier. Clairement, on avait notre place, on a fait notre place, et aujourd'hui ce centre fait partie des centres innovants et on est souvent cité. Donc, ce qui est intéressant aussi de voir, c'est qu'à Môm'atre, nous on a fait le choix de s'ancrer très localement. Localement, chaque lieu d'accueil, chaque établissement a la possibilité, voire le devoir d'aller créer les bons partenariats, ceux qui font sens sur son quartier et de travailler évidemment avec tout le monde et surtout avec ceux qui ont envie de faire bouger les choses de façon un peu collective, et on s'appuie sur tout le monde, l'équipement culturel du coin, le centre social, mais ça peut aussi être un commerçant qui à un moment a envie de faire bouger quelque chose.