[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] J'ai toujours eu ce réflexe de me dire que je ne pourrais pas mener ce projet toute seule et qu'il fallait absolument aller se faire accompagner. J'avais toujours en tête deux choses, l'accompagnement qui est plus de l'ordre de la théorie, de la méthodologie parce que, clairement, je ne sortais pas de la création d'entreprise. Je ne connaissais rien au milieu de l'enfance, rien à rien en fait, ni à l'économie sociale et solidaire. Tout de suite, je suis allée voir les boutiques de gestion. Ça a démarré comme ça. Depuis 2000, j'ai toujours eu ce même réflexe d'être accompagnée. Le deuxième point d'accompagnement, c'était comment ont fait les autres, ceux qui ont tenté quelque chose avant moi, qui ont essuyé les plâtres autant aller échanger si tant est qu'ils soient d'accord. En fait on s'aperçoit que ça se fait assez facilement surtout dans notre secteur de l'entrepreneuriat social. Quand on arrive à aller voir les gens et qu'on a une relation à peu près normale, et qu'on est capable de rendre aussi la monnaie de la pièce parce qu'il y a des retours d'ascenseurs qui doivent se faire, clairement ça se passe. C'est fluide. J'apprends beaucoup des autres entrepreneurs d'où l'importance d'intégrer des réseaux, des réseaux d'entrepreneurs, ne pas rester tout seul. J'ai eu la chance de rentrer dans le réseau Ashoka et je suis aussi dans le mouvement des entrepreneurs sociaux depuis le début et d'autres réseaux, Réseau Entreprendre. On ne peut pas être partout. Il faut savoir aussi mesurer son temps mais néanmoins honnêtement j'apprends beaucoup des retours d'expérience. [MUSIQUE] [MUSIQUE] L'accompagnement pour moi ça a été assez facile parce que comme j'étais demandeuse, j'ai toujours trouvé qui allait nous accompagner. On a toujours eu ce réflexe. Même aujourd'hui en interne, là on a décidé il y a deux ans de faire du coaching auprès de tous nos managers, tous nos dirigeants parce qu'on en ressentait le besoin, tout le monde ressentait ce besoin. On s'est débrouillé. On a trouvé des coachs solidaires qui nous aident. Clairement, ce n'est pas tant le problème d'identifier, de trouver. Ce qui nous pose le plus de problème c'est de dégager le bon temps et d'avoir le bon niveau d'accompagnement au bon moment. Souvent on veut aller trop vite. On prend un accompagnement mais on n'est pas prêt. Ça ne tombe pas bien parce qu'il est forcément de moins bonne qualité puisque le conseil qu'on nous a donné, on a fait avec ce qu'on leur a donné et ce n'était pas les bonnes matières. Forcément on se trompe. C'est peut-être un peu là-dessus le petit bémol. C'est le bon accompagnement au bon moment et pas trop d'accompagnement parce que quand il y en a trop on n'arrive pas à suivre. Nous on mouline dans la semoule derrière et on n'est pas au rendez-vous. [MUSIQUE] [MUSIQUE] 2019, on poursuit l'accompagnement puisque notre plan stratégique nous a amené à identifier un certain nombre de défis à relever. On a un gros défi sur le digital et là franchement on ne sait pas très bien faire. On est allé cherché et comme on fait à chaque fois on se met en comité de direction. On se dit de quoi on a besoin? Qu'est-ce qu'on sait faire? Qu'est-ce qu'on ne sait pas faire? Où sont nos manques? Qui est le plus à même pour nous accompagner sur ce sujet-là? On cherche des choses de plus en plus pointues en expertise parce que sinon le reste on ne va pas nous réapprendre notre métier, je ne crois pas. Au début oui mais là aujourd'hui, je crois qu'on est plutôt bien équipé en compétences internes. On est plus sur de l'expertise et de la mission. On peut aussi avoir des besoins qui vont être liés à la structuration juridique et l'évolution de notre modèle juridique puisque là on va créer une société commerciale. Donc on va devoir aussi se faire accompagner. On a des besoins en financement de levées de fonds qu'on avait moins avant. L'entreprise grossissant les besoins en trésorerie ne sont plus les mêmes. Donc on va avoir aussi ce besoin-là. L'accompagnement évolue en même temps que le projet. Ce n'est plus la même nature mais c'est la même logique. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Je crois que ce qui est important et si j'avais un conseil à donner c'est d'essayer de cultiver la culture de l'accompagnement et d'en faire bénéficier l'ensemble de l'équipe parce que le chef d'entreprise qui se garde tout pour lui à un moment il va se retrouver tout seul. Quand il va se retourner, il n'y aura plus personne dans le wagon, ils seront tous descendus du train. Ça c'est sûr. Je pense que c'est très important que les gens comprennent que face à un enjeu on a des solutions mais qu'il faut les porter ensemble. S'il y a une seule personne qui les porte, ça ne marche pas. L'accompagnement collectif si l'on peut. Moi à chaque fois qu'on a été accompagné, j'ai demandé systématiquement qu'il y ait une séance de formation et de retour de l'accompagnement, de présentation à l'équipe. Ça c'est plutôt assez sain dans une entreprise si on veut avoir l'engagement de ses dirigeants et l'engagement de tout le monde. [MUSIQUE]