[MUSIQUE] [MUSIQUE] Caroline Germain. Je suis Déléguée Générale de l'ADASI. ADASI, association acteur de recherche et développement du conseil en stratégie pour le monde associatif. [MUSIQUE] Historiquement, les structures d'accompagnement sur cette question des modèles socioéconomiques des associations, c'était plutôt une affaire de spécialistes et plutôt une affaire assez confidentielle et plutôt centrée sur les questions de financement. Quand on réfléchit modèle socioéconomique, on réfléchit logique de richesses humaines, d'engagement, le premier élément, premier levier de modèle socioéconomique, mais aussi on réfléchit sur les synergies, les alliances. On aborde donc ce sujet de manière bien plus holistique que la question des financements à stricto sensu. Vous avez par exemple les incubateurs, les maisons des associations, elles abordent la question du modèle socioéconomique beaucoup sur les questions des synergies. Donc, elles travaillent beaucoup sur les synergies et les coopérations territoriales et là, on a un vrai prisme très intéressant qui a un vrai renouveau pour les questions de modèles économiques associatifs. Les incubateurs de territoire, je pense par exemple à Marseille Solutions à Marseille. Lorsqu'ils accompagnent un projet d'innovation, leur première action, c'est de les mettre en réseau avec tous les acteurs du territoire, bien sûr les autres acteurs associatifs, mais il y a cette capacité qu'ont ces incubateurs à faire rayonner et à faire en sorte que tous les acteurs de l'écosystème puissent se rencontrer pour penser, se développer, se repenser dans son écosystème un peu différemment. Le CNEA par exemple travaille et en tout cas réfléchit, aujourd'hui on est plutôt au stade de réflexion que de mise en œuvre, réfléchit sur comment en temps dans sa fonction employeur ce syndicat doit aider ses adhérents à réfléchir aux articulations entre salariés, bénévoles, qu'on soit bénévole de gouvernance ou qu'on soit bénévole de terrain, et là on est dans ce champ-là du modèle économique. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Les têtes de réseaux, pour leurs membres, depuis quelques années mais pas si longtemps que ça, depuis deux, trois ans, on voit des têtes de réseaux qui historiquement s'étaient structurées pour faire du plaidoyer, de la représentation politique ou plutôt avoir des appuis ou des accompagnements très techniques de leurs membres, vraiment se questionner sur la question des modèles socioéconomiques de leurs membres. Ils le font pour beaucoup au travers de prismes. Le premier, c'est qu'ils appréhendent. Ils prennent le sujet et ils en parlent. Ça devient un sujet. Ça n'était pas un sujet il n'y a encore pas si longtemps que ça. Donc, c'est devenu un sujet pour les têtes de réseaux et un sujet, on voit d'ailleurs des commissions de modèle socioéconomique, enfin voilà, c'est un sujet dont on parle. Le deuxième pas qui est souvent fait par les têtes de réseaux, c'est d'avoir cette fonction d'observatoire de ce qui se passe chez leurs membres. La réalité c'est que sur la question des modèles socioéconomiques, même si les chiffres ne résument pas tout, on a encore peu d'éléments sur la compréhension de ce qui se passe sur les modèles socioéconomiques, sur la réalité des chiffres et cette compréhension, elle est d'autant plus importante qu'il est nécessaire d'en comprendre les évolutions mais qu'on sait en menant les enquêtes terrain, je pense par exemple à l'enquête qui a été menée par le FONJEP auprès des 4 000 structures jeunesse éducation populaire employeuses. On sait qu'un certain nombre d'antennes ont déjà commencé à brider leurs ressources, ont déjà commencé à réinventer leur modèle économique. Il y a donc un vrai enjeu pour les têtes de réseaux à écouter et à observer ce qui se passe chez leurs membres. Ça c'est ce qu'on voit, c'est en cours de structuration. Il y a deux autres grands leviers. C'est plutôt comment on peut accompagner ces têtes de réseaux. On voit qu'elles sont de plus en plus demandeuses de travailler cette logique d'animation réseaux pour faire en sorte que la question des modèles économiques, on puisse les partager, on puisse réinventer les choses ensemble. Une logique qui se travaille aujourd'hui dans les têtes de réseau, c'est la logique d'innovation. Comment est-ce que cette logique d'innovation s'articule dans l'ensemble d'un réseau? Comment est-ce qu'être tête de réseau est une force? Il y a cette logique vraiment d'innovation et comment il y a des articulations au sein de cette tête de réseau, aux différents niveaux territoriaux. Comment une union régionale s'articule avec son union nationale, son union départementale, à chaque niveau de territoire, comment est-ce qu'on infuse? Comment est-ce qu'on s'organise? Comment est-ce que l'information, comment est-ce que l'intelligence collective se met en place pour travailler sur les questions de modèle socioéconomique? On est vraiment sur ces sujets-là. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Prenons l'exemple de la confédération des MJC, maisons jeunesse et culture. Depuis deux ans, elles travaillent vraiment sur des projets de territoire et elles travaillent à mieux recenser toutes les innovations qui sont dans les MJC. Il y a des maisons jeunesse et culture qui montent des FabLabs, qui montent tout un tas d'initiatives qui viennent à la fois renouveler le modèle socioéconomique, mais qui viennent renouveler, je dirais même réensemencer le projet initial des MJC. Là on voit bien qu'il y a des territoires qui s'organisent pour collecter, pour mieux partager cette matière. Donc il y a des effets, si j'ose dire, il y a des effets cellulaires. Il y a des cellules qui sont en train de se monter dans ces projets de territoire et ce qu'ils appellent à la confédération des MJC des territoires de projet, c'est-à-dire qu'ils savent aussi s'exonérer du territoire type, la région, pour dire, tiens sur ce sujet-là, on va créer des territoires de projet sur une thématique spécifique, par exemple le FabLab encore une fois. Et comment est-ce qu'on va organiser ces synergies? On monte donc des projets de territoire et des territoires de projet. Ce sont des logiques d'innovation. Ce sont des logiques qui viennent alimenter et renouveler nos modèles économiques et bien au-delà réalimenter leur projet. [MUSIQUE] [MUSIQUE]