[MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour, je m'appelle Olivier Lenoir. Il y a quatre ans, en 2015, nous avons créé Osons Ici et Maintenant. Osons Ici et Maintenant s'est donné comme mission de redonner du pouvoir d'agir aux jeunes sur leurs territoires. Redonner du pouvoir d'agir à des jeunes, c'est leur permettre d'avoir confiance en eux pour exprimer leur potentiel. Aujourd'hui, notre monde est en pleine mutation, nous faisons face à des défis environnementaux et sociaux majeurs, et nous avons besoin de la contribution de tous, et notamment de cette génération des 16- 30 ans, qui a beaucoup à donner mais qui peine à trouver en elle du sens et une place dans la société. Alors, pour organiser Osons Ici et Maintenant, nous avons créé trois programmes. Le premier, c'est le ShaKer, c'est des ateliers qui durent trois heures, et qui permettent de réveiller une étincelle chez des jeunes plutôt fragiles. Ensuite, on propose la La FabriK à DécliK. C'est un programme de trois jours qui permet de se connecter au meilleur de soi-même et aux inspirateurs du territoire, des journalistes, des députés, des élus, des entrepreneurs. Et un programme d'accompagnement, Katapult, qui dure six mois, et qui permet, en s'appuyant sur un déclic personnel, de développer son pouvoir d'agir. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Chaque année, pour faire tourner Osons Ici et Maintenant, il faut trouver entre 750 000 euros et un million d'euros. Notre modèle économique repose sur trois tiers. Un premier tiers de financements publics, de l'Europe à la commune, un tiers de financements privés, souvent des fondations familiales ou des fondations parisiennes, et un tiers d'autofinancement puisque nous sommes organisme de formation, et ce que nous faisons avec les jeunes, nous le proposons à des chômeurs longue durée ou à des jeunes retraités. Notre offre de services à destination des organisations permet de financer une partie de nos programmes jeunesse. C'est un modèle hybride, et aujourd'hui je pense que la plupart des modèles économiques sont hybrides, c'est-à -dire qu'il y a une partie de subventions et puis il y a une partie de création de valeur, de facturation, qui permet de marcher sur deux jambes. [MUSIQUE] Quand avec ma femme on a créé Osons Ici et Maintenant, on rentrait d'une expérience au Québec de trois années où on a beaucoup travaillé sur ce qu'on appelle la capacitation, c'est l'empowerment, en Amérique du Nord on dit ça. Et donc en fait on avait beaucoup travaillé aussi sur l'intelligence collective. Donc on a décidé, sciemment, de ne pas écrire de Business Plan social quand on a créé l'organisation. On a réuni une quinzaine de jeunes, et on a réuni des parties prenantes, et on leur a dit, voilà , nous, notre intention. On veut semer ça pour récolter ça, à partir du besoin et du contexte qu'on voit sur le territoire où on est. Et en fait on a co-construit un programme qu'on a expérimenté, donc la première FabriK à DécliK. Pendant cette période de lancement, notre plan de communication, c'était d'inviter les parties prenantes et les jeunes à être acteurs et actrices de l'événement. Donc ils ont trouvé le nom, ils ont trouvé le thème, ils ont trouvé la programmation de la première FabriK à DécliK. Et certains d'entre eux ont été intervenants. Ce qui fait que, quand on a fait le bilan, ils étaient impliqués, investis dans le programme et ça a consolidé nos liens, et ça a permis ensuite de les concrétiser en tant que partenaires de l'association. Et ça nous a servi de Business Plan. En fait, notre stratégie, elle était effectuale. C'est en faisant les choses qu'on les construit et qu'on les consolide. Par contre, on a fait un post-mortem. Une fois que ça a été terminé, on a vraiment réfléchi à : qu'est-ce qui a marché? Qu'est-ce qui n'a pas marché? Et ça, ça a été le début, ensuite, de l'aventure, parce qu'on avait des éléments très concrets, des hypothèses qui avaient été validées, et donc on était en capacité de poursuivre l'activité. Et ensuite, on a décidé d'écrire un Business Plan. On a créé l'association en 2015. En 2017, on a été accepté dans le programme Antropia de l'ESSEC, la Chaire de l'entrepreneuriat social, et l'objectif du programme Start Up c'était de nous aider à écrire un Business Plan social. Cela nous a permis de nous poser les bonnes questions et puis d'avouer qu'on n'avait pas toujours les réponses, et petit à petit d'écrire des chapitres du pourquoi, du comment, du quoi, etc. Et en fait ça nous a pris six mois d'écrire ce Business Plan social, ce plan d'affaires sociales. Et trois ans après, je le regarde avec un peu de recul, ça nous a énormément aidés à structurer notre activité et à éviter des obstacles qu'on aurait peut-être pris de façon un peu plus forte dans la tête. [MUSIQUE] Notre Business Plan a été assez simple, on a répondu à trois questions. Un premier bloc sur le pourquoi, donc tout ce qui est autour du contexte. Qu'est-ce qui fait la valeur de notre réponse? Pourquoi on est pertinent sur un territoire? Ensuite on avait un second bloc qui était autour du quoi. Qu'est-ce qu'on propose? Donc vraiment détailler notre offre. Et puis ensuite le troisième bloc c'est le comment, et dans le comment c'est justement opérationaliser notre quoi, notre offre, s'assurer qu'on a les moyens de le faire et puis réfléchir à son impact et à comment on le mesure. Donc ça, c'est à peu près la structuration du plan que nous avons suivi. Ce plan, on l'a communiqué à nos partenaires principaux, à l'équipe, au CA. On l'a aussi partagé assez largement avec des prospects, des fondations puisque nous, on n'a pas vraiment de clients, enfin quoique, qui ont pu en prendre connaissance. En fait ça nous a pas mal crédibilisés. Le gros intérêt que, moi, j'ai y vu, c'est que d'abord ça a été un travail d'équipe, donc on a été obligé de se réunir en équipe pour se poser des questions et apporter des réponses, prendre du recul, sortir de l'urgence, et puis poser des hypothèses, en se disant, dans un an on aimerait avoir fait ça, dans deux ans on aimerait avoir fait ça, dans trois ans on aimerait avoir fait ça. Cela nous a permis de nous projeter, d'être ambitieux et réalistes. Et avec du recul, ce que ça nous a beaucoup apporté, c'est que ça nous a permis de nous structurer et aussi de faire que les gens, dans l'équipe, on est une quinzaine, adhèrent au projet et soient encore là aujourd'hui. Et je pense que s'ils sont encore là aujourd'hui, c'est parce qu'ils ont pu se projeter il y a trois ans, en se disant, OK, ce n'est pas facile mais on sait où on va. On a une direction. On a un plan de match. Donc ça, moi j'ai trouvé que c'était essentiel. Aujourd'hui le Business Plan nous a aussi permis de réfléchir à la structuration économique. Là aujourd'hui même, on est dans un cabinet d'avocat, où on fait le tournage, et on vient de discuter de la création d'une entité juridique pour facturer une partie de nos activités et pour rendre notre modèle économique beaucoup plus pérenne. L'autre chose que ça a changée, c'est que on s'est rendu compte qu'un Business Plan, c'était bien pendant trois ans, mais après il se périme. Donc il y a des choses qu'on va garder mais il y a beaucoup de choses qu'on va faire évoluer, et donc ça nous a donné le goût d'écrire et de se projeter. Et là , en 2020, on a décidé de de se remettre à écrire un plan d'affaires sociales, pour se projeter sur la prochaine saison, pendant quatre ans. [MUSIQUE]