[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Au démarrage, encore une fois, c'est une agence sur un territoire, donc il y a une commande politique et une commande locale. Petit à petit, on a été sollicité sur plusieurs endroits, donc à Saint-Denis, je l'ai dit, mais aussi à Saint-Quentin dans l'Aisne, au Havre en proximité des usines Renault, dans Paris, et on a créé des agences qui étaient au début des structures juridiques autonomes et qui ont vécu leur vie de PME de l'interim d'insertion. Aujourd'hui, Humando, c'est une SAS, mais elle est issue de la fusion de SARL. Et donc du coup, quand j'ai créé ces SARL sur les territoires à l'époque, au Havre, à Saint-Quentin, à Paris ou à Saint-Denis, j'ai été chercher de l'ancrage local, donc j'ai été chercher des actionnaires territoriaux qui n'étaient pas du secteur social, certains qui l'étaient, mais en tout cas, qui me permettaient d'avoir une légitimité territoriale. Aujourd'hui, comme on a fusionné, on a embarqué ces actionnaires d'origine, et aujourd'hui, si Adecco détient plus de 75 % du capital, les 25 % restants sont détenus par la Chambre syndicale de la construction en Île-de-France, c'était le Stade de France qui n'était pas loin, la Chambre syndicale de la peinture, un organisme de formation en Normandie, les associations intermédiaires en ex-Picardie, donc on a aujourd'hui 25 % du capital qui est détenu par des non-Adecco et qui participent à la gouvernance de l'entreprise. Je qualifie aussi Humando d'entreprise sous statut commercial à but non-lucratif, qui n'existe pas dans le droit commercial français. C'est-à-dire que c'est une SAS qui ne remonte pas de dividendes. On est une ZUS parce que c'est facile d'être des ZUS quand on est entreprise d'intérim d'insertion, SIAE conventionnée par l'État. C'est quasiment automatique. Il suffit de le mettre dans ses statuts. Mais on a été plus loin que les ZUS, c'est-à-dire qu'on s'est engagé, historiquement, il y a 25 ans, à ne pas remonter un euro de dividendes, pas par philanthropie totale, mais à l'époque, et je défends toujours cette position régulièrement avec les DAF qui changent, il faut que je réexplique qu'on est dans une démarche, qui est une démarche stratégique du groupe, d'engagement social, et qu'il serait suspect qu'on remonte des dividendes vers des actionnaires suisses, et qu'il vaut mieux réinvestir, et c'est entendu, compris. Et donc on n'a pas à remonter de dividendes du tout, ce qui nous permet d'avoir des moyens de développement et d'expérimentation. [MUSIQUE] [MUSIQUE] On répond de plus en plus à des appels à projets. En ce moment, ce sont des appels à projets dans le cadre du Plan d'investissement dans les compétences, et qui va nous permettre d'expérimenter, par exemple à Stains et à Marseille, un dispositif que j'ai appelé la main, le cœur et la tête. En France, on apprend les maths, on aime les maths et on devient ingénieur. En Allemagne, c'est le contraire. Dans l'insertion, c'est pareil : vous faites, vous aimez, vous devenez. Quasiment personne n'est motivé par le bâtiment quand ils arrivent chez nous. C'est le fait d'être sur un chantier qui va les faire se projeter. Et ce principe-là, on essaie de l'appliquer de façon un peu plus riche dans des quartiers prioritaires de la ville, à Stains, et dans le quartier Saint-Jérôme à Marseille, ou l'on va mobiliser un certain nombre de moyens, de coaching, d'accompagnement, d'activités non-salariées sociales. On va mobiliser ce qu'on appelle les Open Badge, c'est-à-dire qu'on va mettre la personne en situation de réaliser quelque chose, et on va chercher la compétence qui est derrière, on va aller chercher les compétences douces, les soft skills, que je préfère appeler les compétences douces, et derrière, pousser ces candidats à s'apprécier eux-mêmes, apprécier ce qu'ils font et se projeter. Ça, c'est difficile à intégrer dans un outil comme l'interim d'insertion, qui est assez rôdé maintenant, qui est assez normé, qui a son business plan, qui réalise son budget chaque année, et qui est dans une logique de croissance externe, croissance interne. On rachète des entreprises aujourd'hui. On commence à racheter des entreprises. Donc quelque chose qui est assez solide économiquement dans son modèle et on va chercher à le rendre plus efficace. Et c'est difficile d'y introduire de l'innovation sociale. Et donc pour ça, ce nouveau véhicule est assez efficace parce qu'il nous permet d'isoler ce vaisseau amiral, on pourra l'appeler comme ça, et puis ces zones d'expérimentation. [MUSIQUE]