[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] On est positionnés dans le secteur marchand, et donc on a l'ensemble des règles, contraintes, obligations du secteur marchand. Le modèle économique de l'intérim d'insertion, en fait, il est assez simple. Vous facturez des clients, et pour réaliser l'accompagnement social et professionnel, vous avez donc un financement public. Les grands ratios d'une agence d'intérim classique chez Adecco ou chez les confrères, c'est 200-250 personnes au planning, comme on dit, qui travaillent tous les jours, et puis une équipe de cinq personnes. Il y a un ratio permanent intérimaire qui est de 1 pour 40, 1 pour 50. Chez Humando, c'est 1 pour 12. Cette différence qu'on a, on l'affecte. Ce plus grand nombre de personnes permanentes, on l'affecte à de l'accompagnement social et professionnel. C'est ça la grande différence. Et donc, dans un compte d'exploitation d'une agence Humando ou du groupe Humando, la majorité de nos charges, ça va être surtout des salaires intérimaires et des charges, les salaires des permanents, la partie immobilière etc., la compta, tout ça, les frais de structures, et puis c'est tout. La formation professionnelle, elle est importante chez nous. On est à plus de 10 % de la masse salariale, alors que dans l'intérim classique, on est à 2 %. On surinvestit en formations, bien sûr, parce que notre objectif est de rendre plus autonomes les personnes. Là, c'est une zone d'investissement. On est dans les métiers à faible marge. 14 % de marge brute, comparable à celle d'Adecco. Si à l'époque on me disait le tout c'est que ça ne perde pas d'argent, maintenant, le deal qu'on a avec Adecco, c'est de dire, ça sera aussi performant économiquement qu'Adecco : 14 % de marge brute, 5 % de marge nette à peu près. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Notre premier client c'est l'État. Il ne nous finance pas un chiffre d'affaires, mais il nous passe une commande et il nous amène un financement. Ce financement représente 10 % du budget global. Ce n'est pas neutre. C'est 4 millions d'euros. Ce n'est pas énorme mais c'est une énorme contrainte parce qu'il nous contraint sur le public, je vous l'ai dit tout à l'heure, il nous contraint aussi sur des résultats en termes de résultats sociaux. Ce qui fait, d'ailleurs, que le business plan d'Humando, ou en tout cas son plan d'action, qu'il soit annuel ou pluriannuel, il est à la fois économique et social, parce que l'un, de toute façon, entraîne l'autre. On récupère les tarifs et les prix de l'intérim classique et on fait avec. Ce ne sont pas des secteurs à forte marge. Et puis, quand on négocie avec des plus petits clients, on est de toute façon en concurrence avec nos confrères de l'intérim classique, donc on va se battre avec les mêmes drames. Certains clients nous disent « moins bon, moins cher, insertion moins chère du coup ». Notre réponse c'est de dire, mais non, ça ne va pas être possible parce que nous, on met des moyens supplémentaires que l'intérim ne met pas. Il faut absolument qu'on puisse accompagner la personne. Ce qu'on vous garantit c'est qu'elle sera chez vous à l'heure, au bon moment, qu'on l'aura préparée, qu'on l'aura formée, que si ça ne va pas, on interviendra très rapidement. On assure un service que n'assure pas l'intérim classique, donc je devrais vous facturer plus cher, donc soyez heureux que ça soit au même prix. Ça, c'est un peu notre argument. Il s'avère assez efficace parce qu'on a énormément de fidélité de nos clients, plus que dans l'intérim classique. Il y a quand même les clauses sociales dans les marchés publics qui sont un levier important. On peut penser aujourd'hui que la RSE commence à prendre un certain poids. On parle d'achats inclusifs, on parle d'engagement sociétal des entreprises. C'est un vieux sujet, mais qui commence à prendre corps un peu plus aujourd'hui. On voit des collectifs de grandes entreprises qui se réunissent, y compris l'État qui mobilise les entreprises sur ce champ-là, donc je pense qu'il y a ces éléments-là qui sont importants. Et puis, pour le groupe Adecco, le fait d'avoir Humando dans son offre et nos confrères du réseau Adecco Insertion, c'est 80 agences en Frances qui sont sous ce format d'intérim d'insertion, c'est un énorme élément de différenciation par rapport à nos concurrents, je l'ai dit tout à l'heure, qui n'ont pas de réseau d'intérim d'insertion affilié à eux. Du coup, on peut dire à nos clients dans le cadre des appels d'offres et des soutenances, on peut leur dire, si vous travaillez avec Adecco, vous pourrez mettre en œuvre votre engagement social, vous pourrez répondre à vos clauses sociales dans les marchés, vous pourrez aller chercher des candidats dans les quartiers, qui ont des talents et que vous ne pouvez pas attraper avec des réseaux classiques, etc. [MUSIQUE] [MUSIQUE] En termes de communication, le groupe Adecco pendant très longtemps, et j'ai été un des défenseurs de cette position, on était sur une position assez sage en termes de communication en disant, il n'y a pas de mal à faire le bien et on n'est pas obligé de raconter. Il faut éviter la vitrine pleine et la boutique vide. On a été plutôt en retrait en termes de communication. En plus, à l'époque, la RSE n'était pas le sujet du moment. On ne parlait pas de développement durable ou de RSE, [TOUX] un petit peu d'entreprises citoyennes, mais c'était vraiment naissant, donc in n'y avait pas d'enjeux de ce type-là. Depuis, je suis plutôt à pousser la communication en allant valoriser ce qu'on fait, parce que c'est une vraie particularité du groupe. Nos équipes permanentes se reconnaissent et ont une vraie fierté d'avoir développé ça au sein du groupe, et du coup, il vaut mieux le mettre en avant. Là où on est prudents et on a un rôle, et c'est mon rôle en tant que président et membre du comité de direction du groupe, c'est d'être attentif à ce qu'on ne galvaude pas le sujet. Je vous prends un exemple très précis. On est une des entreprises aujourd'hui les plus engagées sur la problématique des réfugiés et leur intégration sociale et professionnelle. On a été les premiers à embaucher. Aujourd'hui, au moment où je vous parle, il y a à peu près 300 personnes réfugiées qui sont embauchées par le réseau Adecco Insertion et qu'on accompagne. On fait ça depuis le démantèlement de Calais, donc ça commence à dater un petit peu. Il faut être prudent parce que ce sont des sujets qui sont très politiques. À des moments, la comm va nous dire, non, il ne faut pas parler parce que c'est trop compliqué, et puis il y a des moments où elle nous dit, si, il faudrait qu'on le mette en avant. Il faut toujours être un peu prudent et le mettre au bon endroit et revenir sur le professionnel. C'est ça qui vous rend raisonnable : est-ce qu'on a fait quelque chose de solide, de robuste? Est-ce qu'on va le refaire ou est-ce que c'est juste one-shot? Et si c'est robuste et professionnel, si ça a vocation à durer, là, on peut commencer à en parler. [MUSIQUE]