[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je suis Diane. Je suis cofondatrice de Dream Act qui est une plateforme d'e-commerce pour consommer responsable. Dream Act est une jeune entreprise sociale qui a été créée par Claire et moi il y a quatre ans maintenant. Le constat initial qu'on a fait avec Claire, c'est que, aujourd'hui, en tant que citoyen, on peut avoir envie de consommer de manière plus responsable et plus transparente, mais il est assez difficile de trouver des alternatives à notre consommation de tous les jours, notamment sur des secteurs qu'on a décidé d'adresser, donc la mode, la beauté, la déco et l'univers enfant. Bien souvent on a de plus en plus aujourd'hui de grandes marques qui se mettent à proposer des produits soi-disant écologiques, mais où en fait on ne comprend pas ce qu'il y a derrière. C'est très opaque sur la manière dont c'est fabriqué. Qui? Comment? Avec quelles matières? Et du coup, le problème auquel essaie de répondre Dream Act, c'est de rassembler en un seul lieu des marques engagées sur ces thématiques, et nous, de décrypter pour le citoyen ce qui se cache derrière le produit. [MUSIQUE] [MUSIQUE] On a beaucoup hésité entre une association et une entreprise, parce que c'est vrai que Dream Act, il y a ce côté marchand, de distribution de produits, qui est notre modèle économique et qui nous permet de financer des emplois, de faire grossir l'entreprise. Mais on a toute une partie qui est finalement à but non lucratif, qui est une partie très éditoriale, d'informations au citoyen sur les lieux où consommer responsable à côté de chez lui. On a finalement opté pour une entreprise pour la simple et bonne raison qu'on avait conscience que, pour créer un site marchand qui s'adresse aux particuliers, à un moment donné, si on ne voulait pas être un petit site dans notre coin, et remplir pleinement notre mission de démocratiser la consommation responsable, on aurait besoin d'aller chercher des financements extérieurs auprès d'investisseurs citoyens, et que, du coup, c'était beaucoup plus simple sous forme d'entreprise. Par contre, on a créé une entreprise qui respecte nos valeurs et c'est pour ça qu'on a créé une entreprise qui est aujourd'hui agréée ESUS, entreprise solidaire d'utilité sociale, qui est un agrément délivré par la DIRECCTE, et qui impose aux entreprises d'avoir certaines clauses statutaires, donc clairement inscrites dans nos statuts. Donc ça a été vraiment des choses qu'on a inscrites dans l'ADN de notre entreprise dès son démarrage, à savoir, une mission, un objet d'entreprise qui comporte la mission sociale. Donc dans notre cas, c'est vraiment de démocratiser une consommation transparente et responsable auprès des citoyens et des entreprises. La deuxième chose, c'est d'avoir une gouvernance partagée et participative. C'est pour ça que nous, on a inscrit clairement dans nos statuts l'obligation d'avoir un comité éthique indépendant qui est composé aujourd'hui d'experts, de nos collaborateurs et de citoyens qui ont le dernier mot à dire sur les marques qu'on distribue. Puis ensuite des clauses d'écarts de salaire respectés. Dans une petite entreprise comme nous, il n'y a pas tellement de sujet de toute façon, mais c'est des garde-fous, et puis de lucrativité, de rentabilité, de bénéfices qui doivent être réinjectés dans l'objet social et dans la mission sociale et donc pas redistribués intégralement à des actionnaires extérieurs. On a développé une offre complémentaire à notre offre Market Place, qui est une offre PRO. En fait on s'est rendu compte que les entreprises, les collectivités, les ONG même, ont beaucoup d'achats d'objets publicitaires. Et en gros, c'est un marché qui chaque année génère deux milliards d'euros mais de plastiques made in China, pour faire court. Donc par exemple, vous allez recevoir d'une ONG des stylos en plastique qui marchent une semaine et qui ne sont pas du tout en cohérence avec les valeurs de l'ONG. Nous, on a décidé de mettre notre savoir-faire de sélection de nos petits créateurs, de nos entreprises sociales, au profit du changement de consommation de ces entreprises sur cette partie d'objets publicitaires. Et du coup on s'est tourné vers des labels peut-être un petit peu plus grand public, plus connus, et on a obtenu notamment EQUADIS et BCORP. BCORP, en gros, c'est une certification qui nous vient des États-Unis, qui reconnaît les entreprises à mission. [MUSIQUE] On a eu un panel assez large de types de financement. On a commencé au tout début, on a mis 2 000 euros chacune en capital social. C'était nos petites économies de nos premiers boulots. Ensuite on a lancé une petite campagne de crowdfunding, de don contre don, sur KissKissBankBank où on distribuait des produits éthiques sous forme de petits coffrets cadeaux, donc ça faisait quelque chose à échanger. On a dû lever 6 000 euros qui nous ont permis de développer notre premier site, etc. Ensuite on a fait appel à des banques et à France Active, donc avec un prêt d'honneur qui nous a été accordé à taux zéro. Ensuite, on a obtenu une subvention à l'innovation de la part de la BPI. Et ensuite, tout ça ayant été fait, on a fait notre première levée de fonds en capital en 2017, donc un an et demi après notre création, quand on avait déjà des vrais chiffres de traction, un site qui tournait, des premiers clients, plus de 300 marques en ligne à cette époque. Et là , on a décidé de lever des fonds en accord avec nos valeurs. C'est-à -dire que notre projet, il a été fait pour les citoyens et pour les marques éthiques, donc on a ouvert notre capital à ces parties prenantes là . On a fait une campagne de crowdfunding en capital via Lita.co, qui ne s'adresse qu'aux entreprises sociales, et on a eu plus de 100 actionnaires citoyens qui sont entrés dans le capital à ce moment-là . On a fait un effet de levier avec un fonds d'investissement à impact qui a également investi chez nous, qui s'appelle INCO. Et puis on a un Business Angel plutôt entrepreneur, qui était vraiment là aussi pour nous donner des conseils, qui a également mis lors de cette première levée de fonds. Et puis, rebelote, une levée de fonds de plus grande ampleur mais auprès de ces mêmes acteurs, un an et demi après. Et aujourd'hui, la boîte est presque à l'équilibre. [MUSIQUE] Je pense qu'on a eu la chance d'être bien renseigné, notamment par les incubateurs dans lesquels on était, type Antropia, et du coup on est allé chercher les bons financements au bon moment de notre développement. Donc on n'a pas eu trop de difficultés sur ces étapes de financement. Et l'autre facteur clé de succès, notamment pour les levées de fonds après, qui étaient plus importantes en capital, c'est qu'on ne s'y est pas pris au dernier moment. On avait travaillé la relation avec les fonds d'investissement, avec Lita, etc. en amont, pour vraiment, voilà , le jour où on lance la levée de fonds, on y va à fond. [MUSIQUE]