Deux questions d'importance, la gouvernance et le financement des pôles.
La gouvernance peut avoir trois formes dans les pôles de coopération.
Soit elle est totalement informelle, c'est-à-dire les uns les
autres se retrouvent, vont travailler ensemble sur des projets,
mais il n'y a de structuration des choses, de formalisation des choses et ils vont
plus s'investir sur les projets qu'ils auront en commun.
Soit ils vont monter une association classique avec un bureau, un trésorier,
qui va porter l'animation et la gouvernance de l'ensemble du pôle,
et là c'est assez structuré,
formalisé et je dirais se professionnalise sur un certain nombre de points.
Soit ils vont travailler sous forme de cercles de gouvernance,
c'est-à-dire en fonction du projet, monter des organisations qui vont
être fonctions du projet qui va être monté, c'est-à-dire
que l'ensemble des acteurs ne seront pas rattachés à ces différents cercles.
Sur le financement, le financement, je dirais que le point faible des pôles,
ce sera certainement le financement de l'animation, parce que ça prend beaucoup
de temps, c'est chronophage, et donc que cette animation est soit
prise en charge par exemple comme sur le Haut Pôle Sud Aquitain par un CBE,
soit prise en charge par une des structures qui va investir,
soit financé à travers des appels à projets interministériels,
des plans régionaux, des collectivités qui vont financer ou les structures
elles-mêmes qui vont investir dans le pôle de coopération.
Il n'existe pas de label de coopération, il existe une charte aujourd'hui,
donc il n'existe pas de label mais des financements qui viennent soit de l'État,
interministériels, là encore c'est très important, parce que si sept
ministères se sont investis pour soutenir ces pôles de coopération, l'ensemble
de ces ministères donnent des moyens aux pôles, mais ils ne sont pas les seuls.
Les régions donnent des financements à ces pôles et les collectivités territoriales,
et puis maintenant de plus en plus, des sociétés privés qui s'investissent,
qui font partie des cercles des partenaires des pôles de coopération,
et qui investissent des moyens dans ces pôles, car ils y trouvent
une réponse à des problématiques sur lesquelles ils ne s'inscriront pas
forcément directement parce que ça ressort de l'innovation sociale, ça ressort
de problématiques d'intérêt général qui ne sont pas dans leur premier objectif,
mais par contre sur lesquels ils souhaitent s'investir parce qu'ils sont
inscrits dans la cité, sur le territoire et donc les pôles de coopération peuvent
être inscrits sur un certain nombre de filières ou alors être généralistes.
C'est-à-dire s'inscrire sur des
territoires et répondre à un certain nombre de problématiques.
Donc, si on prend le Pôle Innovales qui se trouve dans
la vallée de l'Arve à côté de Chamonix, ils ont développé, c'est passionnant,
ils ont développé dans la filière Bois, tout ce qui pouvait répondre à
cette problématique du bois qui est quand même importante dans cette région.
Donc, comment on peut faire pousser des arbres, non pas pour chauffer le bois,
mais pour construire des chalets, puisque le bois venait finalement de l'extérieur?
Comment on organise la formation des jeunes pour qu'ils s'investissent
sur ces métiers du bois?
Comment on travaille avec les collectivités
pour que les logements HLM ou les logements publics
soient construits en bois avec l'ensemble de ces partenaires?
Si on prend dans le domaine de la culture, vous avez,
à PTCE, moi je le trouve passionnant aussi, à côté de Dijon,
qui s'appelle la Coursive Boutaric, c'est comment des acteurs du domaine de la
culture ont investi une barre d'immeubles, et sur cette barre d'immeubles vont
développer à travers la culture, toute une animation de ce quartier en difficulté.
Le territoire est défini, non pas administrativement, ça peut être un pays,
ça peut être une barre d'immeubles, ça peut être un quartier,
ça peut être deux régions, ça peut être beaucoup plus large, mais le territoire
est défini, pour définir ce sur quoi ils vont travailler finalement.
Analyser les problématiques du territoire qui a été défini et
apporter des réponses à ce territoire.
Les PTCE se montent à l'initiative de structures
de l'économie sociale et solidaire, qu'elles soient petites ou importantes,
en général, ce sont des TPE, PME,
qui vont commencer à collaborer ensemble et à construire ces projets communs.
Maintenant, on a un certain nombre de pôles de coopération qui vont avoir des
mutuelles, des grands groupes qui vont s'inscrire en partenariat de ces pôles.
On ne peut pas imaginer créer un pôle de coopération simplement seul dans son coin,
en se disant il manque, donc il faudrait le créer.
Il faut commencer par rencontrer des acteurs,
voir si on a une réflexion commune,
des problématiques communes, comment on pourrait, donc ça prend du temps.
La plupart des pôles de coopération qui sont aujourd'hui importants,
qui ont des centaines de salariés consolidés
dans leurs pôles, des millions de chiffre d'affaires, consolidés si on
prend l'ensemble des acteurs, ont mis dix, 15, 20 ans à construire cette coopération.
Les pôles de coopération ont fait leurs preuves,
ils démontrent une efficacité économique, sociale