[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je m'appelle Sylvain Baudet, je suis donc chargé de mission à Mairie-conseils. Mairie-conseils, c'est un service de la Caisse des Dépôts qui est tourné vers les territoires et les élus, et qui propose un appui à l'ingénierie du développement des territoires. Mairie-conseils, c'est un service de la Caisse des Dépôts, qui a une spécificité même, c'est qu'il intervient directement auprès des élus et des territoires qui en font la demande. Alors, Mairie-conseils, ça décline tout un ensemble de produits et de services. C'est à la fois des réunions d'information et d'échanges qui se déroulent bien souvent sur Paris mais que l'on souhaite, aujourd'hui, davantage régionaliser, et le faire aussi en lien avec les directions régionales de la Caisse des Dépôts, de manière aussi à recréer un chaînage, finalement, de l'action de la Caisse, de l'ingénierie amont, c'est le rôle de Mairie-conseils de justement proposer un accompagnement à l'ingénierie du développement territorial, c'est-à-dire réfléchir sur les stratégies qui peuvent être portées par les collectivités territoriales. Et puis derrière, on retrouve les missions, aussi, plus classiques de la Caisse des Dépôts, qui est justement d'accompagner l'émergence des projets au travers du financement, au travers de l'investissement, au travers de différentes formes d'accompagnement financier. Aujourd'hui, il faut mobiliser l'ensemble des ressources dont disposent les territoires, et ça va bien au-delà des questions relatives aux ressources foncières, immobilières. Cela touche à la fois les ressources matérielles, c'est la valorisation, notamment, des ressources bois, des ressources laine. Aujourd'hui dans le contexte de la transition énergétique, il y a toutes ces ressources cachées qui sont souvent des délaissées, des éléments qui ont été peu travaillés à l'échelle des territoires, et puis ce sont aussi des ressources immatérielles. Le marché, spontanément, n'organise pas nécessairement les interactions pour créer de nouveaux produits, de nouveaux services, et il y a ce qu'on appelle les alliances territoriales, dont on parle aujourd'hui, qui peuvent naître, justement, du rapprochement de ces familles d'acteurs qui ne se connaissent pas, parce qu'ils ne partagent pas la même culture, ils ne sont pas dans les mêmes réseaux, également. Les collectivités ont une action qui est très orientée sur les domaines de compétences qui sont les siens. C'est tout ce qui se rapporte à l'action publique, à l'organisation des services. Les acteurs économiques, ce sont des acteurs économiques, qui connaissent bien les filières dans lesquelles ils s'inscrivent, mais qui ont peu connaissance, finalement, des acteurs qui peut-être ne partagent pas les mêmes champs, les mêmes activités, mais qui sont des partenaires potentiels à l'échelle locale et des connexions qui peuvent être établies entre eux peut permettre de susciter de nouvelles productions de services, de nouveaux produits, et peut également s'inscrire dans des réponses à des besoins territoriaux. Le fait d'associer des acteurs associatifs qui portent ces questions-là, qui vivent ces questions-là au quotidien et qui connaissent bien les problématiques du handicap, par exemple, ça peut permettre d'enrichir les offres qui sont portées par les entreprises et de proposer des solutions qui soient plus adaptées, également, aux besoins de ces personnes-là. Alors on a des exemples où des acteurs associatifs sont parties prenantes de démarches de R&D, par exemple, et apportent leur expertise pour, justement, adapter les solutions, les services, les produits, aux besoins de ces populations. Alors ça, ce sont des réponses qui, me semble-t-il, restent des réponses, alors qui répondent à des besoin sociaux, mais qui ne s'inscrivent pas nécessairement dans des démarches territoriales. Je veux dire par là qu'on reste dans des opérations, enfin des solutions ponctuelles, qui viennent peut-être enrichir les offres locales, qui peuvent permettre de proposer de nouvelles solutions, de nouveaux produits, de nouveaux services, mais ça ne permet pas nécessairement d'intégrer tout ça dans une approche plus globale qui réponde aux véritables enjeux du territoire. Et c'est là où le rôle de la collectivité peut permettre, parce que justement elle a en charge l'intérêt général, elle a en charge le bien commun, de proposer des offres, peut-être en réfléchissant, en élargissant le cadre, en associant différentes catégories d'acteurs. On voit bien le rôle qu'elles peuvent jouer pour proposer des solutions qui répondent aux enjeux du développement des territoires. Et là je pense qu'il y a toute une réflexion encore à conduire, et c'est l'objet, justement, des travaux que nous avons engagés à Mairie-conseils, de pouvoir justement, forts des premières expériences qui ont vu le jour, de voir un peu à quelles conditions ces alliances territoriales, qui associent très largement les acteurs économiques, les citoyens, les collectivités territoriales, quelle est la robustesse, d'une certaine manière, de ces nouvelles formes d'entrepreneuriat, comment elles arrivent à trouver leur modèle économique, également comment elles s'inscrivent dans la durée, comment, face à des aléas externes, une évolution des prix sur le marché, comment elles arrivent à répondre, justement, et à s'adapter à des évolutions qui pourraient les impacter. Est-ce que finalement, le fait d'avoir des formes d'organisation qui soient assises, qui soient la réunion de forces qui apportent chacune leur contribution, est-ce que c'est un facteur de résistance, de résilience, ou est-ce que, au contraire, c'est un facteur de fragilité? C'est quand même une question qu'il faut se poser.