[MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Pour nous, les contrats à impact social, c'est plus un outil financier qui met autour de la table les différents acteurs, acteurs publics, acteurs privés et de l'entrepreneuriat social, >> autour du financement d'une innovation sociale qui est portée par un entrepreneur social. C'est l'alliance dans le mode de financement de l'innovation sociale. >> Aujourd'hui, on peut se poser la question de ce que cette alliance nous a apporté. Je veux dire qu'on est plus qu'au milieu du gué parce qu'on sait qu'on a des choses qui marchent techniquement, on a des possibilités de lancer des productions, très rapidement. On a deux points à régler qui ne dépendent malheureusement pas de nous, ni de votre groupe ni de notre entreprise sociale, c'est la question de la réglementation certes, et il y a la question du prix du combustible qui aujourd'hui ne nous donne pas des produits tout à fait compétitifs. Dans ce marché-là, il faut devenir compétitif pour pouvoir avancer. Par contre, techniquement on sait que la chose marche. Cette alliance nous a permis de vérifier ça et ce que l'alliance a permis de valider aussi, c'est qu'il peut y avoir d'autres partenariats qui se créent, qui sont venus comme ça, se sont développés un peu au départ en filigrane, et qui eux n'ont pas les mêmes problématiques à résoudre, pour lesquels il y a un marché en plein développement. >> Nous, de notre côté, ce que nous a apporté l'alliance, je pense qu'on est jamais allé aussi loin dans l'étude d'une alternative à l'évacuation de boues séchées. Pourtant, on a un centre de recherche et développement qui est à Paris, avec des ingénieurs, beaucoup d'ingénieurs, etc. Mais je pense qu'on n'était jamais allé aussi loin dans une étude concrète d'alternatives. Donc, ça c'était la première chose. Ça nous a ouvert aussi, personnellement, mais je pense que je ne suis pas le seul au sein du groupe, ça nous a poussé à tenter d'autres choses, d'autres expérimentations, à s'ouvrir beaucoup plus et à peut-être partir, on est dans une boîte d'ingénieurs, on aime bien faire les choses nous-mêmes, à inventer nous-mêmes les solutions, et je pense que petit à petit, on va découvrir le fait qu'en partageant et en étant en alliance, on gagne beaucoup plus de temps et les solutions, on les trouve parfois beaucoup plus facilement qu'en les inventant nous-mêmes à l'intérieur de notre cercle de compétences. >> Sur ces questions de changements d'échelles, effectivement, notre enjeu c'est vraiment de se dire, on teste des choses à l'échelle locale, par exemple sur l'Alsace, comment ensuite on peut démultiplier cette approche sur d'autres territoires? Donc, c'est une interrogation qu'on a, on cherche différentes pistes pour y répondre. Avec vous et France Active, comment développer ces activités sur d'autres territoires? Et avec le RAMEAU, on travaille également sur une communauté d'acteurs qui favorise ces alliances en territoire, on appelle ça la communauté des pionniers des alliances en territoire. Et ce sont différents acteurs qui jouent ce rôle d'intermédiaire, de lien, de facilitateur et on voit que c'est porté parfois par des associations comme nous, mais pas que, par des entreprises également, en Poitou-Charentes, c'est la Poste, et également par des collectivités, sur d'autres territoires, c'est les collectivités qui jouent vraiment ce rôle-là. Et donc, cette communauté, c'est un peu mettre en lien ces acteurs pour qu'il y ait des échanges de pratiques et qu'on avance ensemble sur ce sujet-là. >> Sans la puissance publique >> qui intervient, notre projet n'aurait pas pu voir le jour, on a la puissance publique, les outils spécifiques comme la BPI qui ont permis de faire des choses. Il y a des appels à projets sur innovation sociale qui sont organisés par la région Alsace qui sont tout à fait en phase avec nos problématiques. >> Pour nous, une entreprise classique, c'est un peu particulier au niveau de Suez, parce qu'on est dans le domaine du service public, donc nos donneurs d'ordres sont des collectivités territoriales >> et les collectivités en général. Forcément, quand le donneur d'ordres ou votre client a cette sensibilité sociale et vous pousse à trouver des solutions ou à apporter des solutions, forcément nous, le rôle est primordial. En tant qu'entreprise, si votre client vous demande de changer, forcément, vous allez changer. >> Au quotidien, ce que j'ai trouvé vraiment très intéressant, dans nos petits clusters, c'est de retrouver finalement dans la réflexion, c'était un échange, on essaye de co-construire et donc c'est quand même intéressant de voir vos entreprises, d'autres entreprises, nos entreprises sociales, mais aussi les chercheurs, les gens de l'université, >> y compris chaque collectivité territoriale, étaient présentes et l'État était représenté aussi par deux de ses administrations. Donc, c'est vraiment ce qu'on a essayé de faire ensemble, c'était vraiment un travail de co-construction au moins dans le pilotage. Après, dans l'action, on ne peut pas avoir 15 personnes aux manettes. >> C'est clair que sur ces sujets-là, les acteurs publics sont des acteurs centraux aussi. Tous ces partenariats, les alliances territoriales, touchent des préoccupations qu'ils ont, ils sont acteurs aussi de ces alliances là. Nous, sur le Labo, les acteurs, les collectivités, sont des partenaires forts du Labo pour développer cette activité-là, donc ils sont à la fois financeurs mais aussi ils passent un peu des commandes, c'est-à-dire que sur des besoins qu'ils identifient sur le territoire, ils nous invitent à mobiliser les différents acteurs. Certes, c'est des alliances entre entreprises et associations, mais finalement, c'est plus complexe que ça, c'est ce que disait Pierre. C'est vraiment le lien entre entreprises, associations, collectivités, universités, citoyens et c'est comment chacun est acteur de ce changement. Donc, même pour les collectivités, ça demande un changement de posture, Ils contribuent financièrement, mais pas que. Cette pression économique, même sur les collectivités, fait que ça leur demande de voir comment ils peuvent mobiliser au-delà des moyens financiers et faciliter aussi, parce que dans la législation aussi, on voit que ces projets-là souvent, ça demande des évolutions des législations, c'est un peu en bordure, c'est un peu hors cadre. Donc, ça demande une implication au moins pour tester ce droit à l'expérimentation, ça demande de faire un peu évoluer les choses et on voit qu'il y a des hommes et des femmes au sein des acteurs publics qui s'impliquent et qui font bouger leurs organisations aussi, sur ces questions-là. [MUSIQUE]