[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] On dit que l'improvisation n'est en aucun cas le fruit du hasard, mais une manière de faire différemment après avoir beaucoup appris et répété. La qualité de l'improvisation nécessite beaucoup d'apprentissage. C'est un peu comme le leadership, il faut beaucoup s'entraîner pour gérer des situations toujours singulières. Dans toutes les compétitions, il faut savoir combiner, improviser et cela s'accompagne toujours d'une prise de risque. Guy Ontanon, en 2005, lors de la finale du relais masculin 4x100 mètres, vous décidez de mettre Ladji Doucouré au départ à un poste qu'il n'avait jamais occupé. Pourquoi avez-vous fait ce choix et pris ce risque? >> Après les séries des championnats du monde, la France avait le meilleur temps des séries, mais les Anglais avaient gardé un joker pour la finale puisqu'ils n'avaient pas fait courir leur meilleur sprinter. Avec la composition initiale, même en prenant un peu de risque sur les marques, je savais que notre marge de progression serait limitée et qu'elle ne nous permettrait peut-être pas de viser l'or, malgré la disqualification des USA en série. Il fallait donc mettre toutes les chances de notre côté en surprenant et en prenant un risque. Après le visionnage de la série et l'analyse des charnières, il ne m'a pas semblé pertinent de faire rentrer Ladji en position de troisième relayeur pour ne pas avoir à modifier deux des charnières qui avaient bien fonctionné la veille. La décision a donc été de mettre Ladji Doucouré au départ même s'il n'est pas un bon partant mais plutôt un très bon vireur. >> Bonjour, Florence Masnada. Vous êtes une skieuse médaillée olympique en 1992 et 1998. En ski, aucune descente ne ressemble à une autre descente. Les conditions sont toujours différentes. Comment vous entraîniez-vous? Comment combiniez-vous tous ces paramètres et quel était le niveau de prise de risque? >> Le ski, c'est un sport particulier parce qu'il y a des éléments qu'on ne peut pas maîtriser. Entre la météo, la visibilité, la pente qui changent tout le temps, il faut sans arrêt s'adapter. Alors, il n'y a pas de solution miracle, il y en a une quand même, c'est le travail. Il faut vraiment toujours travailler, travailler et encore travailler. Je prends souvent l'image d'un iceberg parce que je trouve que ça illustre bien la performance finalement, mais pas seulement en ski, mais en tout cas en ski, on ne voit pas tout ce qu'il y a en dessous. Et le ski, quand on s'entraîne, on s'entraîne toute l'année. On ne s'entraîne pas seulement quand la neige tombe. On fait beaucoup de préparation physique. On essaie de reproduire les conditions qu'on va trouver, on essaie d'aller chercher la limite, chercher la limite et puis les risques parce qu'il faut prendre des risques, parce que si on reste dans notre zone de confort, de toute façon, on aura un résultat moyen. Il faut toujours un peu aller pousser, aller chercher, aller s'exercer. On ne maîtrise pas tout mais je pense que ce qui est important c'est d'essayer à l'entraînement de reproduire ces conditions. Alors, il y a l'entraînement, il y a la notion de technique, il y a la notion de plaisir à ne pas oublier parce que c'est ce qui nous fait aller vite, c'est ce qui nous fait aller chercher ses limites et puis il y a la notion d'engagement parce que quand on a pris une décision, il faut aller jusqu'au bout, il faut s'engager. On a travaillé pour ça et c'est comme ça qu'on aura des résultats. >> En leadership, on parle de delivery pour exprimer l'obligation de réalisation dans un environnement contraint et risqué. Delivery, est le verbe to deliver, signifie livrer, distribuer, délivrer, réaliser. Delivery exprime l'obligation de livrer ce qui est demandé par le client. Ce n'est pas seulement le fait de produire, c'est aussi s'assurer que cette production soit finalisée et mise entre les mains du demandeur. Agir en mode delivery consiste à pousser la machine organisationnelle pour qu'elle produise et livre sa production. Ce mode a été défini au travers de six composantes qui constituent une grille de diagnostic du delivery et une manière de progresser. Il s'agit de savoir prendre des risques, d'engager l'action, de produire, de gérer les contraintes, de savoir utiliser les ressources et surtout de finaliser. On parle aussi de closing pour cette dernière étape. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE]