[MUSIQUE] [MUSIQUE] Alors dans les pays du Sud, l'environnement est complètement différent et nous sommes nous essentiellement concentrés sur la microfinance. C'est d'ailleurs par la microfinance que nous avons commencé notre démarche d'impact investing. Donc, aujourd'hui nous investissons dans des institutions de microfinance dans une quinzaine de pays comme l'Inde, l'Indonésie, les pays africains, le Maroc etc. Donc l'impact est considérable puisque la microfinance dans les pays du Nord, ça représente, financer un micro-entrepreneur c'est en moyenne 5 000 euros pour avoir un ordre de grandeur, dans un pays du Sud comme l'Inde c'est 500 euros et dans un pays africain c'est 50 euros. Donc on peut avoir, en mettant 1 million d'euros sur la table, on peut avoir des impacts beaucoup plus importants dans des pays du Sud que dans les pays du Nord. Mais nous sommes très très attachés également, en finançant ces institutions de microfinance, à nous assurer qu'elles vont véritablement avoir des impacts. Donc ça veut dire que dans nos 40 indicateurs, indicateurs de performance sociale, on va d'une part s'assurer qu'elles vont toucher un certain nombre de personnes, qu'elles ont avoir des impacts par exemple sur les femmes, ou sur des catégories défavorisées, qu'elles vont toucher des personnes avec des revenus relativement peu élevés. Si ces institutions faisaient des financements à 10 000 euros, ce serait pas typiquement des institutions de microfinance, ce serait du financement de PME. Donc on fait très très attention au montant des prêts, on fait très très attention également sur la ruralité. Alors il n'y a pas de règle absolue, c'est un ensemble d'indicateurs qui est utilisé. C'est pas parce que telle institution fait 99 % de femmes que c'est nécessairement une bonne institution, ou que telle institution en sens inverse qui ne fait que 50 % de femmes ce n'est pas nécessaire une mauvaise institution. Mais c'est tout un ensemble dans notre due diligence de terrain nous passons généralement 3 à 4 heures avec la Direction générale de l'institution de microfinance pour comprendre effectivement, est-ce qu'ils mesurent les impacts? Comment ils le font? On devrait d'ailleurs plus parler de performance sociale que d'impact parce que les impacts c'est vraiment quelque chose très difficile, en prenant la terminologie précise. Mais déjà si on a une idée des outputs, des outcomes pour parler d'un language précis, c'est quelque chose d'important. Le lien avec l'activité bancaire traditionnelle, il faut différencier avec des pays africains, où nous avons des activités de financement de moyennes entreprises, parce que nous avons un réseau de banques de détail, donc nous avons les moyens humains effectivement de descendre vers des chiffres qui sont relativement peu élevés, et l'Amérique latine ou l'Asie où nous intervenons par le réseau de la banque de gros, le CIB, pour qui faire 1 million ou 3 million d'euros, c'est quelque chose de relativement petit. Donc, le potentiel sur l'Afrique est effectivement, nous pouvons descendre dans des montants plus bas, parce que nous avons des gens spécialisés sur les financements des PME, mais il est clair que l'activité de microfinance ne sera jamais l'activité principale de la banque. Ce qui est important c'est d'avoir un rôle d'additionalité, de complémentarité, par rapport à d'autres acteurs également, et de pouvoir agir là où nous sommes par des gens qui, au départ, ne savaient pas que l'on pouvait faire de la microfinance dans la banque, qui ont été formés pour ça. Qui aujourd'hui comprennent comment est-ce qu'on peut avoir un impact social tout en exerçant son métier de banquier? C'est important d'insister sur le fait que nos activités de microfinance ne sont pas des activités de microfinance en direct. Nous avons fait un choix dès le début et la question s'est posée effectivement en 2006, de savoir si on voulait monter des institutions de microfinance et faire du financement en direct, ou bien si on voulait accompagner les institutions de microfinance. Nous avons effectivement, une fois, monté avec l'Adie, notre partenaire français, une institutions de microfinance en Belgique. Mais, dans la réalité, c'est l'Adie qui pilote, qui apporte cette expertise, et nous nous sommes les apporteurs de capitaux. Donc nous considérons qu'il vaut mieux contribuer au renforcement du système en finançant des institutions de microfinance plutôt qu'en faisant de la microfinance en direct, parce que les institutions de microfinance ont une expertise et un savoir-faire social que nous n'avons pas. En effet la microfinance ce n'est pas que des capitaux, plus important que les capitaux c'est également tout ce qui est l'accompagnement des micro-entrepreneurs. Si on se met dans la peau d'un micro-entepreneur, ce n'est pas quelqu'un qui a fait l'ESSEC, c'est quelqu'un qui, peut-être, sait lire, écrire et compter mais n'a pas nécessairement le bac. Qui ne maîtrise pas nécessairement bien le français parce qu'il n'est pas nécessairement d'origine française. Donc il a un certain nombre de handicaps à surmonter, néanmoins il a une envie de monter sa petite activité économique qui ne deviendra jamais une multinationale avec plusieurs milliards de chiffre d'affaires. Donc c'est un travail d'accompagnement que font les institutions de microfinance, tant dans les pays du Nord que dans les pays du Sud. C'est particulièrement important dans les pays du Nord, mais nous nous considérons que notre rôle et notre additionalité est plus importante en se concentrant sur le financement des institutions de microfinance plutôt que de faire à leur place. Au Sud comme au Nord nous sommes dans un processus d'accompagnement des institutions de microfinance et non pas des micro-entrepreneurs en direct parce que nous pensons avoir plus d'impact. Et j'ajouterais qu'à côté de ces activités de pur financement, nous avons aussi, par des bénévoles, une activité qui a été lancée quasiment simultanément à côté de l'activité business. Donc l'association qui s'appelait Microfinance Sans Frontières et qui a changé maintenant de nom, qui s'appelle Bénévolat, avec à peu près 200 bénévoles dans une dizaine de pays, est en mesure d'apporter de l'expertise à des institutions de microfinance ou à des entreprises sociales. Pourquoi? Parce que nous nous sommes rendus compte en parlant avec nos client institutions de microfinance, que notre argent les intéressent, pour reprendre ce vieux slogan de de la BNP, mais ce qui les intéressent aussi beaucoup c'est toute l'expertise de nos banquiers qui peuvent les aider justement à améliorer leur processus pour devenir plus efficaces et pour toucher plus et mieux leurs clients. [AUDIO_VIDE]