[MUSIQUE] [MUSIQUE] Chez BNP Paribas Asset Management, on a essayé de développer une gamme d'outils de financement diversifiés pour les entrepreneurs à impact que nous finançons. On a différents outils à notre disposition pour essayer de répondre aux différents besoins, des outils de dette assez classiques, c'est-à-dire par des obligations ou des billets à ordre. Ça veut dire que ce sont des dettes in fine. Il ne va pas y avoir de remboursements réguliers d'amortissement, et ça va donner un peu plus de visibilité à l'entreprise ou à l'association, et le long terme pour pouvoir mener ses projets. C'est ce qu'on appelle du remboursement in fine, c'est-à-dire à terme. Et ça, ce sont des outils qui portent un taux d'intérêt. On va avoir aussi des outils plus de ce qu'on appelle quasi fonds propres, c'est-à-dire de haut de bilan, qui sont là pour venir renforcer, plutôt sur le long terme, parfois sans date de sortie. Là-dessus, on va avoir des outils adaptés aux différentes structures juridiques : des titres associatifs pour les associations, des titres participatifs pour les coopératives, ou du capital de société pour des coopératives ou des entreprises. On a toute cette diversité d'outils pour venir répondre aux besoins. [MUSIQUE] Ce qu'il est important de comprendre c'est que ces outils sont complémentaires entre eux, et un entrepreneur peut, soit au même moment de son projet, soit à différents moments de son développement d'entreprise, avoir besoin de ces outils-là. Par exemple, les outils de dette que nous utilisons vont être adaptés soit pour développer un projet très spécifique sur lequel on va pouvoir rapidement avoir un retour sur investissement, c'est-à-dire une trésorerie qui va rentrer et permettre le remboursement. J'achète une machine, elle va me permettre de générer une nouvelle activité et du chiffre d'affaires, et je vais pouvoir ensuite rembourser progressivement ma machine, et donc, je vais adapter la durée de ma dette par rapport à mon projet. Là aussi, c'est très utile et c'est ce que l'on fait beaucoup avec le billet à ordre, et je pense qu'il est peut-être plus difficile, d'ailleurs, de trouver chez des financeurs classiques. On revient toujours à cette question de comment être complémentaire avec ce qui existe déjà, c'est le financement du besoin en fonds de roulement, le BFR, soit parce que je suis en croissance, ça génère un besoin de trésorerie supplémentaire parce que je vais avoir un décalage par rapport aux frais que je vais devoir engendrer et aux recettes que je vais avoir ; soit de manière structurelle, je bénéficie de subventions publiques par exemple européennes, dont on sait que les délais de décaissements peuvent être assez longs. Ça va structurellement engendrer un décalage entre mes dépenses et cette subvention, et ce décalage-là, il faut pouvoir le financer, avoir un coussin de trésorerie suffisamment confortable pour permettre d'y faire face. Ces besoins structurels sont parfois durs ou chers à financer. Et donc, le billet à ordre est une bonne solution puisqu'il apporte, sur une durée pouvant aller jusqu'à cinq ans chez nous, un financement sans remboursements réguliers, qui va créer ce coussin de trésorerie. Les financements de quasi fonds propres et de capital vont plutôt être utilisés sur soit des biens à très longs termes. Par exemple, dans le secteur immobilier ou finances SNL-Prologues, logement social en Île-de-France, quand je suis dans une dynamique d'acheter et de construire du logement, j'ai besoin d'un financement à très long terme, par rapport à des projets où en plus je vais rester propriétaire de mon logement. Là, nous, on va intervenir en capital. Une dette à cinq ans ne serait pas pertinente pour pouvoir répondre à ce besoin d'investissement, donc la durée de long terme va être importante. Un autre exemple aussi sur le capital et le quasi fonds propre, ça va être sur des besoins plus stratégiques. Je vais investir dans un développement stratégique : racheter une société, investir dans des compétences, et donc embaucher des personnes pour développer une nouvelle activité. Sur ces changements stratégiques de l'entreprise, le capital et les quasi fonds propres vont donner des financements de long terme, sans échéance de remboursement fixe, qui vont donner cette visibilité nécessaire au développement de ces projets. Ils vont, du coup, parfois être plus chers, les outils de quasi fonds propres en termes de taux d'intérêts. Dans le quasi fonds propre, on va mettre les titres associatifs, les titres participatifs, et des obligations sur le long terme. Généralement, une obligation à huit ans, la banque va accepter de le classer en quasi fonds propre. Ça va être plus cher, effectivement, qu'une dette classique. Concrètement, par exemple, chez BNP Paribas, les billets à ordre sont à un taux d'intérêt 1 % annuel. Sur une obligation à huit ans, dans notre portefeuille aujourd'hui, on va plutôt avoir des choses qui vont être entre 2 et 3,5 %. Ça va correspondre au risque un peu plus important pour l'investisseur, mais ça va donner aussi des moyens différents à l'entrepreneur. Il faut qu'il y ait une bonne cohérence par rapport au projet. Par exemple, auprès du groupe ID'EES, un groupement d'entreprises d'insertion présent dans la région historiquement de Bourgogne et qui sont développés partout en France, quand on est arrivés et qu'on a rencontré ce projet-là, dès le départ on a voulu intervenir aux deux niveaux : se mettre au capital de la société pour vraiment s'engager sur le long terme à leurs côtés et pour les accompagner dans les développements stratégiques qu'ils envisageaient, mais aussi apporter une dette en billets à ordre, donc un financement plus court terme qu'on a échelonné entre trois et cinq ans, qui permettait de financer le besoin en fonds de roulement qui était lié à leur croissance. On a mis en place ces deux projets et les deux outils en même temps. [MUSIQUE] Toute relation investisseur et entrepreneur ou association est une relation importante où il faut que mutuellement les acteurs se choisissent. Il faut pouvoir s'entendre et avoir une relation de confiance qui permet de gérer la relation et l'accompagnement. Après, il faut avoir en tête d'aller plus loin par une relation d'actionnaires. De choisir un actionnaire qui va rentrer au capital de sa société, ça va un cran plus loin dans la relation que l'on va avoir. C'est vraiment un mariage sur le long terme. On va prendre des parts de votre société et finalement, on va rester là pour le meilleur et pour le pire, peut-être pendant très longtemps, sans date de sortie écrite. Ce choix-là, il a des conséquences parce qu'il va nous donner des droits en tant qu'investisseur : des droits de vote, des droits de pouvoir participer à des discussions stratégiques. Il va nous donner aussi des devoirs d'être présents. L'entrepreneur doit vraiment avoir en tête que ça va être une partie prenante permanente qui va se mettre à ses côtés et qui aura un droit de regard sur l'entreprise. C'est pour ça qu'il est vraiment important au tout début des discussions de s'assurer : est-ce qu'on a la même philosophie? Est-ce que moi, ce que je projette de mon projet et où je veux l'emmener, est-ce que mon investisseur le voit de la même manière et veut le projeter au même endroit? Cette cohérence, elle doit se faire individuellement avec chaque investisseur qui est choisi, mais elle doit se faire aussi dans la cohérence du tour de table. C'est-à-dire, est-ce que mes investisseurs m'emmènent tous au même endroit, et qu'à un moment donné l'entrepreneur ne se retrouve pas partagé entre des gens qui veulent l'emmener dans une direction, et d'autres dans une autre. Concrètement, nos interactions, elles vont être plus nombreuses, du coup. À l'assemblée générale, en tant qu'actionnaires, on va avoir un droit de vote, donc on va être présents a minima une fois par an. Potentiellement, on va demander une place en conseil de surveillance, pour pouvoir avoir un peu plus de visibilité dans le quotidien de la gestion de l'entreprise. Ces choses-là ne sont pas neutres, à la fois en termes de temps à investir avec ces investisseurs, mais aussi en termes de partage d'informations et d'acceptation au dialogue et à la réflexion. [MUSIQUE]