[MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour, je suis Sophie des Mazery, je suis la directrice de Finansol, qui est le collectif des acteurs de la finance solidaire. La finance solidaire en fait c'est un mécanisme de financement d'entreprise à forte utilité sociale ou environnementale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui il y a un million d'épargnants solidaire, qui sont des personnes physiques qui ont acceptés de souscrire à un placement solidaire. L'ensemble de ces dépôts va permettre de financer ces associations ou entreprises à forte utilité sociale ou environnementale. On retrouve des entreprises solidaires dans le secteur du logement très social, par exemple, ou encore dans la dépendance, dans le financement d'activités à forte utilité sociale et environnementale en France et dans les pays du sud, et également des activités écologiques citoyennes. Il y a trois canaux pour épargner solidaire. Le premier canal de souscription, c'est via sa banque. Les clients des banques peuvent trouver des produits d'épargne solidaire absolument à tous les guichets. Ça va d'un livret d'épargne de partage en passant une SICAV, ou un FCP solidaire. Deuxième canal, c'est l'épargne salariale solidaire, donc depuis 2010, toutes les entreprises qui proposent de l'épargne salariale doivent proposer au moins un fond solidaire à leurs salariés. On constate le succès de cette mécanique, puisque sur le million d'épargnants solidaires en France, actuellement 800 000 sont des salariés. Et enfin la troisième façon d'épargner solidaire, c'est en devenant actionnaire d'une entreprise solidaire. Un certain nombre de ces entreprises ouvre leur capital aux particuliers. On peut donc participer au développement de ces entreprises en devenant actionnaire ou sociétaire de ces entreprises à forte utilité sociale ou environnementale. Incontestablement l'épargne salariale solidaire est une novation française géniale puisque c'est en 2003 que Laurent Fabius a décidé que dans tous les plans d'épargne retraite, il y aurait au moins un fond solidaire présenté aux salariés. Ça a été étendu au travers de la LME en 2008 avec application en 2010 à l'ensemble des plans d'épargne entreprise. Très concrètement, toute entreprise qui propose de l'épargne salariale à ses employés doit leur proposer des fonds dans lesquels investir cette épargne. Or les entreprises doivent en proposer au moins trois, et parmi ces trois il doit y avoir au moins un fond solidaire. Cette mise en visibilité de l'épargne solidaire, qui n'a rien coûté à l''état, qui ne coûte rien aux entreprises ni aux épargnants, a permis de faire savoir que ces fonds solidaires existaient, et aujourd'hui ce sont 800 000 salariés qui choisissent de placer tout ou partie de leur épargne d'entreprise sur un fond solidaire, c'est-à-dire pratiquement 10 % des salariés qui ont accès à cette épargne salariale. Donc l'encourt de l'épargne solidaire, c'est 6,8 milliards d'euros, c'est composé de produits d'épargne solidaire qui sont mixtes. La part de ces 6,8 milliards d'euros qui va aller effectivement financer des entreprises solidaires, c'est 1,15 milliard d'euros. Donc ce 1,15 milliard d'euros signifie qu'il y a 1,15 milliard d'euros investi dans des activités à forte utilité sociale ou environnementale. Donc on retrouve aujourd'hui parmi les principaux secteurs d'activité financés par l'épargne solidaire, le logement très social, les activités écologiques citoyennes, c'est-à-dire donc dont les bénéfices vont retomber sur l'ensemble des parties prenantes. Par exemple les énergies renouvelables avec l'installation d'éoliennes qui va regrouper l'ensemble des parties prenantes, les communes, les citoyens, les producteurs. Troisième secteur d'activité financé par l'épargne solidaire, ce sont toutes ces entreprises qui vont favoriser l'emploi pour des personnes qui en sont très éloignées, notamment au travers des parcours d'insertion. Puis quatrième secteur d'activité, c'est le financement de l'entreprenariat dans les pays du sud. L'ambition des acteurs de la finance solidaire, c'est que 1 % du patrimoine financier des Français soit investi en solidaire. Aujourd'hui c'est 0,16 %, donc ces 6,8 milliards d'euros correspondent à 0,16 % du patrimoine financier des Français qui est à fin 2014, évalué à 4 200 milliards d'euros, alors comment est-ce qu'on passe de 0,16 % du patrimoine financier des Français à 1 % de ce patrimoine à moyen terme? Plusieurs actions à mener. La première c'est que tous les produits d'épargne doivent avoir une déclinaison solidaire. Au premier rang desquels l'assurance vie. L'assurance vie sur les 4 200 milliards d'euros de patrimoine financier des Français, c'est 1 400 milliards d'euros. Donc vous voyez c'est près de 40 % de ce patrimoine. Comment demain on fait pour que dans toutes les compagnies d'assurance il y ait au moins une assurance vie solidaire? Ça c'est un premier défi pour les acteurs de la finance solidaire. Il y a un deuxième produit d'épargne dont nous souhaiterions qu'il soit décliné en solidaire, ce sont les livrets réglementés, le fameux livret A ou encore le livret de développement durable. Pourquoi demain le livret de développement durable ne serait pas un livret de développement durable et solidaire? C'est-à-dire donc une partie des dépôts irait financer ces entreprises à forte utilité sociale ou environnementale. Ça c'est pour le champ des particuliers. Comment on mobilise encore un peu plus, comment on passe finalement d'un million d'épargnants solidaires à peut-être dix millions à terme? Et puis il y a le champ des investisseurs institutionnels. La France en ce sens est assez en retard par rapport à des pays anglo-saxons. Il nous faut mobiliser davantage les investisseurs institutionnels, et notamment ceux qui sont particulièrement proches de nos préoccupations, par exemple les caisses de retraite. Certains assureurs mutualistes, pourraient tout à fait sur leur trésorerie, sur leurs fonds propres, investir dans des produits d'épargne solidaire. Il faut avancer là-dessus. Un certain nombre de ces investisseurs institutionnels ont déjà fait de leur mieux en investissant sur des actifs ISR. Comment demain ils vont investir sur des actifs solidaires? Donc Finansol c'est une association qui est originale par sa composition, par le type de membres qu'elle regroupe. Finansol c'est donc le collectif des acteurs de la finance solidaire, avec d'un côté les établissements financiers qui promeuvent des produits d'épargne solidaire. Donc là on a toutes les banques de façon directe ou indirecte, un certain nombre de mutuelles, qui font partie de ce collège-là. Et puis un deuxième collège qui est celui des entreprises et associations qui bénéficient de cette épargne solidaire pour financer leur développement. Donc cette rencontre finalement entre secteur financier et secteur associatif, est assez peu commun et fonctionne bien puisque c'est grâce à ce collectif qu'on a vu émerger un certain nombre de produits d'épargne solidaire. et puis aussi une vision plus précise, plus [INAUDIBLE] que ce qu'est l'épargne solidaire. Il y a un troisième type d'acteur, et qui est tout à fait important à Finansol, ce sont les personnalités qualifiées. on retrouve dans ce collège-là, notamment la quête des dépôts de consignation qui a le soucis de favoriser le développement de l'épargne. solidaire. Alors, que fait Finansol, quelle est sa mission à proprement parler? Nous travaillons sur trois axes : un premier qui est celui des statistiques des évolutions de la finance solidaire. Donc Finansol donne des chiffres sur, et mesure cette évolution de la finance solidaire. Nous faisons un certain nombre d'études pour permettre au secteur financier de bien mesurer quel est le potentiel de développement vis-à-vis de leur clientèle. Finansol par ailleurs c'est une mission de communication auprès du grand public. Donc comment est-ce qu'on fait connaître à l'ensemble des Français qui sont parmi les premiers épargnants en Europe, la possibilité de souscrire à des produits d'épargne solidaire? Donc nous menons un certain nombre d'actions, des relations presse, une semaine de la finance solidaire, les grands prix de la finance solidaire, pour sensibiliser le grand public à cette épargne solidaire. Troisième mission de Finansol, c'est créer le cadre légal le plus favorable au développement de la finance solidaire. Comment avec les pouvoirs publics nous allons pouvoir inciter les assureurs à proposer de l'assurance vie solidaire? Comment est-ce que les mécanismes fiscaux attachés aujourd'hui à l'actionnariat solidaire par exemple sont maintenus, voir améliorés? Voilà nos différentes missions, évidemment, il y en a une dernière qui est absolument indispensable aux trois autres, c'est la promotion du label Finansol. C'est un label qui est attribué à tous les produits d'épargne solidaire qui répondent à un certain nombre de critères. Les deux principaux sont : la transparence, tout épargnant solidaire doit savoir où est placé son argent, à quoi va-t-il servir. Et un deuxième critère qui est celui de la solidarité, le comité du label qui donc attribue ce label annuellement, va vérifier que ces produits d'épargne financent effectivement des activités solidaire.