[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je m'appelle Denis Sireyjol, je suis le responsable de Proparco pour l'Afrique australe et l'Océan indien. Et je dirige donc, cette activité sur 14 pays, qui est la zone dont je m'occupe et Proparco, c'est une filiale de l'Agence Française de Développement, qui travaille dans environ 60-70 pays. On est détenu par l'AFD, l'Agence Française de Développement, à 60 %. La taille de Proparco est d'environ 5 milliards de dollars de bilan et on a, grosso modo, 300 partenaires, clients, qu'on finance. On finance des entreprises privées dans tous les pays, donc ça peut être soit des banques, des fonds d'investissements, des entreprises de microfinance, ou bien des intermédiaires financiers comme dans le secteur de l'assurance, ainsi que des projets d'infrastructures, des projets agricoles, des projets dans l'industrie manufacturière. Les montants de financement sont entre 1 et 100 millions de dollars pour faire très large, avec une grosse concentration autour de 10- 15 millions de dollars. Notre mandat, c'est de financer des entreprises privées dont on pense que l'objet de notre financement va permettre à ces entreprises d'avoir des impacts positifs sociaux ou/et environnementaux, et ce qu'on constate dans l'ensemble des pays émergents et des pays en développement, dans les pays dans lesquels on travaille, c'est qu'il y a des sujets sur l'emploi, il y a des sujets sur la santé, sur l'accès à l'éducation, sur l'accès à la nourriture, la sécurité alimentaire, donc, sur l'ensemble des secteurs sur lesquels on travaille, on finance des entreprises qui ensuite vont avoir un impact positif sur les déficiences au niveau développement qu'on observe dans tous ces pays. Et, c'est ça qui fait qu'on est capable de financer des entreprises à peu près dans tous les secteurs. Pour vous donner des exemples, dans notre mandat, en priorité, il y a la lutte contre le réchauffement climatique, évidemment, puisque c'est aussi une priorité de la France, et donc en Afrique, on va financer des grands champs d'éoliennes, on va financer des grands champs solaires, pour permettre aux pays de produire une électricité qui soit plus propre et qu'elle se substitue à des sources plus polluantes comme le charbon ou le fioul. Ça, c'est un exemple, mais on peut à la fois financer des projets totalement différents qui, par exemple on va financer des banques, dans certains pays, on pense que les économies sont sous-bancarisées, donc que les PME n'ont pas accès au crédit, et donc en finançant ces banques, on permet à des particuliers, des PME, des grandes entreprises d'avoir plus facilement accès au crédit. On voit l'arrivée de beaucoup d'acteurs, notamment en Afrique qui est la zone où le sujet de la réduction de la pauvreté est le plus important, et ces acteurs, on les appelle des fonds d'Impact Investing. Avant de rentrer dans le vif du sujet, pour moi la définition de l'Impact Investing, il y a 4 caractéristiques. La première, c'est qu'il faut que ce soit des investissements ou des financements qui ont un effet positif social ou environnemental. Le deuxième aspect, c'est qu'il faut que l'entreprise financée soit pérenne, qui dit pérenne dit rentable. Le troisième critère, c'est que quand on fait de l'Impact Investing, et que l'on investit en espérant avoir de l'impact, quand on espère avoir de l'impact, il faut être capable de le mesurer, donc il faut que la mesure soit active, proactive, il faut quand on informe l'Impact Investing ou une banque de développement, comme Proparco, qu'on se dote d'outils de mesure de ces impacts, et ces impacts, on va les mesurer avant financement, pour pouvoir le décider, pendant le financement, mais aussi à la fin du financement, pour voir combien d'émissions de gaz à effet de serre, on a évitées, combien d'emplois, on a créés, combien de crédits ont pu être contractés par les PME, ça, c'était le troisième critère. Le quatrième critère, c'est le caractère intentionnel du premier critère. C'est-à-dire qu'on veut avoir un effet positif sur des aspects sociaux et environnementaux, il y a énormément de banques ou de fonds qui ont des effets positifs, qui créent de l'emploi, mais quand ce n'est pas intentionnel, on ne les met pas forcément dans la classe de l'Impact Investing. Donc, pour être Impact Investing, il faut qu'il y ait ce côté volontaire, il faut que ce soit dans le mandat, dans l'objet social de l'entreprise. Malgré cette définition, ça reste encore très très large. Les banques d'investissements font de l'Impact Investing, mais quand on parle d'Impact Investing aujourd'hui, on parle plutôt de l'arrivée massive de pleins de fonds qui sont créés, beaucoup des fonds qui viennent de l'argent du nord, pour investir dans des entreprises sociales, dont la caractéristique est de proposer des biens et des services, à ce que l'on appelle bottom of the pyramid, donc des gens qui ont des revenus plus modérés et qui n'ont pas accès à certains services que sont l'éducation, la santé, les services financiers, l'accès aux soins, l'accès à l'eau, l'assainissement, et ces fonds qu'on voit arriver massivement, pour nous, banques de développement, c'est très intéressant puisqu'ils s'adressent à une catégorie d'entreprises qui est beaucoup plus petite que celle que nous, on va financer. Dans nos critères de financement, de 1 à 100 millions de dollars, on travaille avec des entreprises qui ont déjà une certaine taille, qui sont des entreprises existantes. Les fonds d'Impact Investing sont capables de prendre plus de risques, sur des entreprises plus innovantes et avec un risque d'échec plus important mais dans un cas de succès, d'avoir un aspect de réplicabilité, et donc, un business model qui a marché dans un pays, on est capable de le transposer sur un autre pays, puis un autre. [AUDIO_VIDE]