[MUSIQUE] [MUSIQUE] Alors, je m'appelle Jacques Dasnoy, je suis le délégué général du MOUVES, le mouvement des entrepreneurs sociaux, qui est un mouvement qui a été créé en 2010, et qui fédère et représente aujourd'hui 400 dirigeants des dirigeants d'entreprises sociales, dans 10 communautés régionales, c'est-à-dire partout en France. Le MOUVES aujourd'hui il a trois missions, la première c'est animer et fédérer une communauté d'entrepreneurs sociaux, faire en sorte que ces entrepreneurs se rencontrent, échangent, s'entraident, et puissent aussi être mis en relations avec leur environnement économique et institutionnel. La deuxième mission du MOUVES c'est faire connaitre ce formidable modèle, qui est capable de générer de la richesse, et en même temps de l'impact social, le faire connaître auprès des institutions, des pouvoirs publics, et faire connaître des acteurs économiques, auprès des investisseurs, et puis, bien entendu, auprès des médias, qui sont pour nous un relai très important pour valoriser ce modèle. Enfin notre troisième mission, c'est une mission de plaidoyer qui se joue au niveau local, avec les collectivités, faire par exemple en sorte que les régions intègrent dans le chemin de développement économique ces entreprises ; il se fait au niveau de l'Etat, le MOUVES a largement contribué à l'élaboration de la loi sur l'économie sociale et solidaire par exemple, et puis se fait aussi à Bruxelles, puisque des entreprises sociales il y en partout en Europe, et le MOUVES a part exemple contribué en 2011 à la réalisation du social, de la social business initiative, qui avait été portée à l'époque par le commissaire Michel Barnier. Alors une entreprise sociale, c'est un peu notre slogan au MOUVES, c'est une entreprise qui s'efforce de placer l'efficacité économique au service de l'intérêt général, en fait c'est une entreprise qui est d'abord et avant tout une aventure privée, une initiative privée, une initiative entreprenariale, on parle bien d'entreprenariat, avec la volonté de bâtir un modèle économique qui soit viable, qui soit peu dépendant, ou pas du tout dépendant du soutient public, donc ça c'est une première chose, c'est le premier pilier, le deuxième pilier c'est évidemment l'intérêt général, dans une entreprise sociale, l'intérêt général il est au cœur de l'entreprise, c'est ce qui distingue une entreprise sociale d'une entreprise qui fait de la RSE par exemple, où la RSE est un peu à la périphérie dans l'entreprise, là dans une entreprise sociale, l'intérêt général il est au cœur de l'activité de l'entreprise, c'est le but même de l'entreprise, ça peut s'exprimer de différentes manières, ça peut s'exprimer à travers le type de personnes que l'entreprise sociale embauche, des personnes en situation d'exclusion, des personnes éloignées du monde du travail depuis longtemps, des personnes en situation de handicap, cet intérêt général il peut s'exprimer à travers le public auquel on s'adresse, des publics non solvable, qui ont des difficultés d'accès à la santé, qui ont des difficultés d'accès à une alimentation équilibrée, la jeunesse en difficulté, etc, et puis ça peut être aussi à travers la manière dont on produit, il n'y a rien d'absolument social à vendre, à fabriquer et à vendre du chocolat, en revanche si on le produit en étant attentif à une juste rémunération des producteurs, en essayant de limiter son impact carbone, etc., c'est sûr que là la donne change et on est une entreprise sociale, quoi. Voila, donc l'intérêt, un modèle économique viable, au service de l'intérêt général, ce sont généralement des entreprises qui s'astreignent à une forme de lucrativité limitée, c'est-à-dire qu'en fait le profit générée par l'entreprise, la rentabilité de l'entreprise est mise au service de son projet social, ce sont des entreprises qui généralement réinvestissent la majorité de leur bénéfice dans l'entreprise, pour contribuer à son développement, pour favoriser un impact social plus important, ce sont des entreprises aussi qui essayent de répartir plus justement les richesses, notamment entre les salariés, généralement se sont des entreprises qui s'astreignent à mettre en place des grilles de salaires, entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut, en général on a une grille qui est encadrée, et puis lorsque ce sont des entreprises qui ont des actionnaires, puisque les entreprises sociales peuvent aussi être des entreprises commerciales type SAS ou SARL, eh bien la rentabilité allouée aux actionnaires est elle aussi encadrée, elle peut être basée sur le taux de livret A, elle peut être basée sur le TMO, mais généralement voila, on a une rentabilité qui est qui est faible, puisque l'objectif c'est bien de mettre la rentabilité de l'entreprise au service de son développement. Et puis, le dernier pilier de l'entreprise social, généralement c'est une gouvernance démocratique ou participative, alors cette gouvernance démocratique elle est, j'ai envie de dire, naturelle, lorsque l'entreprise sociale est sous forme associative ou coopérative, et elle est organisée dans les statuts lorsque l'entreprise sociale est sous statut commercial classique SAS ou SARL, ce qui n'empêche pas évidemment qu'il y ait un ou une capitaine à bord, puisqu'on parle bien d'entrepreneur, et que généralement ces entreprises sont tirées par une personnalité à la tête de l'entreprise, qui est l'entrepreneur, justement. On a différents types d'entrepreneurs, avec des parcours extrêmement différents, ce qui les unit tous, c'est évidemment de se lancer dans une aventure entreprenariale, de faire aboutir un projet, et puis surtout de répondre à un défi, à une problématique sociale environnementale extrêmement forte, il y a souvent une forme de révolte à la base chez tous ces entrepreneurs sociaux. Je pense qu'aujourd'hui on est à un moment de rencontre assez exceptionnel, entre effectivement des entrepreneurs sociaux dont les entreprises ont fait la preuve de leurs capacités à générer à la fois de la richesse économique, de générer une forme de rentabilité, et puis un impact social extrêmement fort, des entrepreneurs sociaux qui s'affranchissent de plus en plus de la puissance publique, dont on sait très bien aujourd'hui que les moyens, ses moyens, sont de plus en plus, de plus en plus, limités, et, et, une finance, un monde de la finance qui a connu de nombreux déboires depuis 2007, qui cherche peut-être à remettre un petit peu d'éthique, dans son, dans son approche, dans ses façons d'investir, et qui surtout, découvre ce modèle capable de générer de la richesse économique et de la richesse et sociale, qui a parfois une rentabilité effectivement, enfin souvent même une rentabilité sur le long terme, mais finalement plus sécurisante, donc, voila, il y a deux mondes là qui se rencontrent, qui sont prêts, les entrepreneurs sociaux qui, de plus en plus nombreux, donc qui ont des besoins importants en phase de création, qui ont des besoins important en capital développement, pour faire grandir leurs entreprises, aujourd'hui on est sur des tickets moyens à 100 000 euros, moi je suis prêt à parier que d'ici quatre, cinq ans, on sera sur des tickets à un millions d'euros, donc il y a des vrais besoins pour que ces entreprises sociales changent d'échelle, et puis de l'autre côté, voila, des financeurs qui ont envie d'investir autrement, dont les investisseurs ont envie d'avoir une rentabilité financière certes limitée, mais qui produit surtout un impact social extrêmement fort, et je dirais également aussi qu'on a une nouvelle génération d'entrepreneurs, comme je le disais tout à l'heure, qui émerge, de plus en plus de jeunes entrepreneurs qui choisissent la voie de l'entreprenariat social. Et les investisseurs, bah doivent se mettre un petit peu au diapason, et être en capacité d'accompagner ces nouveaux entrepreneurs, qui représentent pour eux, simplement, un nouveau marché. [AUDIO_VIDE]