[MUSIQUE] [MUSIQUE] Une fois que l'on a identifié un besoin, des bénéficiaires et une solution adaptée à un problème donné, le chemin dans la construction de l'entreprise sociale est loin d'être terminé et je dirais même, qu'il ne fait que commencer. En effet, les entrepreneurs sont souvent bien démunis face à l'immensité des tâches qui s'imposent à eux et ils se retrouvent souvent seuls devant une page bien blanche, avec une multitude de questions. Par où est-ce que je dois commencer, quel modèle économique je choisis, comment est-ce que je m'assure de la faisabilité de mes actions, comment est-ce que je maximise mon impact social, etc., etc. Et pourtant, un entrepreneur, un bon entrepreneur en tous cas, n'est jamais seul car il sait s'entourer, même s'il ne dispose pas d'un réseau relationnel suffisant au démarrage, pour lancer ses activités. En effet, il existe une multitude de structures qui sont créées et qui existent pour booster le lancement des activités d'un entrepreneur. C'est le cas, par exemple, de la Fabrique, le premier incubateur d'entreprises sociales d'Afrique de l'ouest, que j'ai créé en 2014 et que j'ai eu le plaisir de diriger depuis. Ici, cet incubateur permet aux entrepreneurs sociaux de disposer d'un certain nombre de services indispensables au lancement de leurs activités et surtout, d'être entourés de personnes engagées et compétentes, pour construire leurs projets. Ces structures, que l'on appelle couveuses d'entreprises, ou pépinières d'entreprises selon les endroits, sont souvent la première porte à laquelle un entrepreneur peut frapper lorsqu'il veut travailler sur son projet. Ici par exemple, de nombreux entrepreneurs sociaux viennent à notre rencontre pour nous présenter leurs idées, qu'elles soient encore à l'étape de projet, ou qu'elles soient déjà structurées en entreprises. Si les projets sont retenus, la Fabrique va alors proposer un accompagnement sur mesure à l'entrepreneur pour réellement coconstruire le projet à ses côtés. Grâce à la Fabrique, l'entrepreneur va travailler sur différentes choses. La construction d'un modèle économique performant, la rédaction d'un business plan social, la maximisation de l'impact social et environnemental, la levée de fonds, bien sûr, en fonction de ses besoins, le recrutement d'une équipe solide et compétente aux côtés de l'entrepreneur, la constitution d'un réseau de partenaires techniques, commerciaux, financiers etc. Mais également la création d'outils de gestion, qui seront indispensables au pilotage de sa nouvelle entreprise. Le rôle de tout incubateur, c'est en fait de proposer à un entrepreneur une boîte à outils, pour lui permettre de mieux penser son projet, mais surtout, de le penser plus grand. Prenons l'exemple de Gérard Niyondiko. Cet ancien chimiste et ingénieur en assainissement de formation travaille sur le projet FasoSoap. Faso Soap, c'est une entreprise sociale dont l'objectif est de mettre entre les mains de tous les africains un savon naturellement anti-moustiques, afin de les protéger du paludisme à moindre coût. Grâce à la Fabrique, Gérard a pu bénéficier d'un cadre de travail adapté, il a pu réunir autour de lui des acteurs engagés, qui l'ont même rejoint sur le projet, il a pu participer à un certain nombre de compétitions de création d'entreprise et il a pu trouver les premiers financements nécessaires à l'optimisation de son produit et à sa validation scientifique. Aujourd'hui, Faso Soap lance la campagne 100 000 vies, dont l'objectif est de sauver 100 000 africains du paludisme d'ici la fin 2018. Le modèle est toujours en structuration et en réflexion constante avec la Fabrique, afin d'assurer l'impact maximal sur les populations qui en ont besoin. Le rôle de l'incubateur c'est donc de révéler un projet, et son porteur. De lui donner confiance et de donner plus d'ambition à ses idées. L'incubateur permet à l'entrepreneur de se sentir moins seul et d'être entouré, lorsque les difficultés semblent complètement le dépasser. Grâce à ce genre de dispositif, c'est tout le champs des possibles d'un entrepreneur qui s'élargit. Alors, l'incubateur est une solution, mais il en existe plein d'autres, en fonction des besoins et des contraintes d'un entrepreneur. Par exemple, l'intégration à un espace de coworking, le recours aux services des chambres de commerce, la participation à des programmes d'accompagnement lancés par des écoles de commerce, l'inscription à des compétitions de création d'entreprise, qui sont souvent dotés de programmes de iii, etc. etc. S'entourer, c'est donc possible et c'est même nécessaire. Parce que, n'oublions pas que, comme dit le proverbe, tout seul, on va plus vite mais ensemble, on va plus loin. Et c'est bien l'ambition de tout entrepreneur social que d'aller le plus loin possible dans la résolution des problèmes sociaux et environnementaux qui l'entourent. Alors, un conseil. Sortez de derrière vos bureaux et allez à la rencontre de ceux qui peuvent vous accompagner. [AUDIO_VIDE]