[MUSIQUE] [MUSIQUE] France Active est un réseau qui date de 1988, et que je préside depuis 2001. C'est un réseau qui finance des entreprises solidaires ou des entrepreneurs sociaux. Nous en avons accompagnés et financés 1 100 l'an dernier. Et nous travaillons aussi en direction des chômeurs qui veulent créer leurs entreprises. Nous en avons soutenus 5 800 en 2014. Donc les entreprises que nous soutenons, ce sont des associations, ce sont des coopératives, ce sont des entreprises commerciales à but non lucratif. Et nous essayons de leur apporter un financement original pour leur projet, qui sont des projets spécifiques. Ces entreprises sociales sont différentes parce que leur finalité est davantage tournée vers la société, vers aussi la préservation de l'environnement, que vers la rentabilité pure et simple. Donc ces entreprises ont besoin d'argent, parce qu'il faut des capitaux pour créer une entreprise et pour se développer. Mais elles ont besoin de finances patientes. Et qui ne demandent pas un rendement trop élevé. Donc nous essayons à France Active, de collecter, par exemple, de l'épargne salariale, 16 millions d'euros l'an dernier, pour investir cette épargne solidaire dans des entreprises solidaires. Donc elles ont besoin de finances patientes, elles ont besoin aussi, deuxième point, elles ont besoin d'accompagnement. Parce que l'innovation sociale est peut-être un peu plus risquée que l'innovation technologique, elle est moins accompagnée, moins financée, moins soutenue. Donc pour pallier la solitude du créateur de fond, il est important, et il existe des réseaux tels que France Active, mais il y en a d'autres, il est important d'être accompagné dans tout le trajet qui va de l'idée de créer une entreprise à la conception du projet de cette entreprise, à la réalisation de l'entreprise, et à la réussite. À France Active, grâce à cet accompagnement, nous arrivons à un taux de réussite qui est de l'ordre de 82 % au bout de trois ans. Alors ces investisseurs qui sont inspirés par une certaine philanthropie, ils veulent que leur épargne, n'ait pas seulement du rendement, enfin un tout petit peu de rendement, mais qu'elles aient surtout du sens, sont de trois catégories. Il y a d'abord des personnes qui développent, consacrent une partie de leur épargne, sacrifient un tout petit peu de rendement pour que ce soit investit dans des entreprises solidaires, dans des entreprises, pour soutenir des entrepreneurs sociaux, et cette épargne solidaire se développe considérablement. Elle a en France dépassé les 2 milliards d'euros d'après les financeurs, et nous sommes des collecteurs et des investisseurs de cette épargne solidaire. Deuxième type d'investisseur, ce sont des fondations d'entreprises classiques qui de plus en plus mobilisent les salariés de ces entreprises pour faire du bénévolat de compétence, mais aussi qui mettent de l'argent pour aider des entreprises, des entreprises qui ont du sens. Et puis troisièmement, c'est plus récent, mais c'est explosif, c'est la finance participative, le crowdfunding, qui se développe sous forme de don, sous forme de prêt, sous forme d'apport de fonds propres. Et je pense que ce qui est important pour un entrepreneur social, c'est pas de dire je vais m'adresser à celui-ci plutôt qu'à celui-là, c'est avec les conseils appropriés, de réunir des paquets de financement complets dans lesquels chacune de ces sources peut jouer un rôle important. J'insiste beaucoup sur un point, c'est qu'il ne faut pas faire ceci à côté des banques. Nous, nous travaillions pour que les banques s'intéressent aux entreprises sociales, parce que nous donnons un label France Active, parce que nous apportons une garantie, sinon de succès, de succès à 80 % et de remboursement de la moitié des sommes dues en cas d'échec, ce qui peut se produire. Donc il faut que les créateurs ou les développeurs d'entreprises sociales se disent je vais travailler aussi avec mon banquier, et certains réseaux peuvent aider à créer ce lien qui n'est pas spontané, hein. Entre un banquier qui cherche la sécurité qui cherchent le rendement, et des projets qui sont souvent risqués, et ne sont pas forcément d'une lucrativité considérable. Premièrement il faut qu'il y ait davantage de vocations d'entrepreneurs sociaux. Et nos écoles de commerce, nos universités, contribuent à former par des masters de futurs entrepreneurs sociaux. Donc il faut déjà avoir des porteurs de projet. Ensuite, il faut que ces porteurs de projet, et les réseaux sociaux peuvent y aider, sachent qu'ils peuvent être accompagnés, et accompagné ça veut, cela ne veut pas dire être mis sous tutelle, ça veut dire avoir quelqu'un avec lequel, qui a de l'expérience, qui a du, qui a soi-même un réseau, avec quelqu'un qui va leur ouvrir des portes. Et puis, enfin, il faut développer l'épargne salariale, il faut développer le crowdfunding, il faut que les fondations d'entreprise jouent de plus en plus le jeu. Et puis peut-être une novation, c'est qu'on développe par exemple beaucoup le crowdfunding pour aider des entreprises dans les pays du sud. Eh bien il faudrait aussi, c'est en train de démarrer, France Active y travaille, il faudrait développer la finance participative pour l'autre côté de la rue. C'est-à-dire pour créer non seulement un lien financier, un lien de solidarité humaine, mais que les, ceux qui prêtent un peu de leur argent voient les résultats. Y a dans l'économie sociale et solidaire, y a un besoin de transparence qui est tout à fait considérable. On est n'est plus dans les grandes machines financières anonymes, on est vraiment dans le domaine de la personne humaine. [AUDIO_VIDE]