[MUSIQUE] [MUSIQUE] Venons-en aux acteurs de l'impact investing. On retrouve deux grandes catégories d'acteurs. Un, ceux qui vont investir dans les structures de l'économie sociale et solidaire au sens large et deux, ceux qui vont rechercher un impact par un autre moyen et via d'autres organisations que les acteurs de l'ESS. Ainsi, pour la première catégorie, ceux qui placent leur argent dans les entreprises de les entreprises de l'économie sociale et solidaire au sens large. Ils le font sous trois formes : tout d'abord dans les sociétés de gestion d'actifs. Des fonds de placement sont mis en place dans lesquels une partie de l'actif est consacrée au financement d'entreprises sociales. La croissance de l'épargne solidaire est notamment due aux obligations légales concernant l'épargne salariale. Depuis la loi de 2008, les entreprises sont obligées de proposer à leurs employés un fond solidaire dans lequel placer leur participation de leur intéressement dans le cadre des PE. Ainsi, les sociétés de gestion investissent en dette ou en capital mais en prenant peu de risques car elles gèrent l'épargne des particuliers. Les investissements se font donc plutôt dans des grosses entreprises sociales que dans les startups sociales. L'épargne représentait quelque 6 milliards d'euros avec un million d'épargnants solidaires et 1,2 million de produits d'épargne solidaire souscrits. Le chiffre est en progression de 28,3 % sur un an. 1,8 milliard d'euros est investi à travers de l'épargne bancaire : livrets, OPCVM, contrats d'assurance-vie, 3,6 milliards d'euros par de l'épargne salariale : Fonds communs de placement d'entreprise solidaire, et 429 millions d'euros par de l'épargne collectée par des entreprises solidaires : actions non cotées, dépôts à terme, obligations associatives. Deuxième catégorie, les sociétés dédiées à l'investissement qui peuvent financer des structures plus petites via des prêts ou des apports en capital, par exemple la CIFA, France Active et l'ADI. Ces sociétés de l'investissement sont capitalisées par les sociétés de gestion d'actifs. Troisième catégorie, les capitaux investisseurs à impact ou fonds d'impact investing qui développent un capital risque social. Parmi les fonds les plus actifs, on retrouve PhiTrust, le Comptoir de l'Innovation, Investiretplus, Investir et Partenaires, France Active, Citizen Capital et enfin BPI France sur la ligne dédiée à l'entrepreneuriat social. Leur action est structurellement compliquée et finalement très risquée car il est difficile pour ces fonds d'équilibrer un portefeuille de startups sociales dont aucune ne dégagera un tel résultat qu'elle pourra absorber les pertes des autres. Du coup, ces coûts financent de très jeunes entreprises sur leur phase d'amorçage. Mais on peut voir plus large, car le financement à impact peut comprendre l'ensemble des acteurs qui mettent leur argent au service de l'intérêt général et génère donc un impact social et/ou environmental positif. Dans cette catégorie, on retrouvera donc, petit un, les fondations que j'ai évoquées précédemment et qui sont des structures qui affectent leur patrimoine à la réalisation d'œuvres d'intérêt général et à but non lucratif. Avec la montée en puissance de l'entrepreunariat social, elles adoptent donc une vision de plus en plus entrepreneuriale et s'intéressent de façon croissante à s'assurer du bon usage de leur argent en essayant de maximiser l'impact crée. L'argent est donc assigné à des projets dont la mission sociale est importante, c'est donc le mission related investment. Cette approche permet de créer de nouveaux modèles et de mettre en place de nouveaux modes de mesure de l'impact, ces travaux nourrissent ensuite les investisseurs à impact. Deuxième catégorie d'acteurs, les fonds d'investissements territoriaux alimentés par l'épargne locale et des fonds publics mobilisant ainsi l'épargne en circuit court. Troisième catégorie d'acteurs, les sociétés d'investissements à impact thématique qui sont alimentés par l'épargne militante et l'épargne salariale que je viens de présenter brièvement et qui vont investir dans des projets à forte intensité capitalistique. Quatrième catégorie d'acteurs, les sociétés d'investissements à impact montées par de grandes entreprises, alimentées par l'épargne salariale de leurs salariés et qui sont dédiées à financer des projets d'entreprises sociales dans les secteurs proches de celui dans lequel exerce l'entreprise créative. Cinquième catégorie d'acteurs, les financeurs participatifs, c'est-à-dire des particuliers qui investissent dans un projet précis au plan local ou via une plate-forme Internet. Sixième catégorie d'acteurs, les banques et établissements de crédit, banques éthiques et alternatives en particulier, en France, le Crédit Coopératif, la Nef, la Caisse Solidaire du Nord-Pas-de-Calais par exemple, qui agissent via des prêts et des garanties qui viendront compléter et parfois sécuriser les fonds investis. Pour résumer, dans ce tableau qui apparaît à l'écran et que je vous laisse découvrir, vous pouvez noter les quatre grands types d'acteurs de l'impact investing. Les institutionnelles, les associations, les entreprises du secteur privé lucratif et les particuliers puis parties d'acteurs, vous trouverez les catégories d'acteurs et les produits des services que chacun offrent. Ces acteurs vont agir sur cinq grand registres qui peuvent se cumuler. Un, ils apportent la liquidité manquante via des dons et des investissements. Deux, ils offrent une structure de prêts pour transformer les entreprises traditionnelles. Trois, ils mettent en place un reporting qui repose sur la capacité à prouver l'impact extra-financier des entreprises financées. Quatre, ils se constituent en intermédiaire pour offrir une véritable ingénierie financière équivalente à celle qui existe dans le private equity traditionnel. Et enfin, l'impact investing se développe aussi via des dispositifs sans intermédiaire comme le crowdfunding. En résumé, ces nouveaux acteurs contribuent à la mise en place des outils qui favorisent un fonctionnement plus fluide et plus harmonieux de ce marché du financement. En effet, un marché ne fonctionne que si les circuits et les instruments financiers adéquats existent pour rapprocher l'offre et la demande.