[MUSIQUE] [MUSIQUE] Qu'est-ce que l'impact investing? On parle aussi de social impact investing pour bien marquer l'ambition d'amélioration de la société de ses investissements. Pourquoi un terme anglo-saxon pour désigner une catégorie d'investissements qui veut changer le monde? Pour répondre à ces questions, nous allons d'abord nous intéresser aux cibles privilégiées de ces investissements, puisque l'argent n'est qu'un moyen pour atteindre les objectifs sociétaux que se fixent entrepreneurs et financeurs. Puis ensuite nous poserons une première définition du terme et du concept d'impact investing. Commençons donc par les cibles de l'impact investing. Si en France il a fallu attendre 2014 pour voir une loi statuant sur l'économie sociale et solidaire, c'est dès le XIXe siècle que naissent en France les première mutuelles et coopératives sous l'impulsion du mouvement ouvrier, du socialisme utopique, et du christianisme social. Le cadre législatif nouveau posé par la loi du 31 juillet 2014 ne fait qu'encadrer et définir le périmètre de ce secteur dont l'ampleur est très importante, puisque l'économie sociale et solidaire représente en France aujourd'hui 10 % du PIB, mais aussi 12 % de l'emploi total, et 13,9% de l'emploi privé. Les secteurs concernés sont des plus variés, et l'économie sociale et solidaire est présente dans la quasi totalité des secteurs de l'économie. De l'action sociale à la culture, jusqu'aux activités financières, banquaires et d'assurance, en passant par l'agriculture, l'enseignement, le commerce et l'hôtellerie ou le transport et l'industrie de la construction. C'est sans surprise le premier employeur du secteur social, avec 63% des emplois, et du secteur du sport et des loisirs, avec 56 % des emplois du secteur, mais aussi le deuxième employeur des activités financières, bancaires et d'assurance, 30 % des emplois du secteur. Les structures sont majoritairement des micro-entreprises, c'est-à-dire comptant moins de dix salariés. Cependant, l'économie sociale et solidaire représente 19 % des entreprises privées, et plus de 250 salariés. Il faut ajouter que le mouvement de l'ESS ne se restreint pas à la France. En effet, l'ESS représente 4 % du PIB de l'Union Européenne, et représente 11 millions d'emplois salariés, soit une part de 6,7 % des emplois en Europe. Revenons à la loi française. Selon cette loi, l'économie sociale et solidaire regroupe, un, les acteurs historiques statutaires. Associations, coopératives, mutuelles et fondations. Deux, les société commerciales, qui poursuivent un but d'utilité sociale. C'est-à-dire un but autre que le seul partage des bénéfices. Les entreprises solidaires d'utilité sociale doivent prouver que l'utilité sociale affecte les résultats financiers de l'enreprise. Au terme de la loi, les entreprises d'utilité sociale ont pour objectif d'apporter au travers de leur activité, un soutien à des personnes fragiles du fait de leur situation économique et sociale. Ce sont des organisations qui ont pour but de contribuer à la préservation et au développement du lien social, à la lutte contre les exclusions et inégalités sociales, sanitaires et économiques, ou au maintient et au renforcement de la cohésion territoriale. Alors historiquement l'économie sociale s'est progressivement structurée au XIXe siècle sous l'impulsion du mouvement ouvrier. Elle englobe un large ensemble d'organisations qui sont identifiées par leur statut particulier, les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations comme on vient de le dire. Ce sont des sociétés de personnes, avec un principe de gestion démocratique, c'est-à-dire qu'elles appliquent la règle un homme égale une voix. Les activités de ces organisations et leur fonctionnement interne sont fondés sur un principe de solidarité et une quête d'utilité sociale et ou environnementale. Elles encadrent strictement l'utilisation des bénéfices qu'elles réalisent. Le profit individuel est proscrit, et les résultats sont réinvestis, et non pas reversé à des actionnaires comme c'est le cas dans une entreprise classique, société par actions. Depuis les années 1980, de nombreuses organisations qui insistent sur la finalité de leurs actions, forment ce que l'on appelle l'économie solidaire. Ces entreprises poursuivent avant tout un objectif d'intérêt général. Ici, les status sont variés et ne sont pas forcéments les statuts historiques de l'ESS. C'est dans ce cadre que l'on voit fleurir depuis une dizaine d'années de nombreuses entreprises sociales qui viennent compléter l'activité des structures à but non lucratif de l'économie sociale. La chère entreprenariat social de l'ESSEC définit l'entreprenariat social comme l'ensemble des initiatives privées au service de l'intérêt général. Le caractère à priori paradoxal des entreprises sociales contribue à mettre en relation deux mondes difficiles à réunir : le monde marchand, le monde du business, et celui des services des intéressés, rendu à une collectivité. En effet, une entreprise de l'économie sociale et solidaire allie une activité marchande à une finalité sociale, et à un service de l'intérêt général. Sur le schéma qui est projeté à l'écran, vous pouvez identifier les quatre caractéristiques structurantes des entreprises sociales, dont vous constatez que si elles peuvent être pondérées selon les organisations, on doit impérativement les retrouver. Ces entreprises sociales choisissent d'apporter des solutions concrètes à des enjeux sociaux et environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Ces entreprises sociales construisent des modèles économiquement viables, bien sûr, qui peuvent être 100 % marchands, ou hybrides, c'est-à-dire combinant différentes sources de revenus : subventions publiques, mécénat privé, et recettes marchandes. Mais la spécificité de ces entreprises sociales tient à ce qu'elles font primer la finalité sociale de leur action sur la finalité économique de rentabilité et de profit. Une entreprise sociale se veut donc une organisation efficace et ambitieuse, économiquement pérenne, qui répond à un besoin social, et auquel elle souhaite apporter une contribution à sa résolution. Les entreprises sociales le sont donc par leur gouvernance, par les caractéristiques de leurs salariés, par la nature des produits et des biens qu'elles offrent, et enfin par les caractéristiques de leurs clients ou de leurs bénéficiaires. [AUDIO_VIDE]