[MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour. Je m'appelle Catherine Primot-Granger, j'habite Lezoux et j'ai expérimenté la malle médiathèque. Nous avons utilisé ma fille et moi la boîte médiathèque. Nous sommes deux foyers, donc on a exploré les choses ensemble. L'utilité d'avoir une malle médiathèque à la maison c'est qu'on a à portée de main à tout moment, quand on est disponible, des éléments culturels, des livres, des CD. Et on n'a pas à se déplacer, donc en fait on peut vraiment vivre le moment présent de son envie. Et ce qui était aussi très agréable, c'est d'avoir quelque chose à la maison apporté finalement par d'autres personnes qu'on ne connaît pas forcément, de faire rentrer l'envie d'autres personnes chez nous, de s'ouvrir aux autres, à la culture des autres et de laisser en fait convaincre par des choix qu'on aurait pas forcément faits. Alors, le principe de la malle est très complémentaire avec une médiathèque parce que en fait c'est, quand on va à une médiathèque c'est soit on prend conseil, il y a des professionnels, ou c'est des choix personnels, alors que là ce sont des personnes qui donnent des choix, des coups de cœur, des choses qui font partie de leur univers à eux et qui ne seraient pas forcément ce que nous on aurait choisi ou si ce qui est dans l'air du temps, dans les milieux professionnels. Donc ça permet de s'ouvrir et de découvrir des choses qu'on aurait pas accès. Et en plus de découvrir l'univers de nos voisins, parce que ça circule quand même dans notre communauté de communes, donc ça permet quand même de découvrir les environnements culturels, voilà, de l'autre, du voisin, du boulanger, voilà de vraiment de ce qui nous est proche, de notre environnement proche. Alors, je n'ai trouvé que des points positifs sur l'expérimentation. S'il devrait y avoir une limite, c'est le fait d'arriver à offrir un livre, un objet qui nous a beaucoup plu, de le laisser partir et vivre sa vie chez les autres, donc c'est difficile parce que quand on a aimé une œuvre, on a envie de la garder près de soi. Alors, finalement il y a quand même le fait de laisser partir le livre ou le CD ou l'écrit comme ça, moi c'est ce qui était un peu difficile est [INAUDIBLE], bien voilà, de me séparer. Mais comme l'idée de me dire que ça allait rendre heureuses d'autres personnes ou au moins amener peut-être à réfléchir d'autres personnes, ça m'a donné l'énergie pour laisser partir mon objet. >> Je suis Pauline Bénéteau, je suis médiatrice pour le réseau des médiathèques entre Dore >> et Allier. Alors, lorsque la 27e Région est venue sur le zoo, il y a eu des expérimentations autour des malles bibliothèques, mais pas que, puisque la 27e Région s'est également intéressée aux contenus numériques qui pourraient figurer sur une bibliothèque numérique et qui pourraient être à disposition des habitants. Donc au milieu de la rue, juste à côté du point info tourisme dans le centre-ville de Lezoux, s'est contruite une boîte de téléchargement. Donc cette boîte de téléchargement a été réalisée en collaboration avec la médiathèque départementale, puisque c'est ses qui ont travaillé sur les contenus. L'idée était de mettre des contenus numériques, donc textes, vidéos, images autour de la thématique des utopies sociales. Donc il y a eu vraiment un travail de fond réalisé autour de la sélection et les personnes, à l'aide de smartphones, ordinateurs portables, pouvaient venir se connecter en Wi-Fi et du coup récupérer des ressources qui se trouvaient sur cette ordinateur-là, sur cette bibliobox, puisque c'était ce système-là. Donc l'idée c'était vraiment de mettre à disposition des ressources pour la population et de faire découvrir qu'il existait des ressources tombées dans le domaine public et que les personnes pouvaient gratuitement disposer. Alors, cette cabine est restée donc plusieurs semaines dans le centre-ville de Lezoux. Donc c'était un objet un petit peu inhabituel on va dire, de trouver une cabine comme ça de téléchargement dans la rue, donc les gens au départ se sont vraiment questionnés sur ce que c'était. Il y a eu un travail de médiation entrepris par la 27e Région, donc certaines personnes se sont prêtées au jeu, mais c'est là qu'on s'est aperçu que ces contenus-là demandaient énormément de médiation. puisque ce n'est pas forcément anodin de venir avec son smartphone ou un ordinateur portable ou une clé USB chercher des ressources. Donc derrière il y a eu, voilà, de la médiation qui a été faite par des équipes, mais c'est quelque chose qu'il faut sans cesse faire. Il y a aussi pas mal d'interrogations du coup sur l'avenir du livre dans tout ça par rapport à ces ressources électroniques. Et les gens se sont pas mal interrogés sur le fait, se sont demandés si vraiment la ressource imprimée pouvait également cohabiter avec la ressource numérique. Donc il y a eu beaucoup d'inquiétude par rapport à ça d'où l'importance du discours derrière. Par rapport au public qui s'est servi de la cabine il y a eu surtout un public de curieux je dirais, après de tout âge. Après en termes d'utilisation, c'est difficile à quantifier, à mesurer vu qu'elle était sur l'espace public et qu'il était difficile de savoir de ce qui avait été téléchargé ou pas et pareil en termes d'âge par rapport aux gens. Mais en fait je pense, bien, les gens venaient surtout pour voir de quoi il s'agissait, c'est-à-dire de voir, bien, qu'est-ce que c'était, une cabine de téléchargement, qu'est-ce qu'on pouvait trouver dessus, du coup ils prenaient ou pas des contenus, mais c'était avant tout une démarche de curiosité. >> Donc je pense que là ça fait partie aussi >> oui d'une culture, d'une méthode de travail ou de management, pourquoi pas aussi, que j'essaie d'insuffler à l'équipe et faire passer aussi auprès des élus par des stades progressifs de validation de documents nécessaires à l'arrivée de l'équipement. Mais là aussi en les associant très concrètement à la manière dont était rédigé, dont est formulé, dont est écrit pour toujours avoir à l'esprit que, eh bien, on peut se tromper. Je pense que cette philosophie va de même dans la construction du bâtiment. On a nécessairement et volontairement imaginé un espace très, très ouvert, avec des objections aussi, c'est-à-dire l'espace ouvert d'une médiathèque de quelle manière vont se partager et se propager les bruits de la médiathèque. Est-ce que quelqu'un qui veut lire tranquillement va arriver à cohabiter avec le groupe d'ados qui va venir écouter de la musique? J'en sais rien. Pour le coup à nous d'imaginer ensuite comment ces publics-là peuvent cohabiter et je pense que l'hypothèse de départ nous autorise effectivement cette possibilité de nous tromper, je ne sais pas, mais de ne pas avoir la solution avant que le projet ait vu le jour. Je crois que le plus important c'est ça et je pense que c'est cette approche-là qu'il nous convient d'avoir maintenant, qu'il faut cesser à mes yeux, après chacun interprète les choses comme bon lui semble, mais que la solution n'est pas avant, la solution elle est aussi dans le cadre de l'expérimentation, quand concrètement on est confronté à la manière dont l'outil est utilisé par ceux qui l'utilisent, voilà. La résidence de 27e Région a testé la cabine de téléchargement. On a vu qu'elle allait prendre corps sur une forme complètement différente avec cette réhabilitation de cabine téléphonique dans un tout petit village du territoire intercommunal. Donc on sent déjà que, bien voilà, on n'est pas sur une mise en œuvre immédiate de ce qui avait été à un moment donné pourquoi pas décider, non pas du tout. On a ré-interrogé ce modèle-là pour l'adapter à un moment donné à une solicitation particulière d'une population, d'une commune, d'un territoire. [MUSIQUE]