[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je suis Marion Leroux et j'étais au moment de la restructuration de la MDPH du Val d'Oise, directrice générale adjointe en charge de la solidarité au conseil départemental. Les atouts de cette démarche, une démarche fondée sur la co-conception du service avec les équipes et avec les usagers, c'est d'abord le sentiment que les agents ont eu d'être écoutés, notamment par l'équipe de designers de service qui avait été recrutée par le conseil départemental. Le sentiment d'être écouté, de pouvoir donner leur avis, approfondir aussi les procédures pour pouvoir vraiment toucher du doigt ce qui fonctionnait, ce qui ne fonctionnait pas et ce qu'il fallait améliorer. L'autre atout, je pense, c'est le côté à la fois visuel et ludique de ces démarches, c'est-à-dire que ce sont des démarches qui donnent à voir ce qui ne va pas, et qui donnent à voir ce que l'on pourrait faire de mieux par la technique du design, du dessin, des processus ou des espaces, et donc, ça c'est extrêmement concret pour les agents, et ça leur permet de visualiser très précisément ce à quoi ont peut aboutir et ce vers quoi on peut aller. Il y a un autre aspect aussi, qui est l'aspect ludique de ces démarches qui sont très différentes des démarches traditionnelles, qui sont beaucoup plus linéaires. Là, on est dans l'idéation, c'est à dire qu'on est en mode créatif, en mode imaginatif, et donc, on donne la possibilité aux agents qui sont souvent des agents très englués dans des procédures administratives assez lourdes et assez compliquées, Et bien, on leur donne la possibilité, au contraire, d'être créatifs, imaginatifs et d'aborder les choses de façon totalement différente et assez ludique. Les conditions de réussite d'une démarche de ce type, je dirais que c'est le portage fort à la fois politique et administratif de ce type de démarche, qui sont des démarches très nouvelles dans les collectivités locales et dans les services publics en général, et donc, les agents au départ étaient quand même un peu interloqués par ce type d'approche, et il fallait que à la fois l'élu, le vice-président en charge de la MDPH et le directeur général soient extrêmement porteurs de cette démarche, extrêmement présents, qu'ils expliquent pourquoi ils avaient choisi cette démarche-là. Sur le passage entre la phase d'idéation et la phase de mise en oeuvre et les difficultés qu'elles peuvent engendrer, je dirais que il y a peut-être deux facteurs. D'abord il y a le facteur temps qui joue, qui est important, il ne faut pas qu'il y ait trop de temps qui s'écoule entre la phase d'idéation et la phase de mise en oeuvre parce que les agents investissent beaucoup dans la démarche, ils ont beaucoup investi, ils y ont cru, et si trop de temps s'écoule entre les deux phases, il y a une forme de retombée de l'enthousiasme et de l'implication et un risque que la démarche ne se délite dans le temps. C'est un point d'attention qui me paraît important. Le deuxième point d'attention, c'est quelque chose qui est très humain, c'est-à-dire que on se met en condition de réfléchir, de créer, d'imaginer des choses nouvelles et puis, quand on revient à la réalité, on a toujours tendance à retomber dans ces routines, dans ce qu'on sait faire, dans ce que l'on a l'habitude de faire parce que ça rassure, parce que c'est ce qu'on a l'habitude de faire et que l'on a toujours une forme de résistance au changement. Avec le recul, je dirais que c'est effectivement une démarche qui a produit beaucoup, beaucoup d'idées, de propositions nouvelles, je dirais aussi que c'est une démarche qui a permis de par sa nature même, de produire des choses qu'on n'avait pas réussi à produire jusque-là, des propositions en terme d'accueil, en terme d'instruction de dossier, en terme de réponses aux usagers, qui a vraiment produit des choses nouvelles et qui nous a permis de sortir des grandes difficultés quand même dans lesquelles on était. [MUSIQUE]