[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Donc je suis Catherine Neveu. Je suis cadre de santé, responsable d'un centre départemental de dépistage et de soins. Nous travaillons pour le Conseil départemental et nos missions portent sur des dépistages tuberculoses, infections sexuellement transmissibles, vaccinations. Donc le projet Design santé jeune a été lancé en 2012 à l'initiative du Conseil départemental et réunissant l'ensemble des professionnels intervenants au niveau communal, départemental, associatif, auprès des jeunes de 11 à 25 ans. Donc les Centres Départementaux de Dépistage et de Soins, donc les CDDS, ont intégré ce projet puisque en fin de compte ça correspondait au public qu'on était amenés à accueillir tant pour la vaccination que pour les dépistages des infections sexuellement transmissibles. Le travail élaboré par les jeunes et les professionnels ont permis de déterminer six expérimentations dont une qui était l'envoi de SMS pour le rappel des rendez-vous. L'expérimentation SMS s'incluait dans un chantier qui était de s'adapter au rapport au temps des jeunes, et les deux objectifs de l'envoi de ces SMS pour rappel au rendez-vous était donc de limiter, de réduire l'absentéisme de ce public aux rendez-vous pris dans les structures et aussi de s'adapter à un mode de communication utilisé par les jeunes. Au départ, ce groupe expérimental avait deux chefs de projet. Une représentante du Conseil départemental qui était moi-même et une représentante de la municipalité d'Argenteuil. Cette représentante a très vite quitté le groupe, puisqu'ils étaient déjà engagés dans une démarche d'envoi de SMS et avaient donc une avancée que nous n'avions pas, donc ils ne trouvaient pas de plus value de dépenser du temps à s'investir sur ce projet. J'ai été accompagnée par des collègues du service de PMI et centre de planification qui appartenaient à la même direction que moi et qui étaient fort intéressés car étaient soumis à la même problématique d'absentéisme. Pour rester dans l'esprit du groupe Santé jeune, et de pouvoir travailler avec des professionnels qui correspondaient à différents milieux, notre souhait a été de solliciter des professionnels du Centre Médico Psycho Pédagogique d'Argenteuil et du service de prise en charge de l'addiction d'Argenteuil, puisque c'était le territoire sur lequel nous souhaitions faire l'expérimentation, puisque je suis moi-même responsable d'un centre situé sur Argenteuil. Dès l'instant que nous avons identifié les partenaires pouvant travailler sur ce projet, plusieurs groupes de travail se sont réunis pour retravailler sur l'état des lieux, quels étaient nos réels besoins, quantifier l'absentéisme existant afin d'avoir des points de départ pour notre évaluation quantitative et qualitative. Ensuite, nous avons déterminé les deux personnes, enfin les deux groupes qui allaient devoir travailler avec nous, c'est-à-dire la direction du service informatique, puisque nous disposions d'un logiciel qui allait être la source de départ de l'envoi des SMS. Donc j'ai pris contact avec la direction du service informatique afin d'élaborer un cahier des charges pour déterminer nos besoins. Et comme nous étions toujours dans l'esprit de travailler avec des jeunes, j'ai pris contact avec une structure d'Argenteuil qui accueille un public de 15 à 25 ans afin de valider avec eux les objectifs que nous avions cités initialement et essayer de travailler sur un texte qui soit le plus adapté à leur mode de communication. Donc l'expérimentation a réellement commencé en février 2014 avec du retard, du fait de la difficulté de mise en route du cahier des charges avec la direction des services informatiques, mais avec une évaluation demandée au niveau du COPIL à faire en mai 2014. Donc afin d'élargir le panel des jeunes pour l'expérimentation, nous avons déplacé notre expérimentation en plus d'Argenteuil sur le CDDS de Cergy, et cela nous a permis au final en mai d'avoir un échantillonnage de 150 jeunes. Donc pour l'évaluation quantitative, sur les 150 jeunes qui ont participé à l'expérimentation d'envois de SMS, d'un point de vue quantitatif, l'absentéisme a été réduit de manière beaucoup plus conséquente sur la tranche des 18-25 ans, puisque nous avions à peu près, nous étions à 30 % d'absentéisme et que nous avons pu réduire cet absentéisme à environ 15 %. Alors que sur la tranche des 15-18 ans, on était à peu près à un absentéisme aux alentours de de 50-55 % et on n'a pu le réduire qu'aux alentours de 40 %. On a eu comme élément d'explication sur la différence en fin de compte d'impact de l'envoi des SMS entre les 15-18 ans et les 18-25 ans, le fait du délai d'envoi du SMS. Quand nous avions travaillé avec l'équipe de jeunes sur le message, on leur avait aussi demandé dans quel délais il était judicieux de leur envoyer, et il apparaissait qu'un envoi à 24 heures semblait judicieux. Mais les modalités actuellement d'envoi des SMS sur l'ensemble des structures étant de 48 heures, on a maintenu la notion de 48 heures, et ce peu de réduction d'absentéisme sur les 15-18 ans peut sans doute s'expliquer par le fait que 48 heures avant, ils s'en souviennent et le lendemain ils ne s'en souviennent plus. Et c'est souvent ce qui se passe quand on les rappelle. Il me dit oui mais j'avais oublié mon rendez-vous. Nous avions donc distribué des grilles d'évaluation aux participants de cette expérimentation, afin d'avoir plutôt une vue qualitative sur l'envoi de nos SMS. Nos questions portaient sur le texte. Est-ce que le texte leur semblait adapté et suffisamment explicatif? Le délai d'envoi du rendez-vous, est-ce qu'il était nécessaire d'y joindre un googlemap afin d'avoir une géolocalisation. Et l'autre élément c'était de pouvoir éventuellement utiliser leur numéro de téléphone pour les informer via SMS d'une action relative à la santé sur leur ville de résidence. À l'ensemble de ces questions, on a eu 75 % de personnes qui étaient d'accord d'abord pour recevoir des SMS. Les informations qui étaient présentes leur étaient suffisantes. Ce qu'ils voulaient surtout savoir c'était le jour, le lieu, l'heure du rendez-vous, si possible le nom du praticien, mais ça c'était pas la majorité des demandes. 60 % des personnes interrogées étaient en faveur d'un délai de rendez-vous à 48 heures alors que seulement 34 étaient dans un délai de 24 heures. 60 % n'estimaient pas nécessaire d'avoir un lien googlemap pour la géolocalisation, puisque la majorité des personnes qui viennent dans nos structures recherchent nos coordonnées via internet et ont d'emblée la localisation. Et seulement 34 % des personnes étaient intéressées pour recevoir des informations sur des actions de santé sur leur ville. [MUSIQUE] [MUSIQUE]