[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour à tous. Dans ce module, nous allons nous intéresser aux caractéristiques de notre environnement, de ce début du XIXe siècle et aux conséquences que peut avoir cet environnement sur les organisations. En effet, en stratégie, on a un outil, d'ailleurs vous le connaissez peut-être qui s'appelle la PESTEL. Chacune des lettres de cet outil correspondant a un facteur environnemental qui peut impacter de manière positive ou négative l'organisation, soit à l'instant, soit dans le futur, avec des opportunités et menaces qu'ils peuvent générer. Alors, le PESTEL, le P comme politique, le E comme économique, le S comme sociologique, le T comme technologique, le E comme écologique et le L comme légal. Quand on interroge les dirigeants et qu'on leur demande les facteurs qui les impactent le plus aujourd'hui et qui les impacteront le plus demain, ils citent systématiquement en premier le facteur technologique. Or, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a une étude qui a été réalisée en 2015 par le Forum Économique Mondial, qui montre que dans les faits, le facteur technologique est encastré avec d'autres facteurs et que finalement, les facteurs les plus impactants pour les organisations de demain seront plutôt les facteurs environnementaux avec des crises écologiques majeures, économiques avec l'augmentation des disparités de revenus et peut-être un chômage de masse avec l'arrivée des technologies et puis le facteur étatique avec la crise des États. Alors, qu'est-ce qu'on peut faire de tout cela quand on est une organisation ? La première question que j'ai envie de travailler avec vous, c'est pourquoi le facteur technologique est perçu comme la première menace du côté des dirigeants? C'est relativement simple. En fait, il y a deux grandes lois en informatique. La première s'appelle la loi de Moore. Elle a édictée dans les années 50 et elle nous dit trois choses qui se sont vérifiées depuis les années 50. La première, c'est que tous les deux ans, la capacité de stockage est multipliée par deux. Tous les deux ans, la rapidité de diffusion de l'information est multipliée par deux. Et tous les deux ans, la capacité de traitement des données est multipliée par deux. Grâce à la loi de Moore, on peut du coup avoir une même capacité de traitement et de puissance dans notre smartphone aujourd'hui que ce qu'en avait la NASA à l'époque pour lancer la fusée Apollo sur la Lune. La conséquence, c'est de créer du nomadisme, de nous permettre de pouvoir travailler n'importe où, n'importe quand, sur n'importe quel support et de générer aussi des capacités de traitement et d'interprétation des données comme jamais. La deuxième grande loi de l'informatique, c'est la loi de Metcalfe, qui nous dit que dans le monde digital, un client acquis est en réalité un puissance deux, puisqu'on va aussi acquérir certains membres de leur réseau, ce qui fait que dans le monde digital, on peut très rapidement acquérir un nombre de clients conséquent et atteindre des effets de seuil que le monde physique ne permettait pas. Il y a une grande inflexion qui a été constatée par tous les experts et qu'on peut dater entre 2013 et 2014, qui est caractérisée par deux choses. Le premier, c'est que le smartphone est devenu un outil universel qu'on utilise pour notre vie privée et notre vie professionnelle, mais aussi qu'il y a eu à peu près dix technologies qui sont arrivées en même temps à maturité. Vous en connaissez certaines, le cloud, les imprimantes 3D, l'Internet des objets, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la Blockshell, l'intelligence artificielle et l'automatisation. Tout cela fait qu'aujourd'hui, notre monde numérique nous impacte très fortement et change notre rapport au monde. Nous avons un nouveau rapport à la technologie. Nous sommes tous devenus technophiles et accros à nos outils. Nous avons aussi un nouveau rapport au temps et à l'espace. L'espace s'est rétréci et le temps s'est accéléré avec des principes d'impatience et d'immédiateté. Nous avons aussi un nouveau rapport à l'autorité, voire même parfois un rejet de l'autorité, et aux institutions. Regardez la crise que connaissent les politiques, mais également les grands groupes et parfois des institutions comme l'école ou la police. Et puis, nous avons aussi le nouveau rapport aux événements, à la connaissance, au savoir, au travail et à l'apprentissage. Ce nouveau monde a des conséquences sur les organisations. En fait, en gros ça change tout. Nouveaux concurrents, des licornes, des smartphones, de nouveaux acteurs qui profitent de la technologie pour s'implanter sur notre marché. Nouveaux business d'affaires, nouveaux procédés industriels. On parle de l'usine 4.0. Nouveaux procédés, nouveaux outils, nouvelles organisations et bien entendu, nouveau management. C'est pour cela qu'aujourd'hui, on considère que les organisations vivent dans ce qu'on appelle l'hypercompétitivité, à savoir qu'elles doivent affronter des concurrents beaucoup plus nombreux, beaucoup plus rapides, et que leurs barrières à l'entrée se sont rétrécies. Souvenez-vous, au XXe siècle, les organisations avaient un certain nombre de grandes caractéristiques. Une puissance financière, une part de marché, la loyauté de leurs clients qu'elles connaissaient depuis longtemps. Et ces acquis solides les protégeaient des nouveaux entrants. Au XXIe siècle, ces barrières à l'entrée se fracassent beaucoup plus rapidement. Une startup peut lever dix millions d'euros sur le marché et avoir la même puissance d'investissement qu'un grand groupe. Et grâce à la loi de Moore et de Metcalfe, elles peuvent conquérir des bases de clientèle très rapidement. C'est pourquoi au XXIe siècle, les organisations n'ont pas d'autres choix que d'innover, mais attention, pas simplement innover en termes de produits, de services ou de procédés, innover aussi en matière de management, car ce qu'on a déterminé et ce qu'on a pu identifier, c'est que sans innovation managériale, l'innovation produits et services est de moins bonne qualité.