[MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour. Je m'appelle Agathe Freyche. Donc, je suis diplômée de la chaire Entrepreneuriat Social en 2006, 2007. J'ai fini mon diplôme de l'ESSEC en 2008. Et donc en fait, cette formation, cela m'a permis d'avoir une bonne connaissance du secteur de l'économie sociale et solidaire. Et en particulier de l'entrepreneuriat social, avec l'accompagnement, la création et le financement de ces entreprises de l'économie sociale et solidaire. Je travaille actuellement donc depuis quatre ans chez Midi-Pyrénées Actives. Principalement, structure de l'insertion par l'activité économique, qui aide les personnes éloignées de l'emploi à avoir accès à des entreprises adaptées en fait à leur profil. Les sociétés coopératives et des sociétés de coopératives, donc les Scop et les Scic. Et enfin, tout le secteur associatif sous toutes ses formes et dans tous ces secteurs. Rapidement, pour présenter le réseau France Active, c'est le premier réseau de finance solidaire au niveau national. Donc, la mission c'est de gérer des fonds solidaires, pour permettre d'investir sur des projets à dimension sociale. Un des critères assez forts sur le réseau, c'est bien sûr financer la création d'emploi et la création d'entreprise. L'objectif étant d'avoir donc de l'épargne d'un côté, et des investissements sur des entreprises à vocation sociale, et qui permettent de donner aussi un dynamique sur les territoires. Pour citer un exemple, donc la dernière entreprise que j'ai accompagnée, donc est une société coopérative, qui s'appelle Altern'Mobil. Donc, c'est une entreprise dont la mission en fait est de faire du transport du dernier kilomètre. Donc, c'est amener des colis des entreprises de livraisons classiques, sur le dernier kilomètre. Donc plutôt en centre-ville, qui est la part la plus difficile et, parce que voilà, c'est un service vraiment de proximité. Elle avait un besoin financier pour financer ses investissements, et avait également un besoin financier pour financer sa trésorerie, puisqu'elle était dans une phase de croissance. Donc, au sein de Midi-Pyrénées Actives, on l'a accompagnée avec d'autres partenaires financiers, partenaires bancaires, partenaires aussi de l'économie sociale et solidaire sur le financement participatif, pour pouvoir avoir un plan de financement qui soit adapté, et qui vienne couvrir ses besoins de trésorerie, ses besoins d'investissement, et qui soit cohérent aussi avec sa capacité de remboursement. Il faut savoir que le réseau France Active a différents types de levées de fonds. Mais les ressources principales sont l'épargne salariale, donc qui passent par des fonds communs de placement, avec lesquels on va travailler donc auprès des entreprises pour lever de l'épargne salariale. Et tout ce qui est épargne solidaire auprès des réseaux bancaires et autres. Donc, pour nous ce n'est du circuit court directement, puisqu'on ne demande pas aux épargnants d'investir directement sur des projets. Puisque nous, on est intermédiaires en fait de ce financement. Mais par contre, on est, on veille à ce que ce financement soit direct et soit fléché. On travaille beaucoup avec des partenaires qui sont sur cette logique-là. Donc, il y a différentes initiatives au niveau local qui peuvent exister en Midi-Pyrénées. On peut citer par exemple la Scic IES, donc Initiative pour une Economie Solidaire, qui est issue un peu de la même philosophie que celle des Cigales, de se dire voilà, c'est un collectif de citoyens, qui souhaite donner du sens à son épargne, et qui veut investir directement, en créant un fonds local sur des entreprises de son territoire. Pour donner un exemple assez concret, donc on avait suivi avec donc IES, une société coopérative, qui est sur donc, la construction modulaire, qui a connu des difficultés financières importantes, parce qu'elle a été, en fait, c'était une reprise d'entreprise par des salariés, qui avaient une compétence technique, et qui voulait maintenir aussi leur emploi. Nous, on les suit sur, eh bien, leur besoins financiers. Et, on est capable de solliciter IES, avec un de leurs bénévoles qui est, donc un ancien banquier, et un autre de leurs bénévoles qui est un chef d'entreprise à la retraite, qui vraiment vont pouvoir l'accompagner sur sa stratégie, sur eh bien, mettre en place des outils de, par exemple de gestion, d'analytique, de suivi des plannings. Donc, une compétence très pragmatique et très très opérationnelle. Aujourd'hui, l'épargne citoyenne, et l'épargne des particuliers, c'est quelque chose qui connaît une croissance assez importante. Il y a des termes qui sont à la mode. Voila, on voit beaucoup de plateformes de crowdfunding émerger. L'opportunité pour moi. c'est que cela permet quand même de parler d'économie sociale et solidaire, d'entrepreneuriat social, de mettre en avant aussi, eh bien des initiatives qui n'étaient pas forcément faciles à comprendre. Il y a une capacité très forte à lever des fonds. Pour autant, ce n'est pas le, enfin pour moi, ce n'est pas le seul enjeu. Et on a une mission aussi très forte, et un enjeu très fort, de faire comprendre que, eh bien c'est une économie qui sert les territoires, qui place l'homme au cœur en fait de l'enjeu social de l'entreprise. Donc cela, c'est un enjeu pour moi qui est aujourd'hui quand même à développer. Simplifier le discours qu'on peut avoir sur l'économie sociale et solidaire. Ne pas mettre d'un côté l'économie classique et l'économie sociale. Puisque ce sont souvent, dans beaucoup de secteurs, on a, on a des synergies, des vases communiquants entre les deux. On a beaucoup d'entreprises sociales. Donc, prenons par exemple des entreprises d'insertion dans le secteur du bâtiment, et qui ont besoin, eh bien du secteur classique, du secteur public, du secteur privé, pour développer leur activité. Et pour autant voilà, leur mission c'est de réinsérer des gens, de les former, de leur donner des compétences, pour qu'ils puissent être intégrés sur le marché de l'emploi plus facilement, par la suite. Donc, il y a eu un engouement fort pour le particulier, pour aller vers ces fonds solidaires, et ces placements à dimension sociale. Pour autant, pour moi, c'est vraiment, il ne faut pas déconnecter l'épargne d'un mode de vie, d'une consommation. L'épargne, cela va servir des entreprises, mais ces entreprises, il faut aussi leur donner les moyens de fonctionner. Et la consommation locale est aussi un enjeu important pour donner une cohérence générale à, au financement solidaire, au niveau de l'épargne, au niveau des entreprises qui sont financées, et au niveau de la consommation des citoyens, vers ce type d'entreprise.