[MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour, je m'appelle Gonzague de Borde, j'ai 33 ans, je suis marié et j'ai bientôt deux enfants. J'ai créé les entreprises sociales Soieries du Mékong en 2008 et EDM Entrepreneurs en 2014. Soieries du Mékong était à l'origine un projet ONG soutenu par l'ONG Enfants du Mékong et l'ONG Espoir en Soie. C'était une réponse d'abord à un besoin social, qui était le départ de jeunes femmes au Cambodge vers l'étranger, donc vers la Thaïlande, par absence d'opportunité de travail, par absence d'opportunité d'avenir, là où elles habitaient, dans cette région-là. Ces ONG ont créé un programme de formation au tissage de la soie. En 2014, j'ai créé EDM Entrepreneurs, qui est une entreprise sociale basée aux Philippines. EDM Entrepreneurs a pour mission de soutenir et développer l'entrepreneuriat social en Asie du Sud-Est, à travers deux missions : la formation entrepreneuriale sociale. Former des jeunes, des jeunes déscolarisés, des cadres d'entreprise à l'entrepreneuriat social, avec des innovateurs sociaux. Et également une activité de conseil aux entreprises, entreprises ou organisations. Aider ces organisations à mesurer leur impact social pour avoir une meilleure performance sociale. Mon expérience se limite au Cambodge et aux Philippines, qui sont des pays qui ont certaines similitudes mais qui sont des pays très différents. Ce sont des pays qui sont tous les deux en forte croissance et qui se développent énormément. Ce sont des pays qui voient émerger une classe moyenne très importante, qui vont constituer les consommateurs de demain. Les consommateurs de biens, les consommateurs de services des entreprises sociales de demain. Donc un vrai potentiel. Beaucoup de problèmes sociaux existent dans ces deux pays. Les problèmes liés à la pauvreté, à la santé, à l'exode rurale. Des problèmes sociaux très forts donc des besoins de réponses. Et dans ces pays, on voit également de plus en plus de jeunes qui ont un niveau de scolarisation qui augmente, et qui ont de plus en plus de compétences et qui peuvent être les entrepreneurs de demain. Donc un enjeu initial c'est voir émerger des gens qui ont cette vocation entrepreneuriale et qui ont ce sens du bien commun, social et environnemental. Donc ça c'est quelque chose de très fort. On voit des exemples d'entreprises sociales qui émergent déjà, qui vont être des initiatives individuelles, qui vont être des spin-off d'ONG, phénomène très important au Cambodge, qui vont être des projets créés des fondations qui vont avoir une dimension économique, créés par des entreprises. Donc voilà beaucoup de choses qui existent. En revanche, la plupart de ces initiatives restent à un niveau de démarrage, à un niveau micro, et il y a un besoin de faire changer d'échelle ces structures. Donc il y a un double besoin : un besoin d'accompagnement et un besoin de financement. Aujourd'hui, il y a des acteurs qui viennent accompagner ces structures qui commencent à arriver. Ashoka commence à être aux Philippines depuis quelques mois, maximum deux ans. Donc on commence à voir ce genre d'acteurs. En revanche, au niveau financement, aujourd'hui, on a des financeurs en début, donc en early-stage, au démarrage, et des financeurs pour des structures qui sont plus matures. En revanche, il y a vraiment un gap, un vrai espace à remplir au milieu. Même si il y a des entreprises, on a une entreprise par exemple comme Smarter Good aux Philippines qui vient aider des entreprises en early-stage à lever des fonds. Mais aujourd'hui, ceux qui investissent vraiment dans des entreprises en early-stage ce sont des fondations. Ce sont des institutions publiques, le gouvernement, le gouvernement provincial, national, des entités gouvernementales. Ça va être des ONG. Mais on est vraiment, ça va être du love money, mais c'est vraiment sur du early-stage. Et de l'autre côté, on va avoir des fonds d'impact qui arrivent, des gens comme LGT, comme IIX, un fond qui est basé à Singapour, et qui vont mettre des tickets plus importants. Donc il y a un vrai gap à remplir pour financer des entreprises sociales. Et la plupart des fonds d'ailleurs qui sont là sont pas exclusivement destinés à financer des entreprises sociales. Donc il y a vraiment une place à prendre sur le marché, et il y a un besoin. Donc je pense que demain, il y a un vrai potentiel, que ce soit au Cambodge ou aux Philippines pour des financeurs qui viendront supporter et financer des entreprises sociales en développement. [AUDIO_VIDE]